L’institutionnalisation des partis mettrait fin à la fameuse tradition présidentialiste,caractérisée en Haïti par la pratique du pouvoir absolu, c’est-à-dire d’un pouvoir lui même « délié des lois » et se prenant pour l’autorité qui « fait la loi ». Ce n’est qu’alors, que les partis représentés au Parlement, représentent un pouvoir « qui arrête le pouvoir » au sens de Montesquieu.
Ceci permettrait d’avancer dans la consolidation d’un processus démocratique encore à son début et de répondre à la demande d’instauration de gouvernance démocratique formulée par tous les secteurs du pays, depuis les années 1980. Ce n’est qu’à ce prix que
les institutions politiques du pays deviendront crédibles.
Cependant, on devra éviter de se contenter d’une institutionnalisation des partis politiques qui aboutirait au règne d’une oligarchie et qui pourrait ainsi justifier l’exclusion de groupes sociaux ou de minorités.
Les partis politiques ont intérêt à travailler à produire une plus grande conscience des droits humains à travers programmes d’actions sociales et politiques. Concrètement, ils devraient aider tant des individus ainsi que des groupes de secteurs très divers à s’assumer en tant qu’acteurs de leur propre émancipation, comme le propose Alain
Touraine (2013).
Car il n’incombe pas à l’État ou au gouvernement d’octroyer des droits aux citoyens ; ce sont plutôt les citoyens qui déjà doivent parvenir à agir en sujets de droits et à disposer de capacités d’exercer leur pouvoir de contrôle sur la marche du pays.
International IDEA (Institut International pour la Démocratie
et l’Assistance Electorale) 2014