Nous devons demander à la communauté internationale de pouvoir se mobiliser pour ces pays afin d’agir concrètement sur le terrain et aider nos peuples frères africains à se sortir de ce cycle infernal du terrorisme.
La situation en Haïti reste tendue et imprévisible à la suite de l’assassinat du Président Jovenel Moise dans la nuit du 6 au 7 juillet.
Alors que globalement la situation reste relativement calme, une recrudescence de la violence des gangs a été observée au cours des quatre derniers jours.
Les activités de réponse humanitaire ont été retardées dans un contexte politique et sécuritaire incertain.
Les partenaires humanitaires travaillent en étroite collaboration avec les autorités gouvernementales sur la mise en œuvre d’une stratégie de relogement.
APERÇU DE LA SITUATION
Dans la nuit du 6 au 7 juillet, le président haïtien, Jovenel Moïse, a été assassiné dans sa résidence privée de Port-auPrince, lors d’une attaque au cours de laquelle la première dame, Martine Moïse, a également été gravement blessée. Le lendemain matin, Claude Joseph annonce son arrivée à la tête du pays en tant que Premier ministre intérimaire et instaure l’état de siège pour 15 jours, ainsi qu’un deuil national du 8 au 22 juillet. Il a également déclaré l’application de l’article 149 de la Constitution qui stipule que le Conseil des ministres assure la continuité de l’État. Les opérations de police, l’arrestation de suspects et les enquêtes sur l’affaire sont en cours.
Parallèlement, M. Ariel Henry, nommé par Jovenel Moïse avant son décès comme Premier Ministre entrant, s’est également présenté comme chef du gouvernement. Des pourparlers entre Henry et Joseph sont en cours pour trouver une solution à la situation politique actuelle.
L’aéroport international Toussaint Louverture, les institutions publiques et privées, les banques commerciales et autres entreprises ont tous été fermés les 7 et 8 juillet. Dans la journée du 7 juillet, des tirs, des pneus brûlés et des barrages routiers ont été signalés dans plusieurs régions du pays, notamment à Pétion-Ville, la commune où le président a été assassiné. Le 8 juillet, la République dominicaine a fermé ses frontières avec Haïti.
Bien que la situation ait été relativement calme, la situation sécuritaire reste précaire. La violence continue des gangs est une préoccupation persistante. Les tensions et les fusillades dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince ont refait surface. Les 10 et 11 juillet, deux incidents distincts liés aux gangs ont eu lieu à Fontamara et à Bas Delmas, entraînant la blessure et la mort d’un nombre non confirmé de personnes et de nouveaux déplacements. La livraison de produits de base essentiels, tels que les stocks de carburant disponibles des ports aux stations-service, est entravée par l’insécurité persistante liée aux gangs.
En raison de la situation actuelle, l’augmentation des prix des denrées alimentaires, la disponibilité des produits frais sur les marchés et l’impact sur la chaîne d’approvisionnement des marchandises, c’est-à-dire les pénuries d’essence et de diesel, se sont aggravés. La fermeture de la frontière entre la République dominicaine et Haïti à la suite de l’assassinat du président a encore aggravé la situation.
Parallèlement, la recrudescence du COVID-19 reste une menace pour la population. Selon le ministère de la Santé (MSPP), au 6 juillet, 19 374 cas ont été officiellement déclarés avec 487 décès associés depuis le début de la pandémie. Bien que le nombre de cas positifs liés à la troisième vague commence lentement à diminuer et qu’une légère diminution du nombre d’hospitalisations soit signalée, la capacité à détecter et à traiter les cas de COVID-19 reste limitée, et est parfois restreinte par les restrictions de mouvement dues à la violence et à l’insécurité permanentes. Des retards dans la notification des nouveaux cas sont également à prévoir en raison de problèmes techniques liés aux fournitures de tests.
Comme indiqué dans un rapport de situation distinct publié le 4 juillet, la tempête tropicale Elsa, qui risquait de réduire les capacités de réponse sur le terrain, n’a pas frappé Haïti aussi fort que prévu. La tempête, temporairement élevée au rang d’ouragan de catégorie 1, a apporté quelques fortes rafales de vent et de pluie sur la péninsule sud d’Haïti. Cependant, aucune victime n’a été signalée. Trois blessés, la destruction de terres agricoles et de toits de maisons, des arbres abattus et des lignes électriques sont les seuls dommages signalés.
Ce bulletin # 5 de la Cellule d’observation de la criminalite du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) présente le chiffre sur le kidnapping pour les mois juillet, août et septembre 2021. Au moins 221 rapts ont été recensés : 31 pour le mois de juillet, 73 pour août et 117 pour septembre, une hausse de près de 300 %.
Pour seulement trois pays étrangers, 25 ressortissants et quatre (4) résidents ont été kidnappés de janvier à date. Ce chiffre sera complété au fur à mesure que d’autres pays fournissent des informations sur leurs ressortissants victimes.
Ces chiffres, des indicateurs, démontrent à quel point le kidnapping est en hausse. En outre, le rapt collectif (voitures publiques et privées avec des occupants), méthode utilisée par 400 Marozo à partir de la troisième semaine du mois de mai, est pris en compte à moins de 5 %. Sinon le chiffre mentionné pourrait être multiplié par X.
Pour les mois de mars et de juin, le CARDH s’est focalisé sur les rapts collectifs, réalisé en grande partie sous forme de séquestration. Au moins 50 pour la seconde moitié du mois de mai et 100 pour le mois de juin.
De janvier à septembre, au moins 628 rapts ont été recensés, dont 29 ressortissants étrangers pour trois pays. Le dernier trimestre en annonce une accélération exponentielle.
Il n’y a pas de développement sans sécurité. Même si on se pose comme objectif d’aller de l’avant en éducation, il faut garantir plus de sécurité, C’est une nécessité. Haiti, doit pouvoir se prendre en charge elle-même.