Sa fortune personnelle est un gage certain de réussite dans sa vie professionnelle. Lui, au moins, il a été à l’école assez longtemps pour obtenir pas seulement un « plome » comme le raillait l’autre, mais des diplômes d’études supérieures, d’une part et d’autre part, il a pratiqué son métier assez longtemps et avec assez d’adresse pour amasser son pécule et bâtir un patrimoine important. Il ne s’est pas contenté de fréquenter quelques institutions de haut savoir et de s’en évader, vite fait, avant d’avoir terminé un cursus quelconque, pour se dépêcher d’aller rouler sa bosse dans maintes aventures. Diplômé en droit de l’Université d’État d’Haïti, il est aussi diplômé d’études supérieures de l’Université de Pontifia à Madrid, en Espagne. Il a également été professeur de droit à l’Université Quisqueya et professeur à l’École nationale d’administration financière (ENAF). Bref, du point de vue de sa formation académique et professionnelle, Me Céant n’est pas un de ces quidams, incapables de comprendre des concepts essentiels à la gestion d’un pays comme Haïti et qui prolifèrent de nos jours dans les cénacles élevés du pays. En flânant à Bourdon, au Bois-Verna, à Lalue, à Pétion-Ville et même au centre-ville de Port-au-Prince, on serait surpris de voir l’étendue de ses propriétés personnelles ou de propriétés confiées à sa gérance par de braves gens qui s’en remettent à sa bonne gestion et à ses connaissances. Il pourrait donc, vraisemblablement, livrer la marchandise à laquelle il s’est engagé. Ce ne serait pas un autre simple pelleteur de nuages, un revendeur de poudre de perlimpinpin comme autant qui nous vendent encore et encore leurs breloques à la noix comme des gris-gris supposément destinés à nous guider sur les chemins du paradis. Ce serait d’ailleurs la raison pour laquelle, notre digne Président a choisi de s’en remettre à lui, hier encore son rival, pour le sortir de ce mauvais pas. Un bon point pour lui cette fois. Contre mauvaise fortune, il a fait bon cœur. Mais je me souviens aussi de cette phrase célèbre de Montaigne : « Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme. » Nous en avons fait amèrement l’expérience, au point de verser dans l’autre aberration, le mépris de l’intellectuel tous azimuts.
Savoir reconnaître ses limites, c’est un signe d’intelligence. Et s’en remettre à mieux doté que soi pour effectuer un boulot, c’est le début de la sagesse. Peut-être est-il encore temps pour sauver ce qui peut l’être encore, tant pour le pays que pour le reste du mandat présidentiel de Jovenel Moïse ?
Le Messie attendu est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue.