Depuis plusieurs jours, un nouveau hashtag a fait son apparition sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, Facebook et WhatsApp, #NouPapFèBak a été remarqué dans divers supports de communication. Face aux nombreuses questions soulevées par ces messages qui réclament tous la tenue du procès PetroCaribe, la rédaction s’est fait le devoir d’éclairer la lanterne du public. Une enquête de terrain a permis de découvrir les fondements de ce «nouveau »mouvement.
Ces derniers temps, nous avons assisté à l’apparition de nouvelles franges ou groupes les une moins organisées que les autres dans le mouvement des PetroChallengers. Des jeunes qui depuis dix mois ont envahi les réseaux sociaux, les médias traditionnels et enfin la rue en quête de réponse à la fameuse question : Kot kòb PetroCaribe a ? (Où sont passés les fonds PetroCaribe).
Ces milliards de dollars nés de la coopération Haïti-Venezuela ont été dépensés sans laisser de trace palpable dans le paysage haïtien. Devant l’évidence de la dilapidation des fonds, des jeunes se sont transformés en PetroChallengers pour exiger que lumière soit faite sur l’utilisation des fonds. De leur mouvement revendicatif, deux rapports de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC-CA) ont mis à jour la malversation du capital.
À la lumière des nouveaux éléments apportés par la CSC-CA les PetroChallengers ont demandé la réalisation du Procès PetroCaribe et la démission du Président de la République épinglé dans les rapports. Entre-temps, le mouvement citoyen a subi quelques modifications. Diverses structures ont vu le jour et certains analystes parlaient même de morcèlement du mouvement et de récupération politique. C’est dans ce contexte tout à fait particulier qu’apparait #NouPapFèBak.
Une branche de plus ?
Marckendy Denis, PetroChallenger des premières heures est l’instigateur de ce mouvement. « #NouPapFèBak n’est pas une subdivision de plus du mouvement des PetroChallengers. C’est un rappel lancé aux membres, aux sceptiques et aux détracteurs» déclare d’entrée de jeu le jeune citoyen.
« Face aux nombreuses questions soulevées par le dernier rapport et l’apparition de nombreuses « branches » la nécessité de rappeler à tout le monde l’objectif visé au départ s’est fait sentir. De plus, avec les tentatives de récupération du mouvement par des activistes politiques, l’urgence de leur lancer à la face que ce mouvement citoyen continuera à combattre la corruption dans laquelle ils pataugent tous est devenue un devoir. Pour pérenniser le rêve de l’#AyitiNouVleA et serrer les rangs, le dénominateur commun #NouPapFèBak est apparu » a poursuivi le jeune licencié en sciences du développement.
Perspective
Marckendy n’a pas renoncé au grand projet d’avènement de l’Haïti sans corruption qui a expliqué son implication dans le mouvement #AyitiNouVleA dès sa première apparition sur la toile. Avec #NouPapFèBak, il espère arriver à colmater les brèches si elles existent et donner un nouveau souffle au mouvement. « Le procès PetroCaribe est aujourd’hui au cœur des débats. Vu la complexité de la situation et les nombreuses ramifications du réseau des dilapidateurs, je cherche à garder la CSC-CA encore sous le feu des projecteurs. Il nous faut les arrêts de débet maintenant » a-t-il martelé.
Liant la parole aux actes, #NouPapFèBak a publié divers supports sur les réseaux sociaux pour rappeler aux juges de la CSC-CA qu’ils n’ont pas le droit de chômer. Pour intensifier la mobilisation anti-corruption, il est prévu d’organiser des séances de formation, diffuser des supports pour permettre à la population de saisir toute l’étendue de la dilapidation des fonds PetroCaribe et donner à la population les ressources nécessaires pour combattre la corruption en Haïti. Tels sont les objectifs visés à court terme par le groupe.