L’idée est d’expliquer que l’on vit dans une démocratie et que, jusqu’à preuve du contraire, c’est nous qui avons porté les élus au pouvoir. La classe politique est donc globalement le reflet de ce que nous sommes.
L’existence haïtienne est pourrie de fond en comble autant par le mulâtrisme et le noirisme que par la supériorité prétendue des créoles face aux bossales. Tous les prétextes sont bons pour exclure l’Autre, même si c’est par lui que le pays arrive encore à ne pas mourir de faim et de soif. Le même phénomène s’observe aujourd’hui avec le traitement de pestiféré réservé aux Haïtiens de la diaspora, ces bossales du 21e siècle.
Dans la postcolonie d’exploitation, l’enseignement du civisme est une gageure. Et pire, lorsqu’il l’est, il pervertit l’enseignement de l’histoire pour occulter les errements, les comportements répréhensibles ou scandaleux des aïeux. C’est ainsi que le culte voué à ces derniers en est venu à interdire toute tentative de compréhension et d’explication objectives de leur héritage devenu un passif. En effet, l’articulation du régime politico-économique improductif avec la démographie galopante a fait d’Haïti un lieu de passage. La ruée vers l’étranger est devenue contagieuse avec les départs en avion vers les Etats-Unis, le Canada, l’Afrique ; en bateau vers les Bahamas ; à pied vers la République Dominicaine. Après le renversement des Duvalier, les exilés de retour constatent que les espoirs s’évanouissent.
Toto Bissainthe chante alors « Ayiti, Mwen Pa Renmen W’ Ankò » (Haïti, je ne t’aime plus). Le slogan de neuf Haïtiens sur dix [1] est N ap jete nou (Nous prenons la fuite). Un triste constat qui fait dire à Frantz Duval, éditorialiste du Nouvelliste, que « le désir de plus en plus d’Haïtiens de quitter le pays à tout prix est un vrai problème de société [2]. » Dans ce climat où l’instruction civique est galvaudée, la falsification de l’histoire et de la mémoire est l’arme de prédilection des dictatures à la recherche d’attaches authentiques. L’engrenage de l’ignorance des uns et de l’impuissance des autres concourt au développement d’une mentalité servile à tous les niveaux. Servilité dont la matrice est inépuisable au cœur du bovarysme collectif dénoncé par Price-Mars dans Ainsi parla l’Oncle ainsi qu’à l’intérieur des représentations du pouvoir en vigueur.
L’environnement est la première victime de cet engrenage maléfique où sont absents l’attachement et l’amour. Quoi qu’on dise ! Le déboisement a été pratiqué de manière systématique au point qu’aujourd’hui la couverture végétale est de moins de 2%. Le socle du désir est entamé car la majorité des individus ne jouissent d’aucun droit. La carence d’une relation affective se voit aussi dans le domaine de l’instruction réservée à une minorité. L’apartheid est assumé dans un simulacre de vivre-ensemble. Dans un rapport écrit en 1925, le commandant américain John H. Russell signalait que « les paysans qui forment la masse (85%) de la population et qui ont si longtemps été maintenus par leurs frères dans un état d’arriération ont la mentalité d’un enfant de pas plus de 7 ans élevé dans de bonnes conditions [3]. » La paysannerie attend encore une bouffée d’oxygène pour sortir de ce piétinement. Le régime politico-économique institue la rente qui permet aux propriétaires terriens absentéistes de s’approprier de 60% des récoltes.
Une armée de « drôles », de trafiquants et de kidnappeurs
Dans ce contexte, la loi et le droit n’existent pas pour les faibles. L’instruction civique est transformée en propagande, alors qu’elle devrait permettre d’éduquer à la démocratie et de diminuer les conflits sociaux. La jeunesse ne connaît pas ses devoirs. Le sens de la responsabilité n’est pas inculqué. Le duvaliérisme a consacré l’absence de civisme au niveau des classes moyennes et provoqué une désintégration systématique de la société. Un laisser-aller général s’établit. Cette dictature s’est investie dans la destruction de l’Haïtien, de sa dignité, de son amour-propre et du respect envers ses semblables.
