Une interview de 1994 dans laquelle le président Joe Biden a minimisé l’importance pour la politique américaine si Haïti devait “couler tranquillement” dans l’eau refait surface alors que l’administration est aux prises avec les retombées de milliers de migrants haïtiens qui inondent la frontière sud.
M. Biden, alors sénateur du Delaware, envisageait une intervention des États-Unis en Europe de l’Est, notamment dans certaines régions de l’ancienne Union soviétique où, selon lui, la présence d’armes nucléaires constituait une menace pour les États-Unis. Il a ensuite mesuré cette question de politique étrangère à l’aune de la perspective d’une invasion d’Haïti par les États-Unis, dont le président, Jean-Bertrand Aristide, a été destitué par un coup d’État en 1991, minimisant l’importance du pays dans l’élaboration de la politique étrangère en le comparant à la situation en Bosnie.
“Si Haïti, et c’est une chose terrible à dire, si Haïti s’enfonçait tranquillement dans les Caraïbes ou s’élevait de 300 pieds, cela n’aurait pas beaucoup d’importance en termes d’intérêt pour nous”, a déclaré M. Biden à Charlie Rose, alors de la chaîne PBS.
HARRIS NE DIRA PAS SI L’ADMINISTRATION VA ARRÊTER LES VOLS D’EXPULSION POUR LES MIGRANTS HAÏTIENS
Ces propos ont refait surface cette semaine, alors que M. Biden s’est retrouvé en position de faire face à une nouvelle agitation liée à Haïti, cette fois depuis la Maison Blanche, sous la forme de ressortissants haïtiens se rassemblant par milliers à la frontière américano-mexicaine.
Les migrants ont installé un campement sous un pont près de Del Rio, au Texas, et leur nombre a atteint plus de 15 000 le week-end dernier, bien que l’administration ait déclaré que les frontières n’étaient pas ouvertes et ait découragé les gens de se rendre aux États-Unis.
Les migrants sont arrivés dans un contexte de difficultés croissantes pour le peuple haïtien. Leur ancien président, Jovenel Moise, a été assassiné en juillet et un récent tremblement de terre a tué plusieurs milliers de personnes.
De nombreux migrants ne viennent pas d’Haïti, mais d’autres pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, et les républicains ont accusé la politique frontalière de M. Biden d’avoir invité les migrants à venir.
Des images d’agents des douanes et de la protection des frontières rassemblant des migrants haïtiens à cheval ont donné lieu à des accusations selon lesquelles les migrants étaient fouettés. Bien que le CBP ait démenti cette accusation, de nombreux démocrates ont critiqué cette force, et M. Biden a promis que les responsables “paieront”.
Quelque 2 276 des plus de 10 000 migrants, pour la plupart haïtiens, dont le cas a été traité, avaient été renvoyés en Haïti à la date de vendredi, a déclaré un responsable du ministère de la sécurité intérieure au Washington Examiner. Six mille six cent quinze autres ont été libérés aux États-Unis, tandis que cent soixante ont reçu des papiers leur ordonnant de retourner dans leur pays d’origine. Des milliers de personnes attendaient toujours d’être traitées vendredi.
M. Biden, âgé de 78 ans, a fait une poignée d’autres remarques jugées racialement insensibles, les Afro-Américains faisant souvent l’objet de ses maladresses.
https://news.yahoo.com/biden-downplays-importance-us-haiti-195900214.html