La production de l’ordre social haïtien s’est reposée sur une violence symbolique extrême qui a pénalisé, et pénalise encore, à bien des égards cette catégorie socioéconomique désignée sous le terme de pauvre. Dès les premières années de la période postindépendance, la volonté des élites était clairement énoncée : soumettre les classes populaires, principalement les paysans, à un processus de deshumanisation continue. Les normes juridiques et sociales, la religion, la morale, l’organisation de l’Etat ont été mises au service de la constitution de ce modèle social « pauvrophobe » que nous avons aujourd’hui. L’indépendance, acquise avec la participation de toutes les couches de la société, n’a été véritablement effective que pour les groupes dominants. L’oligarchie noire et mulâtre s’est entendue, à travers une sorte de « complicité objective » dirait Bourdieu, pour exclure les masses rurales de la vie politique et publique, tout en exerçant sur elles une domination multiforme d’une brutalité inouïe. Louis J. Janvier, analysant le code rural de Boyer de 1826 qu’il faut considérer comme le prolongement du Code de Travail de Toussaint Louverture qui lui-même est un héritage des rapports sociaux coloniaux, parle de l’« esclavage sans le fouet »[1] pour rendre compte de la volonté des dirigeants du nouvel Etat d’enfermer dans un état de sous-humanité, ces individus, relégués à la marge de la société, qu’on catégorise sous le vocable d’« Africains » par opposition à celui de « Citoyens », lequel regroupe ceux qui jouissent pleinement des droits que leur confère leur appartenance pleine et entière à la cité. Analysant l’émergence de cette dichotomie sociale, l’historien Vertus Saint-Louis[2] met en évidence la logique sociale qui la sous-tend et sa persistance dans l’Haïti du 19e et du 20e siècle. Il s’agit, selon Jean Casimir, d’un « Etat d’apartheid avant la lettre » [3] dans lequel prennent forme un certain nombre de marqueurs de distance sociale et spatiale mis en place par l’oligarchie des anciens libres, dans le cadre d’un besoin de distinction, pour se démarquer des « Bossales », fraichement affranchis de l’enfer de l’esclavage. Au lendemain de l’indépendance, nos élites ont ressenti une nécessité quasi-existentielle de perpétuer le modèle social colonial comme un exercice thérapeutique leur permettant d’évacuer les frustrations accumulées sous l’ancien régime, en prenant les anciens captifs comme exutoire.
Les deux siècles d’existence de ce pays ont été consacrés à consolider cet ordre social ségrégatif, institué par notre toute première classe dirigeante. Aujourd’hui encore, ce rapport de marginalisation, de périphérisation et d’infériorisation que nos élites ont développé avec les couches populaires, assignées à résidence dans des zones suburbaines et rurales, participent à la constitution d’une attitude presque mécaniste et involontaire qui produit et organise des pratiques et des représentations porteuses d’une « pauvrophobie » qui, soulignons-le, n’est pas réductible à une classe sociale : le pauvre semble éprouver une haine de soi qu’il a sans doute apprise de ses oppresseurs. Cette posture antipopulaire, nous postulons qu’elle est liée à la figure du pauvre vu comme une menace à la fois physique et morale, donc un danger, pas uniquement pour les riches, mais aussi pour ceux qui, riches et non-riches, partagent ce que l’on pourrait appeler à la suite du romancier et l’essayiste François Begaudeau, un « réflexe bourgeois ».