Le philosophe hispano-américain George Santayana enseigne que « ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre » [4]. Convaincus que la mentalité d’esclave garantit la soumission de la population, les comédiens s’installent au pouvoir sans la moindre honte et continuent les pratiques grotesques de la Soulouquerie devenue rose et agrémentée d’une sauce à la cocaïne. Face à une situation similaire en France en 1848, Karl Marx écrivait dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte : « À la cour, dans les ministères, à la tête de l’administration et de l’armée, se presse une foule de drôles, dont on peut dire du meilleur qu’on ne sait d’où il vient, toute une bohème bruyante, mal famée, pillarde, qui rampe dans ses habits galonnés avec la même dignité grotesque que les grands dignitaires de Soulouque [5]. » Les zélections sont promues pour mettre à la Chambre des Députés, au Sénat, dans les départements et communes, une armée de « drôles », de trafiquants, de kidnappeurs, et d’assassins dans la tradition instaurée par le président bandi legal.
De la morale de la baïonnette à l’absence de sens
En combattant les gens d’esprit pour les rendre impuissants et éliminer ainsi la réflexion critique, la tyrannie duvaliériste a soumis la classe politique à la castration. Au fait, certains diront que, par sagesse, elle a accepté de survivre dans la médiocrité. L’impératif est de recourir à la lumpenisation et à l’encanaillement de la jeunesse afin de la neutraliser. On lui apprend à ne rien prendre au sérieux et à se passer de toute rigueur conceptuelle. La pertinence de l’argumentation n’est pas nécessaire. Ce qui importe, c’est le spectacle. La popularité d’un chanteur grivois et exhibitionniste, c’est ce qui compte pour gagner une élection quand ce n’est plus l’armée et/ou la communauté internationale qui désigne le gagnant. La seule référence est le rien pour polluer les consciences. C’est un travail mené de façon délibérée et acharnée dans les émissions de radio pour décerveler la jeunesse en lui enlevant toute histoire, toute référence.
Le décryptage du mal haïtien exige une généalogie, dans le sens que Foucault donne à ce mot dans Le Courage de la vérité [6]. Il s’agit du courage « pour avouer des choses gênantes » [7] pour aller à la base des décrochages qui travaillent de manière souterraine nos instabilités et tiraillements. La structure perverse de l’entendement dominant en Haïti fait que nous nous anéantissons nous-mêmes avec la volonté systématique de faire l’apologie de la méchanceté et la banalisation du mal. Devant la catastrophe actuelle, nous avons signalé antérieurement que « les populismes de droite et de gauche réagissent avec le duvaliérisme criant à tue-tête “l’idéal dessalinien” » [8]. En activant le ressort affectif du père Dessalines assassiné en 1806, le dictateur François Duvalier et ses partisans dévorent les Haïtiens, manipulent leur conscience et les entraîne dans une dégringolade sans précédent.
Le retour à l’archè (origine en grec) est fondamental pour la mise en valeur de ce que Foucault nomme les « savoirs assujettis » et les « savoirs disqualifiés » [9] qui sont cachés et enfouis. Pour combattre cette occultation des racines organisée par les effets de pouvoir sur les savoirs, il importe de faire le passage de l’archè des philosophes présocratiques à l’archive des historiens. Pour arrêter le mal qui est d’une telle pesanteur qu’on en est arrivé à le considérer comme le bien.
On ne peut avoir que de sérieuses inquiétudes pour un pays dont les enfants vouent un véritable culte à de douteux personnages et débitent continuellement des envolées sans substance en leur honneur. Tout le drame d’Haïti vient de là, car il est très difficile de gérer sa vie quand on a un père criminel. Nous vivons avec une grande souffrance, et beaucoup se condamnent à reproduire simplement le comportement criminel du père. Grisés par le pouvoir, par l’envie de pouvoir, les enfants d’Haïti gravissent péniblement les marches de la vie pour retomber comme un soufflé raté. Cet enthousiasme peu naturel vient du fait que nous sommes drogués par l’envie de pouvoir et le besoin de reconnaissance qui nous poussent à tout faire pour arriver au sommet de la pyramide sociale. Le temps est venu de corriger ce péché originel. Tant que cette correction n’est pas faite dans notre mentalité d’esclave, nous continuerons à accepter les pseudo solutions les plus farfelues.
