En 1942, le clergé catholique lance en Haïti une violente campagne contre le vodou. Avec l’appui du gouvernement d’Élie Lescot, des temples vodou ont été pillés et saccagés dans tout le pays. Indigné et révolté par l’agressivité de cette campagne anti-superstitieuse, Jacques Roumain publie entre le 11 et le 18 mars trois articles dans les colonnes du Nouvelliste dans lesquels il dénonce les dérives du clergé.
Dans ces textes repris plus tard sous le titre A propos de la campagne anti-superstitieuse, l’écrivain ne fait pas que condamner l’attitude de l’Église, il expose ses réflexions sur le vodou qu’il considère conforme aux conditions de vie de l’haïtien. Mais “il faut naturellement débarrasser la masse haïtienne de ses entraves mystiques” selon Jacques Roumain. Et ceci doit être réalisé par l’éducation car “si l’on veut changer la mentalité religieuse archaïque de notre paysan, il faut l’éduquer. Et on ne peut l’éduquer sans transformer, en même temps, sa condition matérielle.”
Même s’il condamne sans équivoque la folie de la campagne anti-superstitieuse, la position de Jacques Roumain sur le vodou est plus nuancée qu’on ne pourrait l’imaginer. Décryptage dans ce nouveau numéro de « Fabrique littéraire ».