Le secteur public souffre de sérieux problèmes de gouvernance et de management et le secteur privé, longtemps demeuré réduit, n’arrive toujours pas à créer une économie de l’offre et de l’innovation. Contrairement aux pays voisins, le secteur économique algérien éprouve du mal à attirer les investisseurs et à concrétiser ses objectifs sur le terrain. Il va sans dire que la transition socioéconomique pour conduire le pays vers une nouvelle étape, celle de l’après-pétrole, et notre insertion dans la mondialisation est certainement, aujourd’hui, l’une des tâches les plus nécessaires, mais aussi l’une des plus difficiles. À tel point que gérer nos entreprises sans contrainte et sans l’aide de l’État est devenu un sérieux problème pour nos dirigeants.
La transition, le changement, est certainement aujourd’hui l’une des tâches les plus nécessaires, mais aussi l’une des plus difficiles dans le contexte actuel. Doit apparaître comme le plus grand défi à relever et une grande priorité nationale de la prochaine transition incarnant un nouveau projet socioéconomique, dont les socles sont la démocratie économique et le libéralisme économique qui œuvre à la création de richesse et, par conséquent, préserve l’argent public de tout préjudice et du gaspillage.
Que faire face à cette réalité ?
Pour y parvenir, nous avons besoin de deux grands ateliers, dans le souci de contribuer à créer un espace d’échange et de réflexion sur les questions économiques pour mieux répondre aux besoins nouveaux dans les affaires économiques, pour fonder une économie moderne et s’armer surtout dans la perspective de l’adhésion de notre pays à l’échelle mondiale.
Premier atelier : la réforme de l’entreprise pour la relance de la diversification de l’économie nationale et la création d’entreprises aux valeurs internationales. Cela suppose la simplification des conditions d’installation ; la liberté de création, le respect du droit des entreprises ; la protection des droits de propriété industrielle et intellectuelle ; le respect des règles et lois sur la concurrence et la transparence ; la qualité du système fiscal ; la qualité du système bancaire ; laisser émerger les libertés d’initiative et les idées novatrices avec l’implication des élus et des organisations professionnelles.
Deuxième atelier : définir et promouvoir les finalités de l’économie de marché et de la connaissance pour réaliser l’insertion nationale dans l’économie mondiale qui se joue en faveur des pays modernes. S’engager sur des réformes devant intégrer nécessairement de nouvelles politiques de gouvernance publique, propices et efficaces, pour s’attaquer aux contraintes structurelles actuelles pour l’exercice d’une réelle démocratie économique, un atout-clé de l’efficacité de l’Etat. La qualité de la réglementation ; le rôle et la place des intellectuels et des élites. Introduire la rigueur financière et la discipline budgétaire pour la gestion des fonds publics en matière de respect des règles et mécanismes et, par conséquent, lutter contre la bureaucratie et la corruption.
Oui, ni le gestionnaire ni l’entrepreneur, encore moins le collectif des travailleurs n’ont encore acquis la culture et l’esprit d’entreprise pour une meilleure intégration dans l’économie de marché.
Ainsi, se pose la question de savoir que valent réellement nos entreprises dans l’économie de marché et leur contribution à l’économie nationale.
Henry Beaucejour
Président de la Chambre haïtiano-américaine de commerce électronique
hb@hacec.org