Nous voulons ici revenir sur ce que nous considérons essentiel à l’agenda du 21e siècle pour assurer « un avenir pour chacun dans un monde commun », comme le dit à juste titre le vieil adage . Et bien sûr, point d’avenir sans paix ni stabilité !
L’accès à l’eau, à l’assainissement et l’électricité (Objectifs de développement durable ODD 6 et 7) sont les trois priorités -mais aussi les droits fondamentaux- consacrés par l’Assemblée générale de l’ONU et affichés comme droits humains essentiels à l’exercice de tous les autres droits de l’homme. Et au-delà, facteurs de croissance économique et véritable antidote à la pauvreté. Réussir ces trois priorités n’emporte pas de schéma d’organisation complexe, de technologies savantes ni ne nécessite de programmes d’aide mais plutôt celui d’un seul moteur, la gouvernance.
Les pays qui, il y a des années, ont décidé de mettre clairement la priorité sur ces trois accès sont peu nombreux, mais ceux qui l’ont fait et assumé dans le temps -choix institutionnels, régulation, opérateurs, financement- ont vu localement reculer les marqueurs de pauvreté.
« L’accès à l’eau potable et à l’assainissement constitue un investissement direct dans le capital humain. Les efforts pour favoriser l’accès aux services de l’eau, d’assainissement et d’hygiène ont des répercussions positives sur la résilience des populations, notamment en matière de santé », a dit Anabela Abreu, directrice du bureau de la Banque mondiale en Haïti. « Cette étude doit permettre de mieux cibler les actions d’approvisionnement en eau et de les orienter vers les régions les plus nécessiteuses dans un souci d’équité ».
Près de 25% des haïtiens recourent aux services du secteur privé pour s’approvisionner en eau potable, un pourcentage qui est encore plus élevé dans la région métropolitaine de Port au Prince, et qui atteint les 57%. Ainsi, les dépenses en eau à Port-au-Prince représentent 15% des dépenses annuelles par ménage.
Par ailleurs, un inventaire national des infrastructures d’eau potable réalisé en 2017, montre la grande disparité de l’accès à l’eau potable à travers le pays. Cette disparité est marquée entre les départements, avec des accès à l’eau situés entre 28% dans la Grande-Anse et 52% dans le Sud et le Centre. Celle-ci est encore plus marquée entre les sections communales. Dans l’Artibonite les taux d’accès varient de 7% à 74%, et dans la Grande Anse de 0% à 55%
Pour atteindre l’objectif de développement durable consistant à garantir l’accès à l’eau potable et à l’assainissement à tous, approuvé par les Etats membres des Nations unies en septembre 2015, la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement avec le soutien de la Banque mondiale a démarré en 2015 une approche de programme baptisée : « Budget Programme par Objectifs – BPO ». Cette approche consiste, entre autres, à permettre à l’institution d’avoir une base de données sur la situation générale du pays afin de concevoir un programme national. Ce programme doit permettre à la DINEPA de garantir à l’horizon de 2030, 100% d’accès de base à l’eau potable, 80% d’accès à l’assainissement de base amélioré et 20% à l’assainissement individuel regroupé pour les haïtiens. Pour y parvenir un investissement annuel de l’ordre de 124 millions de dollars est nécessaire
Des tros priorités, Eau – Assainissement – Electricité, découlent l’amélioration de la scolarité, des services de santé, de la mesure du bien-être et à la fin, de la dignité de chacun. C’est bien lorsque la volonté publique est là -et à son initiative- qu’on peut passer du concept au discours, du discours aux actes…
Pour enfin mettre en œuvre les outils de la paix.