«La seule chose que j’ai vue avant qu’ils le tuent a été leurs bottes», a raconté au quotidien américain celle qui a été blessée au bras et a dû être évacuée en avion vers la Floride pour y être soignée.
Réveillée cette nuit du 7 juillet par des coups de feu, la Première dame d’Haïti explique avoir caché leurs deux enfants dans une salle de bain avant de s’allonger elle-même sur le sol, sur les conseils de son mari. «Je pense que c’est là que tu seras en sécurité», lui a-t-il alors dit, ses dernières paroles. Touchée en premier par une rafale, elle dit être restée allongée. «A ce moment-là, j’ai eu l’impression de m’étouffer à cause du sang dans ma bouche, et je ne pouvais pas respirer», décrit-elle.
Les membres du commando fouillent alors la chambre, raconte-t-elle au New York Times. Elle les entend parler en espagnol entre eux et avec quelqu’un au téléphone. «Ils cherchaient quelque chose dans la pièce et ils l’ont trouvé», affirme-t-elle.
Le bureau de la Première Dame fait taire la clameur, en publiant une note le 19 juillet, soit 3 jours avant les obsèques présidentielles , pour préciser que les dépenses funèbres seront prises en charge par la famille Moïse elle même. On peut lire ses propos très explicites:
“…Le Bureau de la Première Dame en profite pour informer le public
que la famille présidentielle souhaite prendre à sa seule charge les
dépenses liées aux funérailles du Président de la République. Elle
n’entend donc pas, pour ce faire, bénéficier du support financier du
Trésor public…”
Rappelons que moins d’une semaine après l’assassinat, le Premier ministre a.i Claude Joseph avait lui-même présenté la commission qu’il a formé pour l’organisation de la cérémonie funèbre du président , et lors d’une réunion avec son cabinet, le conseil des ministres envisageait de décaisser des millions de gourdes. On ne sait pas jusqu’à ce jour à quoi va servir cette commission, on ne sait pas si le nouveau Premier ministre Ariel Henry veut garder les même membres de ladite commission. On sait que le gouvernement prévoit une cérémonie d’hommage au musée du panthéon nationale, aujourd’hui 20 juillet de 10heures à 13 heures. A cette occasion un registre de condoléances ouverts sera mis à la disposition du public.
La cérémonie officielle, là où le corps du défunt sera belle et bien exposé est prévue pour le vendredi 23 juillet, sur l’habitation SOS village d’enfants au Cap-Haïtien, dans les jardins de la résidence privée de la famille à partir de 10 heures du matin. Cette décision de Martine Moïse ne peut pas selon elle enlève le caractère officiel et national des funérailles, la solennité et la dignité attachés au rang de Chef d’État. auxquelles le Président Jovenel Moïse a droit dans le respect. Toutefois la publication de la Première Dame ne semble pas adressée une invitation nationale et internationale à la participation physique des leaders politiques au obsèques, mais se contente de les exhorter à rester en prière : “…La Première Dame remercie les autorités nationales et internationales qui ont rendu un vibrant hommage au Président Jovenel Moïse. Elle les invite à rester en union de prière le jour des funérailles pour accompagner le Président Moïse en sa dernière demeure…”. A ce jour , la liste des leaders politiques, ni même des présidents des pays amis attendus à la cérémonie n’est pas connue.