Deux mots résument nos passions politiques : Justice et Richesse.
Nous avons combattu hier, nous combattrons demain, un rang après l’autre, tous, jusqu’au dernier, toujours et encore pour le droit, toujours et encore contre une existence misérable.Notre lutte déjà vieille de quarante ans veut, en définitive, à l’ordre social pour base : la Conscience ; pour sommet : l’Esprit.La nature civilisable de l’homme eut-elle jamais, au reste, pour s’affirmer, ni un motif plus puissant ni une voie plus instinctive ?
Vouloir être juste et savoir être heureux, n’est-ce pas là tout l’homme de son commencement à sa fin ?
Eh bien, contre des actions de la sorte engendrées par nos besoins impérieux autant que naturels, Gouvernements, entendez-le enfin :
Vous ne pouvez rien. Tous les citoyens ensemble, nous formons une association. À
notre tête nous plaçons des gérants. La conséquence qui nous domine c’est ceci les Administrateurs du peuple ont le devoir d’être justes ; et les citoyens ont le droit de ne pas être tenus par eux dans la misère.
En d’autres termes, le but de notre Société politique est double.Il veut d’abord que la force publique, notre force collective, empêche que nul citoyen ne souffre aucunement de l’injustice du prochain.
Il veut ensuite que de la réunion de nos efforts individuels, que par la cohésion donnée à nos facultés primitives, se dégagent pour chacun une puissance plus grande, une lumière plus vive, des moyens d’être heureux.
Donc, sous peine de contre-sens, il ne faut à la tête de l’État ni l’homme despote qui brise toutes les énergies, ni l’homme incapable qui souffle sur tous les mérites.
Edmond Paul, Les causes de nos malheurs. Appel au peuple.
Si pareille chose est possible : Tout gérant ou Pouvoir despotique fera naître la révolte ;
Tout gérant ou Pouvoir ignorant assurera l’empire de la misère.
À votre tour, Peuple, persuadez-vous de ceci : Tout gouvernement auquel vous laissez faire son bon plaisir agit contre votre sécurité .