Le vieux Kant, comme Nietzsche aimait l’appeler, disait qu’il y avait deux choses qui forçaient son admiration : le ciel étoilé au-dessus de lui et la loi morale en lui. La loi morale chez Kant, cher formateur, est sensiblement la même que la Raison. Si vous me le concédez, je voudrais pouvoir relever les manquements logiques que votre raison raisonnante aurait dû éviter, tout en vous concédant de pratiquer, comme Kant, Raison et loi morale.
Sans brusquer, sans élever la voix, sans manifestation de ses partisans et comme le président René Préval en 1999, le chef de l’État a constaté la caducité du Parlement haïtien à minuit deux minutes le lundi 13 janvier dans un message posté sur Twitter.
Quelques heures plus tard, dans une adresse à la nation, Jovenel Moïse a décliné les raisons l’ayant porté à constater la fin sans remplacement de la 50e législature : les élections n’ont pas eu lieu.
Le reste est un mélange de torts partagés entre les politiciens qui s’affrontaient ces derniers mois. Le président a chargé les parlementaires qui n’ont rien voté, ni la loi sur les élections, ni le budget des élections, ni rien pour renforcer les institutions. Le président a oublié de dire qu’il disposait d’une large majorité dans les deux branches du Parlement.
En attendant, les États-Unis d’Amérique, comme pour René Préval en 1999, se sont montrés disposés à collaborer avec le nouveau régime qui se dessine. Une visite officielle a eu lieu au Palais national le 12 janvier ; l’ambassadeur Sison et l’administrateur adjoint de l’USAID John Barsa ont rencontré le président Moïse « pour discuter des priorités en termes de croissance économique, de l’importance de la sécurité publique et de la stabilité politique en vue de supporter des partenariats clés dans les domaines de l’éducation et de la santé ».
La communauté internationale non plus, toutes ambassades et institutions confondues, ne brûlait pas d’amour pour nos honorables parlementaires.
Ce 13 janvier 2020, sans faire de faute, sans soulever la contestation populaire et avec l’appui muet de la communauté internationale, le président Moïse croque le Parlement comme un fruit mûr. Il est déjà à craindre, comme souvent en Haïti, que le pouvoir absolu ne soit pas synonyme de bonne gouvernance.
Dans le vif du sujet, je dirais que la forme du dialogue entre les oppositions et la majorité présidentielle, que je salue avec déférence, directe ou « indirecte » selon vous, serait mal engagé au motif que la société civile n’y est pas, moi pour suivre votre logique, j’aurais ajouté la chefferie traditionnelle. Je vous fais remarquer que ce dialogue, précisément, répond aux vœux des partis politiques d’avoir leur mot à dire. Ce faisant, ils sont dans leur droit et prétention de vouloir gouverner notre pays lorsque le Président de tous les Haïtiens les y invite.
La société civile à laquelle vous pensez sans le dire, est arrimée à ces oppositions politiques. Cette société civile est donc le cheval de Troie de ces dernières et il convient de constater que lorsque le cavalier est invité, il attache son cheval. Au demeurant, inviter les sociétés civiles des uns et des autres, c’est risquer de participer à une foire d’empoignades stériles, un show médiatique sans résultat, indigne de notre peuple et du leadership productif de notre président, le Président Jovenel.
c’est dialoguer pour atteindre des résultats au moyen de la participation de tous et non jouer les joutes orales avec des élites politiques affublées de dénomination civile. Au demeurant, suivant votre diagnostic qui identifie une crise politique née de la polarisation de la société politique burkinabè, je me désole de constater que vous rebroussez chemin, en rase campagne, pour appeler au secours, un adjuvant, une monture. A-t-on besoin de sa monture exclusive pour trouver son chemin de Damas ?
Les urnes attendent toutes les clientèles, importe peu ce qu’elles sont. La fraude intellectuelle invoquez est vôtre et non le constat de la nécessité pour le bon gouvernement, de rechercher l’optimum d’équilibre au moyen du dialogue. La quête courageuse de ce que j’appelle le consensus arbitral est l’affaire non seulement des oppositions politiques mais aussi et surtout du Président Compaoré, vu ses obligations constitutionnelles. Celles de préserver la quiétude de tous, la charge de la garantie de la pleine jouissance de nos libertés fondamentales et la sauvegarde de la cohésion nationale. Toutes ces valeurs de la république ne concernent pas que la société politique burkinabè.
Elles nous concernent nous tous, surtout nous qui n’avons aucune carte de militant politique. Ainsi, se saisir de sa calculette des préalables de « mise en confiance » nécessaire là où vous attestez ou escomptez une excroissance de la crise, votre crise, est une inconséquence de votre part. A-t-on besoin de préalables, d’un seul, si votre descriptif de la crise est juste, au chevet de la mère malade ? Au lieu de dénoncer une prouesse transformite de l’article 37 en un problème opposant les deux forces de la société politique ( tel n’est-il pas le cas ?), mettez votre plume au service du peuple en l’invitant à s’inscrire sur les listes électorales, à participer comme citoyens libres et égaux (gains de la Révolution de 1789) que le Tiers-Etat a obtenus, et dont nous jouissons sous la IVème République, aux fins de transformer, j’emprunte votre mot, le référendum en un acte populaire de la révocation du leadership du Président .
