L’aventure des grenadiers dans cette édition de la Gold Cup touche à sa fin. Ils ne pourront pas soulever le trophée de vainqueur comme l’espérait toute une nation. Les grains d’espoir, de fierté et de confiance en soi commençaient à germer dans le cœur de chaque haïtien. Un peuple qui végète dans la misère et qui survit commençait à croire en un demain meilleur, à croire qu’il peut une fois de plus réaliser l’irréalisable. Malheureusement, la nation entière a reçu une douche froide ! Haïti a été sorti de la compétition PAR L’ARBITRE!
Malgré la boue et les nombreuses flaques laissées par la récente pluie. Malgré la coupure d’électricité, une bonne frange de la population a oublié l’insécurité et est sorti dans les rues vers dix heures du soir. Comme des fourmis à la recherche de grains, ils cherchaient un endroit pour regarder la prestation de la sélection nationale de football. Ils en avaient parlé durant des jours, ils y croyaient, les joueurs vont ramener la coupe au pays. Ils ne pouvaient donc se permettre de rater un épisode de cet événement historique.
Entassés autour des écrans de télés, ils regardaient debout la rencontre! Ils se croyaient au stade ! Ils acclamaient chaque action de la sélection mais aussi les bourdes des mexicains. Il faut tenir jusqu’à la deuxième période, « nous n’avons jamais pris de but en deuxième période et nous finirons par marquer au moins un au retour du vestiaire » se disaient-ils. Ils espéraient, ils priaient en leur fort intérieur !
Ce peuple s’est plongé dans son passé lointain pour trouver sa confiance. « Nous avons déjà marqué l’histoire ! Nos ancêtres ont vaincu l’armée de Napoléon. Nous avons déjà vaincu des nations plus fortes que nous. Nous allons continuer à marquer l’histoire mais cette fois-ci sur un terrain de foot» crie un vieux les yeux remplis de fierté. Les minutes passent ! Nous sommes à la deuxième période ! La foule est en liesse ! Le fameux slogan répété lors des matchs au stade fait écho ! « Yo mele ». Chaque attaque, chaque récupération, chaque minute passée sans encaisser de but fait rêver encore plus.
«Si aujourd’hui, nous arrivons à jouer ainsi face au Mexique cela veut dire que nous pouvons encore accomplir de grandes choses. Nous devons nous unir pour développer le pays» déclare une jeune femme portant un T-shirt de la sélection. Ce match de football est en train d’ouvrir les yeux du peuple. Il y a un autre congrès de l’Arcahaïe sur le terrain. Il n’y a pas de descendants de Pétion ni de Dessalinnes ! Sur ce terrain se trouvent des haïtiens.
Fin du temps réglementaire! Nous l’avons fait, quatre-vingts dix minutes se sont écoulées et nous n’avons pas encaissé de but ! Nous y sommes presque ! L’arbitre décide autrement, il offre un penalty au mexicains en début des prolongations. C’est la Noel en été. Nous sommes menés au score et nous n’arrivons pas à égaliser. Que le temps semble passer vite ! C’est déjà la fin de la rencontre ! « Je savais que nous ne pourrions pas vaincre le Mexique. Nous, les haïtiens nous ne pouvons pas connaitre de succès » lâche tristement un jeune arborant un T-shirt du Brésil et tenant le bicolore national à la main !
Dire que c’est celui qui est sensé veiller à l’application des règles du jeu qui a causé ce débâcle ! La flamme de l’espoir ne s’est pas éteinte. Une étincelle de plus arrivera à la faire luire!