À l’heure où le monde cherche à contrer la montée du populisme et du nationalisme, il apparaît clairement que le mécontentement est dû en grande partie à l’insécurité économique. Au lendemain de la crise financière mondiale, les électeurs des pays riches ont commencé à douter de la capacité de l’État à les protéger. Les mutations profondes du marché du travail provoquées par les avancées technologiques et la poursuite de la mondialisation ont renforcé leurs inquiétudes. Parallèlement, la qualité de vie des habitants des pays pauvres reste si faible qu’ils sont nombreux à risquer leur vie dans l’espoir d’un avenir plus prospère.
Le moment est-il venu de remettre à plat la protection sociale en Haiti ?
Personne n’est à l’abri. Depuis quelques mois, l’insécurité ne cesse d’accroître dans le pays, plus précisément dans la zone métropolitaine. Étudiants, commerçants, professionnels et autres se plaignent de l’ampleur de ce fléau qui continue de semer la terreur chez les Haïtiens. Chaque jour un nouveau crime. Même les enfants ne sont pas épargnés.
De nos jours, l’insécurité et la criminalité sont les seuls sujets de discussion des jeunes dans les quartiers populaires. On est à Carrefour-feuilles où le chef de gang surnommé T Je se croyait seul maître et seigneur, avec un jeune homme de la zone qui nous explique sa frustration après avoir perdu sa mère dans la nuit du 28 avril 2019 suite à une attaque des bandits armés de la zone. Larmes aux yeux, il nous raconte ce qui s’est passé. « Il était 9 heures du soir lorsqu’on m’avait demandé si j’ai des nouvelles de ma mère qui prenait plaisir chaque soir à gâter ses clients qui ne peuvent passer une nuit sans avoir consommé ses plats de fritures. Sans hésiter, mon père sortait de son boulot et m’a lâché qu’on venait de fusiller 5 personnes et que ma mère est l’une d’entre elles. J’ai laissé la maison afin de me rendre sur les lieux où ma mère installait chaque soir ses effets dans le seul but de satisfaire ses clients. Je me suis fait attaquer par des bandits qui ont pris mon portefeuille ainsi que mon portable mais Dieu merci je suis toujours en vie. »
Pour cette jeune universitaire de l’Académie Nationale Diplomatique et Consulaire (ANDC), l’insécurité est le fruit des précarités socio-économiques qui facilitent les officiels à armer des gens des couches défavorisées.
Alors que pour la commission justice et sécurité du Parlement, plusieurs de nos parlementaires sont constamment en contact avec les chefs de gangs en Haïti. Donc, on se sent menacés par nos propres dirigeants. On se demande jusqu’à quand la fin de ses troubles dans le pays. Mais on ne va pas ignorer le fait qu’à chaque gouvernement, les opposants créent toujours des troubles de panique rien que pour des raisons politiques.
L’insécurité empêche également le bon fonctionnement de l’industrie touristique haïtienne, empêche aux gens de vaquer à leurs occupations, cause la mort de beaucoup de gens, entre autres. Il revient aux autorités concernées de prendre des mesures nécessaires pour y remédier.
Quand bien même que nous décrions, critiquons, blâmons le système pénal et le système judiciaire haïtien comme étant les seules institutions capables et qui devraient de garantir l’ordre et la sécurité dans la société haïtienne. De même que nous décrions, critiquons, blâmons la PNH d’incapacité et qui devrait garantir la sécurité publique, la sécurité de l’État et ses institutions fondamentales .Il faudrait en toute lucidité et légitimité, qu’il y ait une structure des entités de forces publiques appropriées qui seront capables de relever ce défit de cette réalité de insécurité actuelle qui sévit notre société et notre pays.
De plus il est primordial de bien appréhender que l’absence de l’entité de service sécurité intérieure et/ou de la sûreté intérieure de l’État professionnelle légale et efficace, pour remplir les fonctions spécifiques de faire échec et contrôler les menaces envers l’État et ses institutions fondamentales. Cette lacune est la cause fondamentale de la politisation de la police en Haïti. Quand les pressions de menaces s’exercent sur l’État Exécutif et/ou sur le gouvernement. Le chef d’État Haïtien s’y réfère et s’approprie de la direction de la police (LA PNH), comme son bras droit, pour contrecarrer les menaces auxquelles dont il fait l’objet. Soit une action d’expression de pouvoirs politiques dominantes, qui plus souvent qu’autrement engendre la répression politique d’une délinquance politique primaire. Ces faits ont été observés et validés avec la gouvernance politique des chefs d’États Haïtiens Messieurs : Aristide, Préval ,Martelly,Privert et Jovenel Moise en Haïti !!!
Considérons l’ensemble de ces phénomènes de l’insécurité réelle actuellement en Haïti, nous comprendrons pourquoi depuis le départ des Duvalier Haïti n’arrive toujours pas à atteindre et maintenir le niveau de sécurité requise, permettant la stabilité de sécurité et politique favorable en Haïti pour permettre l’émergence du processus de développement du pays et pour créer l’État de droit en Haïti.
Tant et aussi longtemps que nous n’appliquons pas les mesures correctives et d’ajustement nécessaires pour qu’il y ait une structure des entités de forces publiques appropriées et qui seront capables de relever le défit de cette réalité de l’insécurisé actuelle dans notre société et qui sévit sur notre pays :
a)Le système pénal et le système judiciaire haïtien actuels dont nous disposons et qui demeurent les seules institutions pour garantir l’ordre et la sécurité dans la société haïtienne, ne seront pas en mesure pour restaurer l’ordre et la paix sociale dans la société haïtienne ainsi que le sentiment de sécurité chez les citoyens haïtiens
b) La PNH dont nous disposons pour garantir la sécurité publique, la sécurité de l’État et ses institutions fondamentales et de notre pays, ne sera pas non plus en mesure pour garantir sécurité intérieure et/ou de la sûreté intérieure de l’État, faire échec à ces crimes, de contrôler les menaces des activités et des actions cachées et illicites préjudiciables pour l’État haïtien, et ses institutions fondamentales et pour le pays !
Il est essentiel de définir un nouveau contrat social pour restaurer un sentiment de sécurité et garantir un soutien politique durable en Haiti. Mais à quoi ressemblera ce contrat dans la pratique ? Dans l’économie à la tâche, qui doit assurer la protection des travailleurs Haitiens? La marche de l’automatisation laisse certains travailleurs sur la touche, sans aucune perspective d’emploi.Le vieillissement démographique alourdit le fardeau de la prise en charge des personnes âgées, alors que le nombre de jeunes travailleurs diminue. Les progrès de la médecine allongent l’espérance de vie. Pourtant, les soins les plus élémentaires restent hors de portée de nombreuses personnes démunies. Qu’il s’agisse d’instaurer un revenu universel, de mieux cibler les filets de sécurité existants, d’investir davantage dans l’éducation et la santé, ou de combiner toutes ces politiques, chaque pays devra trouver une réponse adaptée à ses caractéristiques particulières. C’est également vrai pour le problème
délicat du financement de la protection sociale. En définitive, tout est question de volonté politique. En cette période marquée par l’insécurité, agissons sans délai pour renforcer les liens qui nous unissent.
HB