À cause de la contrebande au niveau des frontières, Haïti accuse une perte de 400 millions de dollars chaque année, d’après Georges Sassine, président de l’Association des industries d’Haïti (ADIH), qui ne cesse de tirer la sonnette d’alarme. Dans son bulletin mensuel publié en février, l’ADIH fait état des démarches entreprises de concert avec d’autres associations patronales, la Chambre haïtiano-américaine de commerce (AMCHAM), la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (CCIH) et la Chambre franco-haïtienne de commerce et d’industrie et Chambre de commerce (CFHCI), dans le cadre de la lutte contre la contrebande.
« Plusieurs rencontres se sont tenues au cours du mois de février avec tous les acteurs décidés à lutter contre la contrebande. C’est une façon de faire suite aux différentes démarches entamées depuis environ six ans par l’ADIH », lit-on dans le bulletin. Joint par téléphone, le président de l’ADIH, Georges Sassine, a fait savoir au journal d’une rencontre autour de la question de la contrebande, vendredi dernier, avec le nouveau ministre de l’Économie et des Finances, Patrick Boisvert. Rapportant les propos du grand argentier de la République, le numéro un de l’ADIH a déclaré que si les autorités étatiques parviennent à récupérer seulement 25% des 400 millions de dollars perdus à cause de la contrebande, elles pourront faire beaucoup de choses : construire des écoles, des hôpitaux, des routes ou encore maintenir la subvention des produits pétroliers.
« C’est l’État qui devrait freiner la contrebande et non le secteur privé des affaires. On ne peut pas laisser une catégorie de personnes s’enrichir de façon illicite au détriment de la majorité », a affirmé Georges Sassine, soulignant que l’ADIH ne manque jamais l’occasion de discuter avec les ministres de l’Economie et des Finances et les autres acteurs étatiques impliqués dans la lutte contre la contrebande.
Avant cette rencontre avec le nouveau titulaire du ministère de l’Économie et des Finances (MEF), l’Association des industries d’Haïti (ADIH) a souligné, dans son bulletin, la tenue d’une réunion suivie d’un entretien au Palais national avec le président Jovenel Moïse. « Les deux parties vont poursuivre le dialogue après avoir tenu compte des recommandations et suggestions du secteur privé, victime de la contrebande », note l’ADIH dans le bulletin.
L’ADIH a aussi fait état d’une large session qui s’est tenue à Ouanaminthe dans les locaux de CODEVI sous les auspices de l’ambassade américaine en Haïti et l’ambassade américaine de la République dominicaine. « La contrebande est nuisible à la production nationale, en plus de faire perdre des milliers de gourdes au gouvernement qui pourrait utiliser ces fonds pour financer le budget national. C’est pour cela que le secteur privé est bien déterminé à poursuivre ce dossier qui n’a que trop traîné », soutient l’ADIH dans son bulletin.
Source :
Gérard Junior Jeanty
Source :Nouvelliste