Écrivain, Médecin et diplomate, Louis-Joseph Janvier s’illustre comme l’un des plus farouches défenseurs de la dignité des Haïtiens.
Né dans une famille protestante en 1855, Louis-Joseph Janvier effectue sa scolarité dans une école wesleyenne avant de s’inscrire à la faculté de médecine de Port-au-Prince. Quelque temps plus tard, il se rend à Paris afin de poursuivre ses études. En 1881, il a seulement vingt-six ans quand il obtient son doctorat de médecine de la faculté de Paris. Il est reçu lauréat de sa promotion.
Son diplôme en poche, au lieu de commencer à s’exercer comme médecin, il s’inscrit à l’Institut d’études politiques de Paris et sort avec pas moins de trois diplômes en Administration, en Économie et en Diplomatie. Avec tout ça, il passe en plus son diplôme de Droit à la faculté de Lille.
Si Louis-Joseph Janvier accumule les diplômes, c’est parce qu’il pense que c’est le moyen le plus sûr de s’élever dans la société :
La passion des diplômes, on doit la faire éclore chez tous. Elle est meilleure que celle des galons, plus noble que celle des intrigues souterraines. Les diplômes empêchent que ceux qui les possèdent soient les victimes devant l’opinion des impudents sans vergogne, des avortons jactancieux qui les caressent en public pour mieux les calomnier tout bas, des imposteurs élégiaques et des amphibies ignares qui osent les accuser de crétinisme ; ils empêchent qu’on puisse fermer la bouche à ceux qui combattent pour le peuple contre ses exploiteurs d’hier et de demain ; ils rendent leurs possesseurs fiers, orgueilleux, parce qu’ils ont le sentiment de leur valeur, mais discrets.
A Paris, il s’intègre parfaitement dans le milieu littéraire et intellectuel français. Il compte parmi ses amis proches des écrivains comme Leconte de Lisle, François Coppée, Mallarmé, José-Maria de Heredia, Elisé Reclus et Judith Gauthier. En 1882, il est reçu membre de la Société d’Anthropologie de Paris.
C’est à cette même époque que Louis-Joseph Janvier rédige ses principaux ouvrages : La République d’Haïti et ses visiteurs (1883), Haïti aux Haïtiens (1884), L’Égalité des races (1884) etc. Il publiera également deux romans entre 1884 et 1889.
En 1902, il accepte un poste de diplomate à Londres où il rencontre sa femme Jeanne-Marie Windsor.
Après presque trois décennies passées à l’étranger, Louis-Joseph Janvier rentre enfin en Haïti avec l’espoir de faire de la politique. Il se porte candidat aux élections municipales mais ce sera un échec cuisant. Déçu, il quitte Haïti et retourne vivre à Paris avec pour consolation un poste de ministre conseiller. Il y meurt le 24 mars 1911 à l’âge de 55 ans.
ÉCRIT PAR GUY FEROLUS
Source HAITIINTER