Premier ministre, c’est un poste évidemment délicat et difficile. C’est encore plus vrai quand la situation du pays est elle-même délicate et difficile. Le premier sentiment qui vous saisit, c’est la concentration et la gravité face à l’importance des enjeux.
Dès que vous savez que vous allez être aux manettes dans ces circonstances, vous sentez, pas forcément l’angoisse -je ne suis pas d’un naturel angoissé-, vous sentez le poids de ce qui vous attend. Je suis très conscient des difficultés du pays, de ses colères, de ses crispations, de la pauvreté, du décrochage, des menaces, très élevées, auxquelles il faut faire face. Lucide, mais optimiste.
Jovenel Moïse vient de désigner Ariel Henry, 71 ans, comme premier ministre. C’est le 7e chef de gouvernement de l’ère Moïse. Selon le chef de l’Etat, M. Henry devra « former un gouvernement d’ouverture incluant les forces vives de la Nation, résoudre le problème criant de l’insécurité et accompagner le CEP pour la réalisation des élections générales et du référendum ».
Avec cette nomination, Ariel Henry sera à sa troisième expérience ministérielle au sein d’un gouvernement. Puisqu’il a été ministre de l’Intérieur de janvier à septembre 2015, puis ministre des Affaires sociales et du Travail de septembre 2015 à mars 2016. Il fut membre du cabinet du ministre de la Santé publique de juin 2006 à septembre 2008 avant de devenir chef de cabinet de septembre 2008 à octobre 2011. Jusqu’en 2014, il était membre de la formation politique INITE. Avant il appartenait a la Fusion, ex Panpra. Entre autres fonctions administratives et politiques, il a été le vice président du conseil des sages de mars 2004 à mai 2006; président du conseil d’administration de la Société œcuménique d’entraide de 1992 à 1999; assistant directeur chargé des programmes de Adra-Haïti de 1992 à 1996; administrateur de l’hôpital adventiste d’Haïti de mars 1985 à juin 1987.
Ariel Henry a étudié la médecine à l’Université de médecine de Montpellier, France. Il a une maîtrise en santé publique, option santé internationale. Il a étudié la neurophysiologie et la neuropathologie à l’université de médecine de Montpellier. Dans le milieu médical, le Dr Henry est chef de service de neurochirurgie à l’hôpital Bernard Mevs depuis octobre 2014. Il a été neurochirurgien à l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti de novembre 1987 à 1996. Il était consultant en neurologie et en neurochirurgie au centre pour enfants handicapés de Saint Vincent de décembre 1987 au 12 janvier 2010. Il a été assistant en neurochirurgie à deux reprises de 2 professeurs à titre d’étranger à l’hôpital universitaire Gui de Chauliac à Montpellier entre janvier 1982 et février 1985. De mars 1977 à décembre 1981, Ariel Henry a été résident en neurochirurgie avec le professeur Claude Gros, à Montpellier.
Côté enseignement, le Dr Ariel Henry est professeur en neurologie à la faculté de médecine de l’UEH depuis octobre 1990. Il a enseigné le même cours à l’université Quisqueya d’octobre 1999 à janvier 2010. Il a été tuteur au programme hors campus de maîtrise en santé publique de l’université Loma Linda de Californie au cours des étés de 1989, 1990 et 1991. Il a enseigné la psychophysiologie à la faculté des sciences humaines de l’UEH de novembre 1988 à juin 1996, la neurochirurgie pour les résidents en chirurgie à l’HUEH d’octobre 1987 à mars 1995 et la neuroanatomie à l’école d’infirmière privé de Montpellier de septembre 1980 à juin 1981.
Le Dr Ariel Henry est membre de la cellule scientifique de gestion de la crise Covid19 de mars 2020 à date. Il est membre du comité national d’évaluation de l’éradication de la polio en Haïti depuis sa création en mars 1990. Il est également membre associé de la société française de neurochirurgie depuis 1984. Il est né le 6 novembre 1949.
L’accord prévoit le pilotage des fonctions du pouvoir exécutif par le Premier ministre Ariel Henry. Cet accord envisage d’autoriser le Premier ministre Ariel Henry à prendre les décrets ayant force de loi, nécessaires au bon fonctionnement de l’État. En ce qui concerne la durée de la transition, Ariel Henry n’a pas fourni d’éléments exacts. Il a tout simplement proposé que le gouvernement qu’il dirige reste en fonction jusqu’à la prise de fonction des nouveaux élus et la désignation d’un nouveau gouvernement. Pour cela, il promet de tout mettre en œuvre pour que des élections transparentes, libres et non-partisanes aient lieu dans les meilleurs délais.
Par ailleurs, Ariel Henry propose aux acteurs politiques la création un organe consultatif de contrôle de l’action gouvernementale et de suivi de l’exécution de la feuille de route, la création d’une commission d’experts qui sera chargée d’analyser chacun des décrets et conseiller le Gouvernement sur l’opportunité de maintenir certains et d’en rapporter d’autres, la révision des listes électorales, l’établissement d’un environnement propice à l’organisation des élections, et aussi la reconstitution du Conseil électoral provisoire.