Il est toujours difficile de quantifier le degré d’exaspération d’un peuple et on peut parfois se demander ce qu’est vraiment un peuple exaspéré.Les Haitiens qui auront été successivement inquiets, déçus, mécontents sont-ils exaspérés une seconde fois en moins d’une dizaine d’années ?
Oui à en croire le résultat des élections et l’apparition de la notion « d’antisystème » et la ferveur populaire du second tour des présidentielles.La vague est si haute, l’ampleur si grande, l’hécatombe si spectaculaire qu’il est difficile de déterminer qui a gagné et qui a perdu, ce qui est le propre d’un soulèvement.
Une remise en question semble donc nécessaire et imposée par un minimum d’honnêteté intellectuelle.Il est tout indiqué de se poser les bonnes questions, de se demander par exemple,
comment vous en êtes arrivés là ?
Comment la classe politique a-t-elle pu être balayée de manière si radicale ?
Et comment les électeurs ont-ils pu voter de manière si unanime ?
Alors soyons clairs et regardons les choses en face, le peuple exaspéré a réagi avec beaucoup d’émancipation (les jeunes et bon nombre de moins jeunes) à en croire les événements et à deux reprises en moins de dix ans. Ce qui est dans la nature des choses si l’on examine l’histoire du peuple haitien . Par conséquent, il est peut-être temps de se réveiller et d’abandonner les mauvais reflexes de vouloir donner des leçons à des jeunes, qui ont prouvé qu’ils n’en n’ont nullement besoin, en refusant d’accepter le fait accompli et en aspirant à une meilleure Haiti pour tous.
La concentration du pouvoir et des richesses aux mains des élites est un mélange cancérigène devenu de plus en plus une marque en Haiti.La corruption est un véritable cancer qui tue les haitiens .C’est vrai qu’il s’agit d’un phénomène international , mais il y a une énorme différence en Haiti.C’est l’impunité qui protège les élites et les politiciens.
C’est cette élite de plus en plus dodue et capricieuse qui me révolte.
Faut-il vous rappeler que ce peuple vous a rendu la liberté, dont celle d’expression.
Faut-il encore, vous rappeler que vous vous considérez comme avertis, mais que vous avez laissé faire le despotisme en silence.
Faut-il aussi vous rappeler que vous devez tout à ce peuple et à ces jeunes que vous méprisez tant ?
HB