• Il y a des êtres qui ne disent jamais du mal de personne et dont personne ne dit du mal.
• Il y a des êtres qui ne font pas de bruits, mais qui font beaucoup de biens.
• Il y a des êtres qui font l’unanimité sans jamais rechercher la gloire et les honneurs, parce qu’ils veulent demeurer serviteurs et rester tout petit.
• Il y a des êtres qui parlent peu, mais qui font beaucoup par leur présence et les multiples gestes d’amour et de tendresse qu’ils offrent avec leur coeur et leurs mains sans rien attendre en retour.
• Il y a des êtres qui sont proches de vous sans jamais s’imposer, ni vous accaparer.
• Il y a des êtres qui respirent la sainteté, joyeusement sans jamais se prendre au sérieux.
• Il y a des êtres qui aiment le Christ et qui vivent tellement de Lui, qu’ils nous le rendent présents comme si nous pouvions le voir de nos yeux, le toucher de nos mains et l’entendre avec nos oreilles.
Pasteur Asser, professeur à la Faculté de théologie (UNAH), détenteur (tout comme son épouse) d’une double maîtrise en religion et en santé publique, ancien président de l’Union des adventistes du 7e jour, missionnaire de tous les instants, humble serviteur, volontaire conséquent et toujours disponible,doit être fier de sa conjointe Adrienne, une épouse épanouie, une fidèle compagne, une femme comblée, une éducatrice chevronnée qui a marqué la mémoire de tant de générations d’hommes et de femmes dans le monde évangélique, un appui pour des déshérités.
Les époques modernes ne comptent plus ce genre de prouesses. En traversant les effluves du temps et les interminables bourrasques pour se retrouver aujourd’hui, l’un aux côtés de l’autre, célébrant dans l’intime conviction 60 ans de mariage, c’est tout simplement monumental, féerique. Soixante ans de vie à deux, dans la tendresse, le respect, la confiance, le dialogue, la patience, le loyalisme, la fidélité, l’amitié, la constance et l’entraide. Une belle histoire, noble, qu’il faudrait raconter aux progénitures, déballer au sein des familles contemporaines, pour en tirer, au moins, une leçon de pérennité, de sagesse et de société.
Malgré les violentes et multiples tempêtes affrontées, les souffrances profondes et silencieuses parfois, les déprimes dévastatrices et la routine du quotidien, il y a eu de l’amour, des rires, de longs moments à discuter, des instants calmes et de bonheur à se regarder, à bouquiner, à ressasser certains souvenirs, chacun sur son fauteuil. Ils ont fondé une merveilleuse famille, unie, dont ils sont fiers et leurs quatre enfants (Dr Elkine, Assel, Welmyr et Kinelly) restent, aujourd’hui, leur principal angle de satisfaction éternelle. Dr Elkine P. m’a confié qu’ils souhaiteraient, les quatre, reproduire ce modèle de vie conjugale qui les a profondément marqués et que, s’il était possible de renaître, ils auraient, aveuglément, choisi, Asser et Adrienne, comme souche génitale.
Enseignant de carrière, le Pasteur Jean Pierre a dirigé l’Union de Missions des Adventistes du Septième jour d’Haïti pendant environ 9 ans (22 mars 1989-30 juin 1998). L’Union Haïtienne a dû même coup remplacé l’Union Franco-Haïtienne qui a duré 22 ans.
Le décès de l’ancien enseignant de « principe de santé » à l’Université Adventiste d’Haïti a attristé ses anciens étudiants, pasteurs et membres de la communauté Adventiste en Haïti.
«Un serviteur de Dieu, un berger, un leader chrétien éclairé, un passionné de l’Eglise. On voyait le sens du sérieux dans tout ce qu’il faisait », confie le secrétaire exécutif de la Fédération Centrale d’Haïti des Adventistes du Septième jour, Edgard Étienne à notre rédaction. Ce dernier encense le Pasteur Asser Jean-Pierre pour « ses réalisations très remarquables » pendant son passage à l’Union Haïtienne.
Le Pasteur Jean-Pierre était un conseiller, un homme exemplaire, témoignent plus d’un. À l’UNAH, où il enseignait le Ministère pastoral et l’Association pastorale, l’ancien Berger a formé plusieurs générations de théologiens. « Ses classes ont été surtout marquées par les expériences vécues dans son ministère qu’il nous racontait », poursuit le Pasteur de la FEDCHAS, Égard Étienne. « Quand je fus en stage, il a, une fois, visité l’église principale du district. Il a dit aux anciens : c’est mon étudiant, veuillez le protéger », explique-t-il.
Durand toute sa vie, on pouvait lui reprocher de tout, sauf pour son attachement aux activités religieuses. Le Pasteur Asser Jean Pierre a manifesté un grand intérêt pour la croissance de l’Oeuvre Adventiste en Haïti. « Tout ce qui a rapport à l’Eglise Adventiste le concernait. Quand cela n’allait pas, il souffrait énormément, et c’est comme ci on pourrait entrevoir l’idée :”si c’était moi […]. Malgré ses longues années de retraite, il restait un employé actif autant sa volonté de servir était toujours là », raconte le Pasteur Étienne.
Un pasteur c’est comme un pont. Il tient dans sa main, celle du Seigneur, et de l’autre il tient la vôtre.Il est comme un trait d’union entre le Christ et vous et sa plus belle joie, sa plus belle récompense, c’est quand il parvient à joindre votre main à celle du Seigneur pour ainsi vous unir à Lui.
Nous portons en nous le chagrin de votre départ, mais nous savons que votre quête de Dieu n’a pas été vaine, vous avez suivi Son étoile tout au long de votre vie. Elle vous a conduit jusqu’à nous et maintenant elle vous mène jusqu’à Lui.
Au seuil de nos vies, Dieu accueille toute femme, tout homme de bonne volonté. Il est le maître de la vie. Au seuil du paradis, pas besoin de présenter un passeport ou des diplômes, inutile d’énumérer ses titres ou d’exhiber des médailles. Face à face avec Lui, Dieu n’aura qu’une seule question : « As-tu aimé ? »
Merci Pasteur Asser Jean Pierre de nous rendre ce beau service.
Henry Beaucejour
Credit: FEDCHAS