Quand l’éditorialiste Frantz Duval du Nouvelliste en train de chier dans son pantalon sur le “Plan Lanmò” USA en Haiti
COMMENTAIRES de CIRCONSTANCE
Au sujet de l’éditorial de Frantz Duval : Négociations politiques et amnésie.
Mercredi 5 février 2020
1-Nous avons lu : « La vie politique en Haïti est jalonnée de moments charnières… » .AH ! Ce sont des moments où « le gouvernement en place doit s’ajuster ».
Qui donc M. Duval, décide que les gouvernements doivent s’ajuster (c’est quoi cet ajustement) et les moments charnières ?
Voilà la réponse. « Au début des années 80 », les Etats-Unis, décident que la « dictature n’était plus à la mode ». Ils décident démocratiquement pour l’Amérique Latine. Pourquoi M. Duval ?
Vous voulez donc dire qu’avant cette date, les EEUU ont appuyé une dictature sanguinaire, celle des Duvalier ; de 1957 jusqu’au début des années 80? Au moins 40 000 morts, des centaines de prisonniers assassinés ou décédés dans les geôles infectes des caves du Palais National, des Casernes Dessalines, de Fort-Dimanche, du Pénitencier National etc., des milliers d’exilés et plus tard, d’autres milliers de boat-people fuyant la faim…
C’est donc la raison pour laquelle, Augusto Pinochet au Chili, a remplacé le socialiste, Salvador Allende, jusqu’en 1990 ? Et cela expliquerait aussi la mise sur pied de l’opération Condor en Uruguay et en Argentine. Phase préparatoire à l’émergence de la démocratie?
Comme quoi, désormais, il y a une mode politique ; elle a pour nom : démocratie. Je refuse de l’admettre. Que l’on sache, les Etats-Unis ont toujours juré par la Démocratie. Ils se réclament d’ailleurs d’en être les promoteurs à l’échelle mondiale. Témoin de cette prestigieuse mission, les guerres menées tambour battant un peu partout sur la planète.
Pour ne pas jouer à l’amnésique, rappelons qu’en 1915, la bannière étoilée annonçait qu’elle venait nous apporter la démocratie et la prospérité qui vient avec. A qui la faute si le peuple haïtien n’a obtenu ni l’un ni l’autre ?
2- Vous avez fait un constat qui échappe au commun des mortels : Le peuple haïtien et les américains sont sur la même longueur d’ondes. Nous avions bêtement, sottement crû le contraire et bien du monde d’ailleurs. Erreur, car, l’enthousiasme des américains après le vote massif du 16 décembre 1990 (la démocratie en marche quoi) fut tel, qu’ils ne voulurent point attendre l’investiture de l’élu pour se manifester. Ils envoyèrent dare-dare des émissaires de haut vol, supplier l’heureux élu, de donner la preuve de sa totale adhésion à leur démocratie par l’alternance anticipée. Une formule moderne (bien ajustée à la situation haïtienne) qui consiste pour un gagnant à céder élégamment sa place au perdant. Malheureusement, Jean-Bertrand Aristide ne l’a pas compris, le peuple haïtien, par manque de sagesse, non plus. L’un des rares désaccords avec Washington, ajouté au plan américain pour Haïti, populairement appelé Plan Lanmò. Encore une incompréhension du peuple haïtien qui a ainsi loupé la prospérité promise.
En passant, il est à remarquer que l’expression « Président imposé aux américains » dans le cadre des joutes électorales dans un pays tiers, est tout à fait incorrecte et incompatible avec les normes démocratiques américaines. Pourrait-on dire par exemple du Président Reagan : Président imposé aux haïtiens ?
D’ailleurs vous avez souligné les efforts et la constance de plusieurs présidents américains dont Bush père et Bill Clinton- un ami de cœur d’Haïti, notamment avec la CIRH- ayant œuvré pour le retour à la démocratie. Ils ont ainsi démenti les mauvaises langues et les archives suspects qui ont montré la main de Washington, en qualité d’auteur intellectuel du coup d’état de 1991.
3-Comme vous faisiez justement remarquer : « La ligne des EEUU est… d’encourager les dirigeants haïtiens à faire avancer la démocratisation… » C’était d’ailleurs l’objet premier du plan lanmò, oups, du plan américain pour Haïti. Dommage. Malgré la vigilance américaine, et sans doute son effort pour réduire la taille de l’Etat, (pas de nous réduire) ce dernier a fini par disparaître.Et de là, la difficulté des négociations. Avec ou sans l’assistance de Notre Mère la Sainte Eglise et autres bons amis. Il n’y a rien à mettre sur la table M. Duval. Sauf la peau des fesses.
Alors M. Duval, de quelle démocratie parlons-nous ? Nous nous excusons, nous aurions dû commencer par là.
Jean-Marc Lepont
7 février 2020