L’impunité inquiète d’autant les défenseurs des droits humains que le soutien des criminels par des personnes ayant un pouvoir de contrôle sur les douanes et frontières est évident.
«Haïti ne produit pas d’armes. Il y a un embargo sur le transfert et l’achat des armes mais le constat est qu’il y a beaucoup de trafics de munitions et d’armes. Qui alimente les gangs ? On ne sait pas mais on peut dire qu’ils sont tolérés par des officiels de l’Etat», détaille Marie-Yolène Gilles qui déplore «une banalisation du droit à la vie».
Filmées discrètement par des riverains apeurés ou ouvertement par les auteurs se vantant de leurs crimes, des images d’actes de démembrements de cadavres, d’immolation de personnes vivantes ou de victimes fusillées circulent régulièrement sur les réseaux sociaux haïtiens.
«C’est une routinisation de la violence», constate le sociologue haïtien Alain Gilles, qui souligne une aggravation de l’emprise des gangs sur le pays.
«L’Etat en Haïti ne dépasse pas les frontières du palais national: au-delà, il n’y a pas de contrôle du territoire», affirme aussi le chercheur.
Dans ce chaos destructeur, le gouvernement haïtien planifie le prochain carnaval sur les cadavres et les États-Unis exigent un échéancier électoral. Les crimes et massacres commis dans le quartier populaire de Bel Air et dans le bidonville de la Saline restent impunis et d’après certaines organisations comme le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), des gangs sont instrumentalisés à des fins politiques par un régime soutenu à bout de bras de l’extérieur. Dans ce contexte, exiger la tenue d’élections relève de la gageure.
L’adage veut que les pays n’aient pas d’amis, mais uniquement des intérêts. Toutefois, tout passe par la gouvernance. Mais que faire quand cette dernière n’existe pas et que ce chaos morbide est soutenu par la Communauté internationale ? Y a-t-il des pays amis qui nous aideraient réellement à sortir de cet enfer où l’on broie les enfants d’Haïti et tous les autres innocents ? Que fera le Canada ?
Toutefois , alors que l’on est est en Février , une bonne partie des fonctionnaires de l’EDH n’ont pas encore recu leurs salaires pour le mois de novembre 2019.