Il fut un temps où la barre à franchir pour accéder au pouvoir d’État était placée à une hauteur raisonnable. Avec son fils Jean-Claude de 19 ans, dont on connaît la nullité, la tyrannie de François Duvalier l’a abaissée à un niveau si bas que le premier quidam s’estime présidentiable et le devient. Avec la complicité agissante de la mafia internationale. Il importe de comprendre comment est née notre prédilection pour la médiocrité. Une prédilection qui nous colle à la peau depuis nos origines. Une situation qui nous a fait trépigner en nous enfonçant dans le chaos. Nous n’avons pas pu contourner le blocus international du fait même que le blocage mental de l’esclavage a continué son œuvre dans nos têtes. L’ouverture d’esprit nécessaire pour avancer dans la civilisation n’était pas au rendez-vous, de sorte que nous continuons dans la tradition de « l’idéal dessalinien » chanté par le dictateur Duvalier avec sa nécropolitique [10] qui a laissé plus de 60 000 cadavres [11]. Politique de mort stupide, bête et méchante.
Marchandise de contrebande et refus de savoir
Tout est fait pour ancrer les esprits dans un idéal qui ne peut pas aider à épanouir Haïti pour de nombreuses raisons. Dessalines, ancien esclave de l’époux de la fille de Toussaint Louverture, puis de Toussaint Louverture [12], a contribué à éliminer son ancien maître ainsi que les chefs des bossales africains qui n’avaient jamais rendu les armes pour se rallier aux troupes de Leclerc. La mort de l’autre est sanctifiée comme expression du pouvoir. L’indépassable horizon des ambitions sert de décor aux luttes de pouvoir. Il prend l’allure d’un enchainement de secousses majeures avec le massacre par Dessalines des vaillants combattants qu’étaient les chefs marrons et cultivateurs armés. La gouvernance de Dessalines fait appel au crime sans ménagement. Lors du massacre des Français, il le dit lui-même : « Je veux que le crime soit national et que chacun trempe sa main dans le sang [13].
La trahison de Toussaint Louverture par Dessalines est largement documentée. Thomas Madiou en parle dans le tome II de son Histoire d’Haïti [14] à la page 321. Il n’est pas le seul. On peut aussi mentionner le manuscrit du capitaine Joseph Elisée Peyre-Ferry intitulé Journal des opérations militaires de l’armée française à Saint-Domingue … (1802 et 1803). Au général Leclerc qui voulait connaître son opinion sur Dessalines, le capitaine Peyre-Ferry répondit : « S’il [Dessalines] a contribué à faire arrêter Toussaint Louverture, c’est qu’il craignait ce chef qu’il a abandonné et qui lui faisait obstacle [15]. » Mais le meilleur témoignage sur la question est fourni par le fils de Toussaint Louverture, Isaac Louverture, qui donne une description détaillée de cet incorrigible partage de nous-mêmes, de ce « mal haïtien » que certains persistent à enseigner pour en faire notre essence positive.
La conscience haïtienne est plombée par cette centaine de portugaises [16], soit 800 piastres, que Leclerc donne à Dessalines en contrepartie de la trahison de Toussaint Louverture. Leclerc lui donne un de ses plus beaux chevaux tout comme aujourd’hui nos Dessalines reçoivent de la mafia économique et financière, des Tèt Bœuf et autres voitures blindées, pour trahir les intérêts du peuple. Ce comportement de traitre nous habite. Il est le produit de la dépersonnalisation qui nous porte à trembler devant n’importe quelle crapule parvenue au pouvoir. Un réflexe que l’armée d’Haïti a bien compris. En effet, après la chute du Président Magloire, le capitaine Jacques Laroche disait au lieutenant Franck Laraque : « Vous voyez ce chien dans la rue, l’Armée a le pouvoir de le faire Président » [17].
La mentalité d’esclave se manifestait déjà dans ce comportement qui n’a connu aucun changement en profondeur. En parlant de l’esclave, René Depestre disait qu’une fois placé dans l’enfer de Saint Domingue, « il devenait un inconnu pour lui-même. Il cessait d‘avoir des rapports humains avec sa propre personne et avec ses semblables [18]. » Ce mécanisme hideux de la corruption de soi, une fois enclenché, rien ne peut l’arrêter, surtout dans la lutte pour le pouvoir. La classe politique qui ne cesse de retourner à cette école maléfique incarne la défaite à tout jamais.
