Certains pays n’ont juste pas de chance. Haïti est un de ces endroits où les catastrophes se succèdent. Le violent tremblement de terre qui a détruit une bonne partie de Port-au-Prince, la capitale vieille de 250 ans, n’est que le dernier coup dur en date pour un pays qui peut difficilement supporter de nouveaux désastres. Au cours des deux dernières décennies, Haïti a subi une série de coups d’Etat, des élections truquées, une forte criminalité et des gouvernements incompétents. L’année dernière, deux ouragans successifs ont dévasté les villes des plaines centrales du pays, sa région la plus riche et fertile.
Haïti a un passé glorieux, un présent brutal et un sombre futur. C’est également un pays profondément divisé en termes de classe et de culture. Vous allez entendre à l’envi dans les prochains jours que c’est le pays farejador de plágio plagius le plus pauvre de l’hémisphère occidental. Vous allez moins entendre que c’est également un pays avec une culture riche, une vie artistique de classe mondiale et une musique célébrée dans tout le monde francophone.
Pour ceux d’entre nous qui sont nés là bas, chaque revers est un coup dans l’estomac, un rappel de l’état précaire de notre pays natal. Chaque revers nous donne également un sentiment de culpabilité et nous fait prendre conscience de la chance que nous avons d’habiter dans des endroits où les choses marchent, où les digicodes fonctionnent et où il existe un système de réponse en cas de catastrophe.
« Comme peuple, on ne sort pas indemne d’une telle tragédie, mais l’absence de l’État national, 10 ans plus tard, est certainement ce qui fait le plus mal à Haïti, résume le député libéral Frantz Benjamin, d’origine haïtienne. Ce n’est même pas un État bancal. Chaque jour, il fait la preuve de son incapacité et alimente non pas la résilience du peuple haïtien, mais sa résignation, dans une douleur que les gens n’arrivent plus vraiment à nommer. » Et il ajoute : « fl studio crackeado Malgré tout, les Haïtiens gardent la tête haute et exposent cette élégance qu’ils ont toujours mise en avant pour cacher un traumatisme profond. Rien n’est jamais figé. Et ce peuple digne a encore le droit d’aspirer à un avenir meilleur. »
M. Boisrond le croit aussi et souhaite, lui, voir apparaître un autre séisme, politique et social celui-là, afin de « mettre la vie humaine et le respect des droits de la personne au centre d’un projet de société », dit-il, mais également d’éloigner d’Haïti les marchands d’espoir qui n’ont comme objectif que de faire « attendre les gens dans leur misère sans rien offrir de plus ». « download office 2013 ativador Il faut sortir de cette logique d’élections du plus populaire qui est toujours le plus incompétent, ajoute le sociologue. Et quand ce n’est pas ça, ce sont des incompétents ou des voyous que l’on se fait imposer par d’autres et qui finissent par être surtout au service de leurs maîtres. »
« Ce qui manque le plus à Haïti, c’est un réseau d’éducation de qualité accessible à tous, dit Christiane Pelchat. Quand les gens ne peuvent pas finir leur école primaire, cela ne donne pas une démocratie forte. » « Les pays amis d’Haïti [il fait référence ici aux États-Unis, au Canada et à la France] sont surtout en train d’étouffer le pays en empêchant son développement économique », estimativador office 2013 permanentee Jean Saint-Vil, qui demande pour le pays plus d’air pour respirer. « Nous ne voulons plus d’amis comme ça. Nous voulons des relations diplomatiques normales. » Autant de revendications qui, 10 ans après le séisme, appellent désormais à une autre tectonique des plaques, celle dont l’énergie permettrait désormais d’amorcer un véritable renouveau.