Encensé par les uns, critiqué par les autres, le gouverneur de la Banque d’Haiti est plus que jamais au cœur des discussions. Pourra-t-il maintenir la stabilité financière ? Préserver la parité de la gourde ? Continuer à subventionner les prêts ?
Combinant vingt-quatre ans d’expérience de banque commerciale et de banque centrale dans des secteurs concurrentiels, Jean Baden Dubois est un professionnel très respecté dans le système financier en Haïti. Dès son entrée à la Citibank en 1990, il s’est fait remarquer par son aptitude et son sens de l’organisation. Ses qualités lui ont valu d’être sélectionné parmi les vingt jeunes professionnels des Citibank de la Caraïbe et de l’Amérique Latine dans un programme de Management Trainee dénommé Entering the CITI. Cette formation a donné lieu à un niveau équivalent de MBA en Banking et Finance. Expert dans la résolution de problèmes complexes, Jean Baden Dubois a été à l’origine de la modernisation de la BRH dans les années 1996. Ainsi, il a réformé le système de paiement, faisant passer la compensation des chèques de 5-10 jours à deux jours, sur tout le territoire national, par la mise en place du SPIH (Système de Paiement Interbancaire Haïtien). Jean Baden Dubois qui est aujourd’hui Gouverneur de la Banque Centrale, désigné par arrêté présidentiel en date du 17 décembre 2015 et ratifié par le sénat de la République le 23 Août 2016, a intégré la BRH en 1995 en tant que directeur administratif. De 1999 à 2001, il y a travaillé comme directeur Information et Technologie, avant d’occuper le poste de directeur de Technologie de 2001 à 2011. Cette même année, M. Dubois a été désigné directeur général de la banque centrale qui a pour mission de défendre la valeur interne de la monnaie nationale, assurer l’efficacité du système de paiement et la stabilité du système financier, entre autres.
Pour pouvoir stabiliser la monnaie nationale, il faut améliorer la production et développer les exportations tout en favorisant l’attrait des investisseurs étrangers.En effet, certaines banques centrales choisissent de veiller sur la stabilité des prix, de l’emploi, et la stabilité financière…alors que d’autres veillent exclusivement à quantifier l’inflation ; leur seul objectif, la stabilité des prix. D’autres courants plus récents ont annoncé la fin du ciblage de l’inflation, partant du fait que cette politique favorise une prise de risque excessive par les agents économiques en quête de rendement élevé, ce qui était à l’origine du déclenchement de la plus grave crise financière mondiale depuis celle des années trente.
Un autre courant a vu ensuite le jour, prônant l’orientation de la politique monétaire vers le ciblage du PIB nominal. Quand le niveau anticipé du PIB nominal est supérieur au niveau ciblé, la Banque centrale relève ses taux directeurs et réduit la liquidité bancaire à travers des opérations d’open-market. Si au contraire, il est inférieur au niveau ciblé, elle diminue ses taux directeurs et élargit la liquidité bancaire. Elle crée ainsi en même temps de la croissance et la stabilité des prix.
Alors que nous disposons de réserves en devises très faibles, et que nos sources sont sèches, nos exportations ne rapportent pas grand-chose, les recettes du tourisme ont baissé, nous gérons cela avec beaucoup de parcimonie. Durant cette période de mai, les enchères ont commencé entre les banques pour vendre des devises, ce qui a crée cette hausse de la valeur de la gourde, qui continuera à obéir à la loi du marché.
Une BRH soumise à l’Exécutif MAFIA ? OUI , NON
Un gouverneur de banque centrale ne saurait affirmer à la presse que l’institution qu’il dirige fait face à une situation d’impuissance.
En Haïti, même s’il y avait une indépendance légale, il faudrait penser également à l’indépendance effective. Cette dernière passe notamment par le mode de nomination du gouverneur, la durée de son mandat et les relations de la BRH avec le gouvernement, notamment le ministère de l’Économie et des Finances. La politique monétaire ne saurait être efficace en absence d’une excellente cohésion et coordination avec la politique fiscale. Mais si la banque centrale n’est qu’un simple guichet de l’État, elle n’a qu’à recevoir ses ordres de décaissement. Point besoin de concerter et de coordonner.
le problème fondamental du pays est l’inequité et la répartition inégalitaire dès richesses de la nation.
Il faut que les acteurs réalisent des efforts nécessaires en vue de creer des richesses. Il faut attaquer les inéquités, pour arriver arriver à un environnement plus juste pour la nation, a national visant à préparer le dialogue inter haïtien sur le pacte de gouvernabilité
Si Haïti fait l’effort qu’il faut pour stabiliser ses institutions publiques, le pays a un brillant avenir devant lui. Mais l’histoire du pays ne permet pas d’être si optimiste. Il faut sortir de l’assistanat pour passer à la croissance. Aucun pays ne s’est développé avec l’aide externe humanitaire. On se développe à travers l’attraction d’investissements rentables. La stabilisation politique passe par une constitution adaptée. Il faut une réforme constitutionnelle.dixit Pierre Marie Boissson .
HB