Dans le rapport d’enquête réalisé sur le massacre perpétré à La Saline en novembre 2018, la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) réclame que l’action publique soit mise en mouvement contre le directeur général du ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales, Fednel Monchéry, du délégué départemental de l’Ouest, Pierre Richard Duplan et du policier Jimmy Chérisier alias Barbecue. Ce dernier a été licencié de la PNH.
Le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de la capitale, Me Paul Eronce Villard qui n’a pas voulu confirmer ces informations, brandissant ses devoirs de réserves dans le cadre des dossiers en cours de traitement, indique toutefois, avoir ordonné à la DCPJ de mobiliser ses ressources afin de reconstituer les scènes de crime. Le parquetier a révélé que de janvier à date, il a reçu pas moins de trois (3) rapports de la DCPJ sur le dossier du massacre de La Saline. Ces enquêtes a-t-il dit, ont été réalisées grâce au support de l’UNPOL et de l’INTERPOL.
Selon Me Paul Eronce Villard, le dernier rapport d’enquête de la DCPJ a été transmis le 23 avril 2019 au parquet de Port-au-Prince qui l’a acheminé, mercredi 8 mai 2019, au cabinet du juge d’instruction Chavannes Etienne. Maintenant, il revient à ce magistrat instructeur de décerner, si besoin est, des mandats dans le cadre de cette affaire, a fait valoir le commissaire du gouvernement.
Dans un rapport publié en date du 20 novembre 2018, le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) avait fait état de 71 personnes assassinées, 2 autres portées disparues, 11 victimes de viols collectifs, 5 personnes blessées, 150 maisons vandalisées et/ou criblées de balles à Projet La Saline et ses environs et des dizaines d’autres maisons incendiées à Nan Chabon ».
L’organe de défense des droits humains avait qualifié ce carnage de massacre « d’État ».