Prendre ses distances
L’Haïtien qui « réussit » ou en voie de l’être s’embourgeoise. Son premier réflexe est de sortir du peuple. Il quitte son quartier de résidence pour se protéger contre ce qui serait une « menace » pour sa vie : la jalousie des pauvres. Il n’a plus les mêmes amis. « Quand on réussit, ce qui change, c’est les potes », dit Sultan dans Case départ. Son registre langagier change. Il récuse le langage populaire, trop grossier. Ses intérêts ne sont plus les mêmes. Il ne parle plus de « changement de système », ni de « lutte des classes », encore moins de « révolution ». Les mouvements populaires ? Trop violents pour lui. Trop de casses, trop de pare-brises brisés, trop de voitures brûlées, trop de violences « injustifiées ». Tous ces « désordres » l’exècrent. Il est, désormais, de l’autre côté de la barricade. En tout cas, c’est ce qu’il prétend. Il trouve que le peuple n’est pas assez discipliné. Tout cela participe de sa reconversion qui se fait par le reniement systématique de tout ce qui lui rappelle le populaire. Son obsession : chercher à ressembler de plus en plus à ceux qu’il considère comme l’horizon indépassable de la trajectoire sociale. Mission quasi-impossible, puisque le bourgeois a horreur du pauvre ou de celui qui est passé par la case pauvre. Celui-là pue la pauvreté à plein nez, même s’il se croit lavé de toutes les « souillures » du populaire. Le « parvenu » qui se dit appartenir à la « classe moyenne » voit se resserrer autour de lui l’étau d’un besoin vital de distanciation avec ses origines sociales et l’impossible accession à la classe bourgeoise. Il n’est ni riche ni pauvre, mi-riche mi-pauvre. Socialement – et sociologiquement –, il se situe dans un état de l’entre-deux. Il n’est pas pauvre pour côtoyer les pauvres, il n’est pas assez riche pour investir l’espace bourgeois. La seule chose qu’il partage avec les riches est le mépris du populaire. Il voit se fermer devant lui des portes dont il croyait avoir les clés, avant de se rendre compte que les milieux bourgeois ne sont pas si accueillants que cela, mais au contraire, les riches ont autant d’animosité pour les « évolués »[4] que ceux-ci en ont pour les classes populaires. L’économiste Eric Maurin montre dans le cas de la société française que, habité par une peur du déclassement, « chaque groupe s’évertue à fuir ou à contourner le groupe immédiatement inférieur dans l’échelle des difficultés ».[5]
Le péril pauvre
Les riches ont cela de particulier qu’ils aiment rester entre eux. Ils ont toujours cultivé un entre-soi et une forme d’auto-ségrégation résidentielle que les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Chalot évoquent en parlant d’une « ghettoïsation par le haut »[6]. Les classes supérieures haïtiennes ont toujours ressenti le besoin d’une mise à distance symbolique et physique vis-à-vis des autres groupes. On le voit à travers la géographie sociale du pays : les riches s’enferment, c’est le cas de le dire, dans les beaux quartiers situés dans les hauteurs de la capitale qui sont des véritables gated-communities, où les prix des terrains et des habitations sont prohibitifs, protégés par des services de sécurité privée que les habitants s’octroient pour pallier la quasi-absence de la sécurité publique, tandis que les pauvres et les moins pauvres, victimes de relégation spatiale, sont contraints d’occuper les territoires oubliés par les services publics. L’enquête menée en 2017 par Serge Paugam et al. — dont les résultats sont assez généralisables — sur Ce que les riches pensent des pauvres montre que ce repli communautaire à l’œuvre dans les milieux élitaires ne s’explique pas seulement par une quête de prestige et une qualité de vie supérieure mais également par des représentations qu’ils se font des classes populaires, lesquelles les poussent à s’en protéger.
Si les classes dominantes réfutent catégoriquement la mixité résidentielle et sociale avec les classes populaires, c’est parce qu’elles voient en elles une menace pour leur sécurité physique et sanitaire. Dans la gamme d’éléments de stigmatisation véhiculés sur les pauvres, la violence —qui serait ontologique— figure parmi les plus mobilisés. Parler du pauvre, c’est souvent parler de sa violence. Il n’y a qu’à regarder avec quel déchainement la plupart des commentateurs politiques dans les médias dénoncent les violences constatées dans les manifestations populaires, alors qu’il ne leur est jamais venu à l’esprit d’aborder le fond de ces revendications ni la violence, cette fois réelle, que subissent ces oubliés de la République. Les violents seraient ceux qui, pour exprimer leur colère face à la situation de sous-humanité dans laquelle les classes dominantes de ce pays ont tout fait pour les maintenir, brûlent une voiture ou brisent les vitres d’un centre d’achat, et non ceux qui brisent des millions de rêves, détruisent des millions de vies en les condamnant à vie à la misère la plus abjecte. Le pauvre n’est pas seulement réputé violent, il est présumé sale. C’est pour éviter de se faire contaminer par les maladies dont les pauvres seraient potentiellement porteurs, à cause de leur manque d’hygiène supposé, que les riches les relèguent dans des zones dont ils ne pourront pas sortir, et prennent le soin d’établir ce qui paraît être un « cordon sanitaire » avec la classe dite moyenne. Celle-ci semble remplir parfaitement sa mission de sécurisation en jouant un double rôle qui consiste à protéger physiquement et symboliquement les riches, car les principaux défenseurs de l’ordre bourgeois, ce ne sont pas les bourgeois eux-mêmes, mais plutôt des éléments de cette classe moyenne.