La crise de domination profonde que connaissent les élites haïtiennes part de là. De la mentalité répétitive d’esclave constituant le ressort de la gigantesque machine qui terrasse Haïti. De la constante macabre qui fait entretenir un amour immodéré pour Dessalines, malgré le témoignage accablant du fils de Toussait Louverture et d’autres. À moins de refuser de savoir et de vouloir, en imposant le moule dessalinien, obliger la population à accepter une marchandise de contrebande. Ce que le fascisme des Duvalier a fait avec engouement. Pas question de répondre qu’on ne le savait pas, car l’ignorance n’est pas et ne sera jamais ni une vertu ni une explication acceptable. La société haïtienne a perdu son âme pour n’avoir pas pu jusqu’ici interroger cet héritage de manière objective.
Le brouillage des catégories fondamentales de la pensée ne peut plus continuer et nous devons comprendre qu’Haïti ne peut que défaillir si elle ne fait pas un pas de côté de la subversion des représentations charriées depuis nos origines. Qu’on nous comprenne : le malaise de nous-mêmes demande de tout questionner pour sortir de la mentalité d’esclave. Autant Christophe, qui a également trahi Toussaint Louverture, que les autres qui ont assassiné l’Empereur et qui ont continué avec le vieux fond culturel esclavagiste qui leur apporte quotidiennement un second baptême. Celui du leurre du pouvoir absolu qui fait que tout fout le camp. Celui décrit par le dieu vaudou Zaka qui dit : Peyia pou yo ya fè sa yo vle (le pays est à eux, ils feront ce qu’ils veulent).
Recherche de pouvoir et absence d’empathie
On ne saurait laisser le culte de l’autorité et de ses valeurs de soumission nous faire mettre de côté cet héritage douloureux de notre vie passée et présente. Les possédants auront beau marteler le culte narcissique du chef, ils trouveront toujours en face d’eux les forces de la multitude revendiquant une gouvernance démocratique loin de celle du pouvoir absolu des empereurs, rois et présidents de pacotille. Un pouvoir qui surfe sur le crime de 500,000 restavèk [19], victimes de l’esclavage domestique survivant sans droit et sans salaire.
Dans un pays où les structures de la corruption sont si solidement installées, il importe d’approfondir la réflexion pour sortir la culture haïtienne de son inadéquation avec le développement. Il nous faut faire une révolution contre nous-mêmes pour sortir de l’impasse. En effet, les charlatans du pouvoir se liguent contre la vérité. Avec la même détermination que celle de l’église catholique qui enseigna des siècles que la terre ne tournait pas. Détermination qui conduit ces charlatans à condamner Giordano Bruno à la prison à vie, car il disait le contraire.
Dans ce contexte, le savoir est en contradiction avec le pouvoir pour le maintien du statu quo. Mais aussi pour une autre raison fondamentale : l’absence d’empathie des dirigeants pour le peuple une fois qu’ils ont pris le pouvoir. Une situation qui s’explique avec l’éclairage des dernières découvertes sur les neurones miroirs dans le cerveau humain [20]. Nous disons en créole haïtien « pouvwa monte nan tèt li » (le pouvoir lui est monté à la tête) pour parler du comportement égoïste et de l’absence d’empathie de la part de ceux et celles qui accèdent au pouvoir. Le délire mégalomane se reflétant dans le pouvoir absolu est le signe que le pouvoir dérange le cerveau. La dérive autoritaire, du chef de section au président de la République, le montre bien. Rares sont les gens, qui parvenus au pouvoir, conservent un comportement simple et modeste, sans attitude ostentatoire. La démocratie est d’autant plus nécessaire que les recherches neurologiques vérifiées à partir d’expériences réalisées avec l’imagerie par résonance magnétique démontrent que les neurones miroirs du cerveau, qui portent les individus à sympathiser avec leurs semblables, fonctionnent avec une intensité moindre quand ils accèdent au pouvoir et à la puissance.
La multiplication des partis politiques est la preuve que les tares ancestrales ne sont pas mortes dans notre inconscient de peuple. Le cadavre de la mentalité d’esclave continuera de s’agiter tant qu’il ne sera pas enterré. Bien sûr qu’il faudra mettre beaucoup de fleurs dans le cimetière. Et tant que cela n’aura pas été fait, l’inconstance, les farces sinistres et l’inconsistance continueront de plonger la jeunesse dans le désespoir.
