A partir de ce vendredi 10 décembre dans la matinée, le prix de la gazoline passera de 201 à 250 gourdes, celui du diesel passera de 169 gourdes à 353 gourdes à la pompe et le kérosène qui se vendait à 163 gourdes passera à 352 gourdes, a annoncé, le mardi 7 décembre 2021, le ministre de l’Economie et des Finances, Michel Patrick Boisvert, au cours d’un point de presse à la résidence officielle du Premier ministre.
La gazoline a donc subi une augmentation de 49 gourdes, le diesel connait une augmentation de 184 gourdes, soit plus de cent pour cent. Le kérosène a subi aussi une augmentation de plus de cent pour cent, soit une augmentation de 189 gourdes.
« Nous avons fait un ajustement total sur le diesel et le kérosène. Pour la gasoline, étant donné que nous avons beaucoup de transporteurs qui l’utilisent, notamment les motocyclistes et les tap-tap, l’ajustement se fera graduellement », a avancé le grand argentier de la République.
Le ministre de l’Economie et des Finances a rappelé que de 2010 à aujourd’hui, l’Etat haïtien a perdu plus de 150 milliards de gourdes dans la subvention des produits pétroliers. M. Boisvert a souligné au passage que l’année dernière l’Etat a subventionné le carburant à hauteur de 30 milliards de gourdes. « La situation n’est pas tenable cette année… », a-t-il affirmé.
Selon M. Boisvert, cette augmentation a été prise en application de la loi de 1995 sur la fluctuation des prix des produits pétroliers sur le marché international et sa répercussion sur le marché local. Cette décision a été prise aussi, a-t-il ajouté, après consultations avec les distributeurs, les compagnies pétrolières et les organisations syndicales des transports en commun.
Le ministre du Commerce, Ricardin Saint-Jean, a déclaré, de son côté, que le gouvernement va s’assurer de la disponibilité des produits pétroliers à la pompe aux prix initiaux jusqu’à vendredi. Il a annoncé que des inspecteurs de son ministère seront déployés dès ce mercredi matin dans les stations d’essence pour vérifier la situation en attendant l’entrée en vigueur de l’augmentation vendredi prochain…
« Étant donné qu’il n’y pas une augmentation significative dans les prix de la gasoline, les prix des transports en commun ne seront pas ajustés. La grille de prix en application restera inchangée », a assuré, pour sa part, Odney Pierre Ricot, ministre des Affaires sociales et du Travail.
S’agissant du diesel, le ministre a annoncé que le gouvernement est en concertation avec les associations syndicales pour une subvention ciblée du prix de ce produit pétrolier. En attendant, les prix des transports en commun utilisant le diesel restent aussi inchangés, a indiqué Odney Pierre Ricot.
Le ministre de la Planification et de la Coopération externe qui, sous l’administration de Jovenel Moïse en 2018, était diamétralement opposé à l’augmentation des prix des produits pétroliers à la pompe était chargé au cours de ce point de presse, ce mardi de justifier l’augmentation des prix des produits pétroliers aujourd’hui.
Selon Ricard Pierre, cette augmentation du gouvernement n’est pas une décision facile. « Ce n’est pas de gaieté de cœur que le gouvernement a pris cette décision. À cause de l’insécurité, l’Etat a collecté de moins en moins d’argent. Les obligations de l’Etat en termes de construction d’écoles, d’hôpitaux, achat d’équipements pour la police… les moyens ne sont pas là. Aujourd’hui, avec la suppression de ces subventions, l’Etat sera plus ou moins en mesure d’investir dans ces domaines… », a-t-il expliqué.
Cette augmentation des prix des produits pétroliers intervient dans un contexte où le pays peine à sortir d’une pénurie de carburant à la pompe vieille de plusieurs mois. Cette semaine, on a constaté une nette amélioration dans la distribution du carburant dans les stations-service…