« Classes laborieuses, classes dangereuses »
L’historien Louis Chavelier a publié en 1958 Classes laborieuses et classes dangereuses à Paris pendant la première moitié du XIXe siècle, ouvrage dans lequel il montre que les classes laborieuses ont pu devenir dangereuses pour la tranquillité́ publique et l’ordre établi, en raison du fait que les mauvaises conditions de vie auxquelles elles faisaient face les portaient aux revendications de masse et à des activités hautement nuisibles pour le corps social. Depuis, cette association entre classes laborieuses et classes dangereuses est souvent utilisée pour évoquer la potentielle dangerosité politique des catégories sociales précarisées. Conjurer la menace pauvre a toujours été une constante dans l’attitude des élites dans l’histoire politique d’Haïti. Michel Hector l’a brillamment montré pour le 19e et le 20e siècle : à chaque remise en cause de l’ordre des choses par les classes populaires, les profiteurs exclusifs du système ont toujours répondu en mettant en place une « coalition antipopulaire » avec l’aide parfois des acteurs externes et des timides actions réformatrices destinées non pas à répondre aux besoins de changement portés par les grandes mobilisations populaires mais plutôt à assurer le maintien du statu quo, et donc la reproduction de l’ordre.
Les pauvres, ces dépravés
Le mépris qui caractérise l’attitude des riches et non-riches à l’égard des pauvres est une conséquence de la perception du pauvre comme élément perturbateur, et potentiellement destructeur, de l’ordre moral bourgeois. Les classes dominantes ont toujours revendiqué le monopole de la morale et du bon goût légitimes. Le mode de vie par excellence, c’est la leur, et tout ce qui s’en écarte mérite dédain et rejet. La religion du pauvre est catégorisée superstition, ses us et coutumes sont archaïques et ses goûts, répugnants. Tout ce qui en termes moraux se rapporte aux catégories populaires est condamnable. C’est au nom de cette prétention de supériorité éthique que les classes supérieures placent leurs mœurs, leurs règles de conduites au sommet de la hiérarchie des valeurs. Dans l’optique de maintenir sa prédominance auto-proclamée, la morale bourgeoise combat avec plus ou moins de violence, dépendamment des moments historiques, la prétendue absence de morale chez les catégories populaires. Le 19e siècle haïtien regorge de ces épisodes de violence ciblée dont furent victimes les pratiquants du vodou dans le cadre des campagnes antisuperstitieuses menées par la hiérarchie de l’église catholique avec l’appui des gardiens de l’ordre, y compris l’Etat et certains intellectuels de renom comme Anténor Firmin.[7] Ce qui justifiait ces « croisades » anti-vodou est cette mission moralisatrice et civilisatrice que les élites haïtiennes se sont confiées. Aujourd’hui encore, le populaire provoque chez le bourgeois, et chez celui qui en partage le reflexe, des haut-le-cœur. J’ai été surpris de constater avec quelle violence certains ont condamné et diabolisé des pratiques récréatives des jeunes des quartiers populaires. C’est comme si les mesures prohibitives que prenait l’Etat au cours du 19e et du 20e siècle pour restreindre les pratiques festives dans les milieux ruraux sont encore à l’œuvre aujourd’hui. Le traitement médiatique du phénomène « car wash » – ou devrais-je dire « Kawach »[8] -, interprété comme le signe par excellence d’une dépravation juvénile, laquelle concernerait exclusivement les classes populaires, démontre factuellement la persistance de cette vision infantilisante des pauvres qu’il faut discipliner en les apprenant à se comporter, à se récréer bien comme il faut. La mairie des Gonaïves a même interdit cette pratique parce qu’elle « porte atteinte aux bonnes mœurs ». Preuve qu’il s’agit tout bonnement d’un « mépris de classe », la critique moralisatrice du « Kawach » épargne étrangement d’autres activités relevant du même registre, comme le « sumfest » par exemple, dans lesquelles on pouvait remarquer des gestes qui procèdent de ce même rapport débridé au corps qu’on observe dans le « Kawach », à la différence près que celui-ci concerne essentiellement les quartiers pauvres de Port-au-Prince ou d’autres villes de provinces, alors que les autres se déroulent dans les clubs très selects de Pétion-Ville ou dans les beaux hôtels de plage sur la côte des Arcadins.