Il est curieux de constater qu’aujourd’hui encore les aspirants au pouvoir suprême se réclament de Toussaint ou de Dessalines. Entre les deux, il y a eu Christophe et Pétion. Le premier a rallié l’armée de Leclerc sans aviser Toussaint. Il avait peu de considérations pour Dessalines, estimant notamment que celui-ci dévalorisait la fonction d’Empereur quand il dansait le carabinier comme un bouffon, avec une frénésie inacceptable pour son rang. Enfin, Christophe a également fait assassiner Capois-la-mort le 19 octobre 1806. Quand à Pétion, il a été aussi exécrable avec son mot « Voler l’État ce n’est pas voler », qui a institutionnalisé la curée. Le général Etienne E. Gérin se devait d’affirmer qu’il avait lui-même dressé l’échelle de la conspiration contre Dessalines, mais que « Mademoiselle Pétion y est monté ». Gérin qui connaissait bien les mœurs de Pétion sera assassiné en 1810 sur ordre de ce dernier. En toute objectivité, lequel de ces grands hommes devrait être aujourd’hui un modèle valorisant ?
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*Économiste, écrivain
[1] Christopher Wargny, Haïti n’existe pas, Paris, Éditions Autrement Frontières, 2004, p. 16
[2] Frantz Duval, « L’obligation de rester dans un pays ne se décrète pas », Le Nouvelliste, 10 novembre 2014.
[3] U.S. Department of State, Fourth Annual Report of the American High commissioner at Port-au-Prince to the Secretary of State, Government Printing Office, Washington, D.C., 1925, p. 4.
[4] George Santayana (1905) Reason in Common Sense, volume 1, London, 1906, p. 284.
[5] Karl Marx, Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, dans Œuvres Politiques, I, La Pléiade, Gallimard, 1994, p. 543.
[6] Michel Foucault, Le courage de la vérité, Le gouvernement de soi et des autres II. Cours au Collège de France, 1984, Paris, Éditions de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Gallimard, Éditions du Seuil, coll. « Hautes Etudes », 2009
[7] Ibid, p. 115.
[8] Leslie Péan, « Le père Dessalines et les sans repères » 1 de 2, AlterPresse, 25 octobre 2014.
[9] Michel Foucault, Il faut défendre la société, Cours au Collège de France, Paris, Gallimard/Seuil, 1997, p. 8-9.
[10] Achille Mbembe, « Nécropolitique », Raisons politiques, 1/2006, no. 21.
[11] Council on Hemispheric Affairs, « The tonton macoutes : the central nervous system of Haiti’s reign of terror, Washington D.C., March 11, 2010 ; Dennis Bernstein and Laura Sydell, Friendly Dictators, 1995.
[12] Philippe Girard, « Découvertes récentes sur la vie de Toussaint Louverture », Le Nouvelliste, 29 octobre 2013.
[13] Edgar de la Selve, Le pays des nègres : voyage à Haïti, ancienne partie française de Saint-Domingue, Paris, Hachette, 1881, p. 153.
[14] Thomas Madiou, Histoire d’Haïti, Tome II, 1799-1803, Port-au-Prince, Deschamps, 1989, p. 321.
[15] Joseph Elisée Peyre-Ferry, Journal des opération militaires de l’armée française à Saint-Domingue pendant les année X, XI et XII (1802 et 1803), Port-au-Prince, Imprimerie Henri Deschamps, 2005, p. 236
[16] Mémoires d’Isaac fils de Toussaint Louverture, p. 298-299 dans Antoine Métral, Histoire de l’expédition des Français à Saint-Domingue sous le Consulat de Napoléon Bonaparte, (Paris, 1825), Paris, Editions Karthala, 1985.
[17] Franck Laraque, « Colonel Pierre Haspil : l’autre face de l’armée », Tanbou, automne-hiver 2013-2014.
[18] René Depestre, « Les fondements socioculturels de notre identité », Souffles, Rabat, numéro double 16-17
4e trimestre 1969/janvier-février 1970.
[19] Amy Erica Smith, What Perpetuates Child Servitude ? Public Opinion on Children’s Domestic Labor in Haiti, Americas Barometer Insights : 2014, Vanderbilt University.
[20] Michael Inzlicht and Sukhvinder Obhi, « Powerful and coldhearted », New York Times, July 27, 2014.