En théorie, le dialogue politique est évidemment une pratique essentielle. Mais dans la pratique et dans son format actuel, il semble, à bien des égards, une instance de manipulation de l’opinion permettant au pouvoir actuel, critiqué pour ses pratiques autoritaires, de reprendre son souffle.
En effet, il tend à couvrir les multiples atteintes à la démocratie haitienne, que ce soit le tripatouillage des règles du jeu politique ou les violations constantes des droits et libertés de l’opposition et des opposants au pouvoir.
Pour s’en convaincre, il suffit d’analyser les différentes étapes de la mise en place de ce processus de dialogue depuis son instauration.
Le regroupement Religions pour la paix Haïti declare avoir accepté de jouer le rôle de médiateur, pour favoriser le dialogue entre les protagonistes politiques, en vue d’une issue à la crise actuelle en Haiti, confirme codigo de activacion avast driver updater 2019 le regroupement à l’agence en ligne AlterPresse.
C’est une démarche difficile, dans laquelle Religions pour la paix Haïti ne souhaitait pas être impliquée. Mais, elle a décidé finalement de répondre à la demande de Religions pour la paix internationale, explique un membre de cette structure.
En plus du pouvoir en place, des protagonistes dans l’opposition seraient favorables à cette démarche, fait-il savoir.
A travers un tweet, le président de facto Jovenel Moïse, dont le mandat a expiré depuis le 7 février 2021, a appelé à nouveau à l’unité nationale, dans un contexte de mobilisations antigouvernementales de l’opposition pour faire respecter la Constitution haïtienne et exiger le départ de l’équipe, qui s’est accaparé le pouvoir.
« Le peuple haïtien, dans sa grande majorité silencieuse, est uni sur les grands problèmes de l’heure et les priorités du pays en matière de sécurité. L’unité nationale doit s’exprimer par une politique, des actes conformes à cette volonté de la nation considérée dans son ensemble ».
A l’occasion du 34e anniversaire de la Constitution haïtienne du 29 mars 1987, les forces politiques de l’opposition annoncent trois journées de mobilisation, les dimanche 28, lundi 29 et mardi 30 mars 2021, pour exiger le respect de la Constitution et dénoncer la dictature, que tente d’instaurer le régime de facto sur le territoire national.
Les réflexions sur la conversation dans la tradition occidentale remontent au moins à Cicéron, qui écrivait que la conversation privée devrait être plaisante, libre de toute passion, exempte de commérages sur les personnes absentes, et qu’elle devrait inclure chacun, laisser chacun parler à son tour. À la suite de Cicéron, la littérature classique italienne, française et britannique prodiguant des conseils sur la conversation insistait sur les traits coopératifs et égalitaires de la conversation idéale. Comme les manuels français du XVIIe siècle le répétaient, il était mal venu d’interrompre ou de monopoliser la conversation. En même temps, la spontanéité était encouragée, même si – ce qui fait toute l’ironie de la chose – elle devait être préméditée. Une autorité recommandait « l’hésitation et même la maladresse occasionnelle afin de préserver l’illusion de la spontanéité » .
Toutefois, les conseils égalitaristes prenaient place dans un certain contexte. Des recommandations étaient fournies sur les manières de parler à ses supérieurs ou ses inférieurs, et il n’était pas nécessaire de préciser que certaines personnes se trouvaient exclues de la conversation. La spontanéité était encouragée, c’est vrai, mais il y avait des conseils sur les moyens de la produire. La coopération était aussi encouragée, cependant les manuels de l’âge classique reconnaissaient également une part de compétition dans la conversation et le désir de briller. L’historien Peter Burke (1995, p. 92) conclut qu’« une histoire vraiment générale de la conversation devrait examiner la tension et l’équilibre entre les principes compétitif et coopératif, entre l’égalité et la hiérarchie, entre l’inclusion et l’exclusion, entre la spontanéité et l’étude, plutôt que de placer tout le poids sur le premier élément de chacune de ces paires ».