La posture d’impassibilité de l’Etat face aux classes populaires
L’Etat haïtien s’est toujours illustré dans une insoutenable impuissance dès qu’il s’agit de prendre ses responsabilités légales vis-à-vis des classes populaires. Au fond, cette impuissance n’est qu’une posture. L’Etat peut produire suffisamment de richesses pour garantir un minimum vital à chaque citoyen. Sauf que, nos dirigeants politiques ont fait le choix de mettre les maigres ressources du pays à leur profit et à celui de leurs maitres bourgeois qui, d’ailleurs, les ont installés au pouvoir à ce dessein. « Politique du ventre », dirait Eddy Saint-Paul à la suite de François Bayart. Le gâteau national est englouti par ces politiciens véreux au service de ces quelques riches familles qui contrôlent Haïti, alors que les déshérités n’ont droit qu’à d’infimes miettes.
Le cynisme de l’entrepreneur politique haïtien fait qu’il déshumanise le pauvre. Celui-ci n’est pas vu comme un être humain dont le bien-être doit être garanti par une gestion rationnelle de la chose publique, mais uniquement comme une « ressource » mobilisable pour gagner une élection ou pour faire une démonstration de force dans une manifestation de rue. De ce point de vue, l’état de pauvreté des citoyens convient à ces hommes politiques, parce qu’il est politiquement exploitable. Au-delà de ce statut de « biens politiques », les miséreux n’ont aucune autre utilité pour les politiques, ils peuvent donc crever. L’état des services sociaux de base que fournit l’Etat aux catégories sociales précarisées témoigne du mépris que les pouvoirs publics leur portent. Qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation, de la sécurité, etc., aucun de ces domaines ne constitue une préoccupation pour cet Etat résolument « pauvrophobe », non pas par incapacité mais par choix. Laisser mourir les pauvres, ne pas leur offrir une éducation de qualité, les laisser à la merci des gangs armés ne sont pas des actes neutres. Vus comme dangereux, plus ils sont nombreux, plus ils inquiètent les tenants de l’ordre bourgeois. L’Etat, garant par excellence de cet ordre, a donc intérêt à les faire massacrer, comme à La Saline, pour ne citer que cette récente tuerie de masse à laquelle des représentants de l’actuel gouvernement ont même participé ! selon une enquête des Nations Unies.
L’indifférence de l’Etat en ce qui concerne les besoins fondamentaux des classes populaires est calculée. On répète souvent que l’Etat se désengage, ce n’est pas tout à fait exact. Le constat du désengagement social de l’Etat néo-libéral établi par des chercheurs comme le sociologue Loïc Wacquant mérite d’être nuancé. Il y a du désengagement mais aussi de l’engagement, cela dépend pour quelles classes sociales. Dans le cas haïtien, si l’Etat se désengage vis-à-vis des miséreux, il s’engage activement à perpétuer un ordre social et politique au service duquel il a toujours été. Nos hommes politiques se démobilisent dans le secteur public de l’Education, par exemple, parce qu’il ne faut surtout pas donner aux « gueux » la possibilité de prendre l’ascenseur social pour éviter qu’ils rejoignent les « héritiers ». De même, la montée de l’insécurité n’est pas un problème que l’Etat doit adresser parce qu’il ne concerne que les quartiers où vivent des gens qui ne comptent pas et qu’on a du mal à regarder. Les systèmes de santé et d’éducation sont dans un état lamentable ? Qu’importe ! Les gens qui comptent ne se soignent pas en Haïti et n’y scolarisent pas leurs enfants non plus, quand ils le font, ils les envoient dans des écoles internationales et apparentées, ou dans des établissements non-publics dites « grandes écoles » dont la plupart bénéficie annuellement du financement de l’Etat alors que les écoles publiques, là où il en existe, manquent de tout. Allez comprendre !
