Il est un fait indéniable en Haiti que le régime PHTK poursuit sa course effrénée contre les opposants, et ce, en dépit de la pandémie du Coronavirus (COVID-19), qui avait contraint le mouvement de protestation contre anti-régime dit DE FACTO à suspendre provisoirement ses manifestations .
Le pouvoir a bien entendu tiré profit de cette trêve pour procéder à l’arrestation d’un maximum d’activistes et à les faire condamner de lourdes peines de prison pour atteinte à l’intégrité du territoire national, incitation à attroupement, portant atteinte à l’ordre public, publications sur les réseaux sociaux et acharnement contre les médias indépendants.
Les manifestants ont brandi ou scandé des slogans appelant à la libération immédiate de dizaines de détenus d’opinion , mais ils ont surtout scandé des messages très hostiles envers ce regime corrompu, repris en chœur les manifestants.
Prétextant l’interdiction de rassemblements pour cause de coronavirus, les forces anti-émeute Haitenne ont réprimé la manifestation pacifique à travers un usage massif de gaz lacrymogène et de tirs de balles en caoutchouc. Des arrestations et des blessés ont été dénombrés.
Force est donc de constater que le climat de répression s’est fortement accru afin d’annihiler toute reprise du mouvement de contestation anti-régime.
L’ancien sénateur Nènel Cassy, qui s’est rendu à la Direction départementale des Nippes en compagnie de Me André Michel en vue de réclamer la libération de militants appréhendés dans le cadre de la manifestation antigouvernementale tenue le jeudi 21 janvier à Miragoâne, pour exiger le départ du président Jovenel Moïse le 7 février prochain, a été arrêté.
«Alors que je me trouvais au bureau du directeur départemental de la PNH, le commissaire du gouvernement est venu lui intimer l’ordre de procéder à mon arrestation. Quand je lui ai demandé quel était le chef d’accusation, il m’a répondu que l’ordre émanait du président de la République», a expliqué Nènel Cassy, les bras menottés derrière le dos, en garde à vue au commissariat de Miragoâne.
«Il m’a dit qu’il me connaissait très bien, qu’il est lui aussi un ami du sénateur Hervé Fourcand, mais il doit m’arrêter pour ne pas risquer son job», a poursuivi l’ancien élu du parti Fanmi Lavalas, dénonçant des manœuvres visant à affaiblir la mobilisation dans la région.
Pour justifier l’arrestation de l’ancien sénateur des Nippes, le commissaire du gouvernement, Me Jean-Ernest Muscadin, a pour sa part évoqué la «casse, les violences et les dégâts» commis par le sénateur sur la voie publique. Il faut dire que les manifestants ont barricadé la chaussée à l’aide de véhicules. Des pneus enflammés ont également été constatés sur la route de Berquin, dans la première section communale de Miragoâne .
Les militants réunis devant le commissariat de police de Miragoâne pour réclamer la libération de l’ancien sénateur n’ont pas obtenu gain de cause. En effet, Nènel Cassy a été transféré à la prison civile d’Anse-à-Veau, aux environs de 5 heures 30 p.m.
Rappelons que le commissaire du gouvernement de Miragoâne, Me Jean Ernest Muscadin, a procédé, le 14 janvier dernier, à l’arrestation de deux personnes, dont la mère de l’ancien sénateur Nènel Cassy, Clara, ainsi connue, et un chauffeur qui circulaient à bord d’une Nissan Patrol. Si la mère du sénateur a été libérée le même jour suite à l’intervention d’un avocat, tel n’a pas été le cas du chauffeur Jean Pressoir. Le véhicule a été confisqué. Le chef de la poursuite avait dit avoir été alerté de la présence de “bandits notoires” à l’intérieur du véhicule.
Comme l’avait annoncé le porte-parole du Secteur démocratique et populaire, Me André Michel, des personnalités et militants politiques venus de différentes régions du pays ont pris part à la manifestation de rue qui s’est déroulée ce jeudi dans la cité de Fernand Hibbert, tels notamment, le porte-parole de l’organisation politique Viv Ayiti, Rony Timothée, de l’ancien député de Port-Salut, Bertrand Sinal, l’ex-sénateur Nànel Cassy et le rappeur du groupe Barikad Crew Edner Sémervil Junior, dit Bricks.
La manifestation a été dispersée par la police, notamment par des agents du CIMO qui ont empêché les manifestants d’accéder au centre-ville peu avant 14 heures, heure à laquelle devait prendre fin la manif selon ce qui a été prévu. Deux hommes se présentant comme de simples passants ont été blessés, l’un à la main et l’autre au bras.
L’ex-sénateur des Nippes ainsi que les « militants politiques » ont été libérés après plus de quatre heures en garde à vue.
Une vague de répression qui confirme que la situation des Droits de l’Homme en Haiti est la plus pire du Monde. C.
Dans ce contexte, la tenue des élections législatives pourrait perpétuer ce pouvoir dictatorial, d’autant que la mise en place d’un nouveau système d’émission de cartes d’identité – entaché de forts soupçons de corruption et de népotisme – pourrait donner un plus grand contrôle au gouvernement sur les listes électorales. Cet élément ne figure cependant pas dans les priorités du nouveau premier ministre nommé lui aussi par décret : c’est plutôt une demande formelle de l’Ambassade américaine.
Et c’est dans cette situation que le pays doit maintenant affronter la pandémie qui répand la terreur.