. Dans son libellé comme dans votre volonté de « sanctuarisation », ce consensus aurait dû l’être par voie référendaire. Mais fort opportunément, vous vous en êtes remis à la sagesse de l’interprète authentique. Dont acte. De la perspicacité intellectuelle, qu’en avez-vous faite en 2000 ? Si hier, vous aviez manqué platement de perspicacité, pourquoi aujourd’hui, diancre, on vous accorderait le mérite de la claire perception des enjeux auxquels, comme peuple haïtien, nous sommes confrontés ? Au surplus, comme démocrates et républicains, pouvez-vous nous convaincre que le destin émancipatoire du peuple est inscrit dans la redondance ni, ni, ni. Quelle perspective !
Pour le petit peuple qui cherche sa voie, absorbé dans des préoccupations quotidiennes, que signifie un triple nom, un panier percé qui laisse passer tous les jetons comme dirait l’autre, affecté à celui qui se veut tâcheron de sa propre vie en phase avec la réalité vécue ? La vie est changement et donc le consensus d’hier ne peut être opposable à celui d’aujourd’hui surtout lorsqu’il s’agit d’aller devant le peuple. Héraclite nous invite à constater, vu le temps comme écoulement, qu’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Recherchez aujourd’hui un modus operandi auquel j’invitais les élites de notre pays en janvier lorsque la moue insurrectionnelle était le lot commun des oppositions, ce n’est pas du temps perdu mais c’est attester que les dirigeants des oppositions ont refusé pendant longtemps d’affronter courageusement leur destin démocratique.
C’est surtout, par nous que les oppositions politiques sont parvenues après le parcours des dénégations au paradoxe de l’évidence. Tous les Constituants sont tombés d’accord sur cette évidence. Ce paradoxe de l’évidence qui nous renverse, ne nous autorise nullement, loin s’en faut, de collectionner des tautologies comme faire-valoir. La cause perdue mérite, certes, d’être défendue. Se faire l’avocat du diable est un droit, si tel est notre choix. Les droits du citoyen sont garantis dans notre Constitution. Ils appartiennent à tous. Mais de grâce ! De l’élégance morale comme il en va de l’élégance logique suivant Kant, devant un paradoxe, celui de l’évidence.
Comme seuls les vainqueurs écrivent l’histoire, la version présentée par Jovenel Moïse a fait la une de l’actualité. Les derniers soubresauts des élus pour survivre à l’inéluctable ont plutôt fait sourire.
Les parlementaires, faut-il le rappeler, avaient une très mauvaise image dans l’opinion et peu pleurent sur leur sort ou les regrettent.
Cela dit, dans son discours de victoire, le président Moïse a commis ses premières erreurs. Il annonce avoir passé des instructions pour que le reliquat restant du budget 2019-2020 du salaire des députés et sénateurs soit affecté à la construction de dix lycées. Le chef de l’État a communiqué le montant restant sans parler des astronomiques budgets de fonctionnement hors salaire des deux Chambres. Le président a fixé le coût d’un des projets.
En un seul discours, le chef de l’État a pris la place du gouvernement, a réaffecté des fonds du dernier budget régulièrement voté (2017-2018), a dénaturé des appels d’offres et placé la présidence royale comme une récompense acquise sur les ruines du Parlement défaillant. Déjà les observateurs parlent de doublons, car certains projets de construction de lycées étaient déjà sous financement. Le président n’a pas donné suite à son deuxième message posté sur Twitter au beau milieu de la nuit : il nous préserve encore de ses projets constitutionnels qui visent à donner tous les pouvoirs ou plus de pouvoirs à la présidence en Haïti. On ne sait pas combien de temps prendra la coupe pour arriver aux lèvres.
Jovenel Moise fait partie des Présidents qui avait toute sa chance de bien gouverner le pays, majorité à l’Assemblée et majorité regroupée au sénat, une parfaite union entre les deux pouvoirs.
Sa première erreur est de vouloir diriger avec Martelly au début de son mandat c’était un homme effacé,il est considéré comme un pion, malgré cela l’opposition est trop faible pour l’ébranler
Sa deuxième erreur c’est sa prise de position tranchante sur l’affaire PETRO KARIBE, avec une telle position sa première démarche logique aurait été d’arrêter au moins 3 personnes pour calmer la population et de renouer la confiance car son inaction attise la flamme de l’opposition.
Sa troisième erreur, sa néligeance dans l’affaire du massacre de LASALIN, il a montré au monde entier que le sort du peuple Haitien ne signifie rien à ses yeux, pas une déclaration, pas un tweet, même pas un post sur Facebook et pourtant à chaque incident dans d’autres pays amis, c’est le premier à lancer un tweet pour souhaiter le réconfort aux autres.
Il a prouvé en gardant les présumés coupables dans son sein que c’était un massacre d’état.
Sa quatrième erreur, il a sous estimé l’opposition et l’opinion publique, il a gardé le silence en laissant faire les choses.
Sa cinquième erreur est de s’attaquer aux puissants, aux avantages de la société secrète qui dirige Haiti depuis 1990 seul et sans alliés, ces gens qui financent l’opposition en ce moment, et oui Jovenel est l’instigateur de son propre échec, il est têtu, il voulait changer les choses, néanmoins il a été piégé par cette société secrète qui a le monopole de l’argent et de projets pour corrompre.