Le modèle social haïtien est résolument pro-riche. Il n’y a que ceux qui possèdent qui comptent et qui veulent compter. Ceux que l’Etat a toujours œuvré, à travers des politiques d’apartheid, à maintenir dans la pauvreté ne comptent pas. Privés de tout, l’Etat les condamne à mourir. On leur donne des armes pour s’entretuer. Quand l’affrontement entre les gangs armés ne suffit pas à les décimer, le gouvernement prend le relais en les faisant massacrer. C’est comme cela que le danger qu’ils représentent pour l’ordre social élitaire peut être conjuré. Ces exclus de la République sont traités comme des étrangers en termes sociaux et moraux. Ils suscitent le dégoût, le rejet ou l’indifférence. On les rend invisibles. On ne parle presque pas de leurs conditions. Quand on en fait mention dans le débat public, ce n’est pas tant pour parler réellement d’eux que pour faire de la « communication ». Sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels, certains ne veulent pas risquer leur carrière ou leur poste pour parler du choix de l’Etat de réduire le nombre de pauvres au lieu de réduire la pauvreté. Au contraire, ils préfèrent culpabiliser les pauvres qui seraient responsables de leurs conditions. La pauvreté serait un choix, celui des parents « irresponsables » et « démissionnaires ». Ceux-ci ne seraient pas capables de contrôler leur natalité ni d’inculquer les bonnes valeurs à leurs enfants, d’où la transmission circulaire d’une culture de pauvreté. Aujourd’hui, plus qu’avant, c’est devenu à la mode de « taper » sur les pauvres : ils n’ont pas les bonnes mœurs, sont violents, indisciplinés et indolents. En réalité, cette « pauvrophobie » que nous portons vient du refus de regarder la pauvreté comme l’expression non pas de notre échec, —on avait voulu et on a réussi à construire une nation d’apartheid—, mais de notre choix qu’il est humainement difficile d’assumer.
Dr. Josué Muscadin Socio-historien Professeur à l’Université d’Etat d’Haïti jmuscadin@gmail.com
Source Le Nouvelliste
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[1] Louis Joseph Janvier, Les Constitutions d’Haïti (1801-1885), Ed. Fardin, (1886) 1977, p. 149.
[2] Vertus Saint-Louis, « Les termes citoyen et africain pendant la révolution haïtienne », in Laënnec Hurbon (dir.), L’insurrection des esclaves de Saint-Domingue, 22-23 août 1791. Actes de la table ronde internationale de Port-au-Prince, 8 au 10 décembre 1997, Paris, Karthala, 2000 pp. 75-95. Voir aussi Vertus Saint-Louis, « Le surgissement du terme « africain » pendant la révolution de Saint-Domingue ». Ethnologies, 28 (1), 147–171.
[3] Jean Casimir, « La suppression de la culture africaine dans l’histoire d’Haïti », Socio-anthropologie [En ligne], 8 | 2000, mis en ligne le 15 janvier 2003, consulté le 31 août 2019. URL : http://journals.openedition.org/socio-anthropologie/124 ; DOI : 10.4000/socio-anthropologie.124
[4] Terme utilisé dans les sociétés coloniales d’Afrique pour désigner cette catégorie d’individus se trouvant socialement entre le personnel colonial européen et les indigènes.
[5] Eric Mauvin, Le Ghetto français, Paris, Seuil, 2004, p. 24.
[6] Michel Pinçon et Monique Pinçon-Chalot, Les Ghettos du gotha. Comment la bourgeoisie défend ses espaces, Paris, Le Seuil, 2007.
[7] Lewis Ampidu Clorméus, « À propos de la seconde campagne antisuperstitieuse en Haïti (1911-1912). Contribution à une historiographie », Histoire, monde et cultures religieuses, vol. 24, no. 4, 2012, pp. 105-130.
[8] L’adaptation locale de cette pratique festive venue principalement des Etats-Unis dénommée « Car wash party »