135. Le RNDDH rappelle que le fait par des personnes de rencontrer les individus impliqués
dans l’assassinat de feu Jovenel MOÏSE n’est pas suffisant pour que le commissaire du
gouvernement décerne des mandats d’amener contre elles. D’ailleurs, c’est justement pour
éviter ces dérives que le législateur a ajouté l’alinéa 3 à l’article 30 qui précise que « La
dénonciation seule ne constitue pas une présomption suffisante pour décerner cette ordonnance – le
mandat d’amener en l’occurrence – contre un individu ayant domicile. » Pourtant, au moins un (1)
mandat d’amener a été décerné à l’encontre de Farah ALAIN alors que son nom n’a même pas
été cité, par les différentes personnes rencontrées par le RNDDH.
136. Le RNDDH tient à préciser à l’attention de tous-tes que les noms de Joseph Félix BADIO,
Jean Laguel CIVIL, Dimitri HERARD, Christian Emmanuel SANON, James SOLAGES et de Joseph
VINCENT lui sont revenus constamment au cours de l’enquête qu’il a menée. Par conséquent,
c’est à ces derniers qu’il revient de fournir toutes les informations qu’ils détiennent pour
l’aboutissement de l’enquête judiciaire.
137. Le RNDDH reconnait cependant, que les informations qui lui ont été fournies ne lui ont
pas permis de lever le voile sur les auteurs intellectuels de cet assassinat car les personnes
rencontrées ne semblent pas vouloir partager toutes les informations qu’elles détiennent. Le
RNDDH espère que le traitement des déclarations, témoignages et aveux de ces personnes à la
police judiciaire et au cabinet d’instruction permettront d’identifier les auteurs intellectuels sans
lesquels les vraies raisons de cet assassinat ne seront jamais connues. En ce sens, le RNDDH
croit que Joseph Féliz BADIO ainsi que les cinq (5) colombiens qui se sont échappés, doivent
constituer la piste à prioriser pour arriver à identifier les commanditaires de cet assassinat
tragique.
138. Ce dossier doit donc être l’objet d’une instruction minutieuse et pour cela, il doit être
transféré à un magistrat courageux, respectueux des lois, des principes et des procédures et
surtout, respecté dans la profession.
139. Enfin, le RNDDH rappelle que dans la maison de la victime, de fortes sommes d’argent
ont été retrouvées. Les colombiens ont reconnu en avoir emportées, des sommes faramineuses
ont été retrouvées en possession de ceux qui ont été tués et selon d’autres informations
recueillies, les cinq (5) colombiens qui se sont échappés, ont aussi volé beaucoup d’argent. Une
investigation parallèle à l’assassinat de la victime doit donc être menée par les instances
appelées à combattre la corruption, en vue d’identifier la provenance de ces fonds.