Après l’annonce de l’assassinat du président Jovenel Moïse mercredi, le président Joe Biden avait dans un communiqué présenté ses condoléances au peuple haïtien tout en promettant l’aide américaine. Toutefois, Washington a rejeté ce vendredi la demande de l’armée autorités haïtiennes pour aider à sécuriser les infrastructures clés après l’assassinat du président par des mercenaires étrangers présumés, alors même que les USA s’étaient engagés à aider à l’enquête.
Le meurtre de Moise par des mercenaires aux premières heures de mercredi à son domicile privé de Port-au-Prince a plongé Haïti plus profondément dans une crise politique qui pourrait aggraver la faim croissante et la violence des gangs. Le ministre haïtien des élections, Mathias Pierre, a déclaré qu’une demande d’assistance américaine en matière de sécurité avait été soulevée lors d’une conversation entre le Premier ministre par intérim Claude Joseph et le secrétaire d’État américain Antony Blinken mercredi. Port-au-Prince a également fait une demande de forces au Conseil de sécurité des Nations Unies, a déclaré Pierre.
Aucun projet de fournir une assistance militaire
Cependant un haut responsable de l’administration américaine a déclaré qu’il n’y avait « aucun projet de fournir une assistance militaire américaine pour le moment ». Une lettre du bureau de Joseph à l’ambassade américaine en Haïti, datée de mercredi demandait l’envoi de troupes pour soutenir la police nationale dans le rétablissement de la sécurité et la protection des infrastructures clés à travers le pays. Une lettre similaire, également datée de mercredi a été envoyée au bureau de l’ONU en Haïti.
« Nous étions dans une situation où nous pensions que les infrastructures du pays pourraient être une cible », a déclaré Pierre à l’agence de presse Reuters. Un autre objectif de la demande de renforts sécuritaires est de permettre le déroulement des élections présidentielles et législatives prévues le 26 septembre, a précisé Pierre. La mission politique de l’ONU en Haïti a reçu la lettre et elle est en cours d’examen, a déclaré Jose Luis Diaz, porte-parole du Département des affaires politiques et de consolidation de la paix de l’ONU.