La fonction de président de la République n’est pas exempte de privilèges. Après leur départ, ceux qui l’ont endossée jouissent d’avantages matériels et humains pris en charge par l’Etat et garantis à vie.
Tout le monde ne le sait pas forcément, mais le “départ à la retraite” d’un président de la République ne signifie pas que l’ancien chef de l’État redevient un citoyen comme les autres. En effet, de part son statut d’ex président de la République, il reste une personnalité publique à part entière et à ce titre, bénéficie de plusieurs avantages et privilèges à vie.
De quelque culture ou civilisation que ce soit, les sociétés humaines ont toujours tenu à accorder un statut privilégié à leur souverain. Cet intérêt particulier accordé à la solennité de la fonction présidentielle conduit la plupart des États au monde à étendre presque ces mêmes privilèges à leurs anciens souverains : président (s’il s’agit d’un régime présidentiel ou semi-présidentiel) ou Premier ministre (s’il s’agit d’un régime parlementaire ou semi parlementaire).
Même si les mœurs démocratiques sont différentes d’un État à un autre, de nombreux pays d’ascendance européenne, arabophone, africaine et asiatique ont consacré dans leur ordre juridique, à des degrés divers, un statut spécial pour les dirigeants ayant présidé aux destinées de la nation.
1.- En matière de protection sécuritaire
La plupart des anciens chefs d’État partent en retraite en conservant un service de sécurité rapproché. C’est le cas par exemple des anciens locataires de la Maison-Blanche qui bénéficiaient depuis 1963, suite à l’assassinat de John F. Kennedy, d’une protection à vie, gratuite et optimale des services secrets américains. Cependant, ce régime de protection a été modifié par une loi « non rétroactive » adoptée par le Congrès en 1994, laquelle rapporte la durée de cette protection rapprochée à 10 ans, applicable seulement aux présidents ayant succédé à George Herbert Walker Bush (Bush Père). En d’autres termes, en dehors de George Walker Bush (Bush Fils) et Barack Obama, tous les autres anciens présidents américains encore en vie bénéficient d’une protection rapprochée des services secrets américains pour une période illimitée. Le coût moyen annuel pour la sécurité rapprochée pour chacun des anciens couples présidentiels américains est de 1,3 million de dollars américains.
Contrairement aux États-Unis, la France accorde un service de protection rapprochée à vie et minimale à tous les anciens locataires de « l’Elysée ». Cette protection sécuritaire, assurée par les agents de la Police nationale française et de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), concerne à la fois la personne et la famille de l’ex-chef d’État et les résidences parisiennes et provinciales. Même lorsque le service de sécurité fourni par l’État français reste minimal, le cout moyen s’élève tout de même à 1.5 million d’euros par an et par ancien président.
2.- En matière d’indemnisation de retraite
Dans l’idée d’assurer une transition douce des anciens chefs d’État ou de gouvernement vers la vie civile, il leur est accordé en général une pension de retraite, dont le montant et la durée diffèrent suivant le pays considéré. Ainsi, selon les dispositions du Congrès américain, il est octroyé aux présidents Carter, Bush (père et fils), Clinton et Obama un traitement annuel de retraite de 150 000 dollars. De plus, depuis 1974 le « Department of Justice » a décidé que même un président démissionnaire, n’étant pas arrivé au terme de son mandat, en l’occurrence Richard Nixon, pouvait recevoir une retraite à vie.Cette obligation financière envers les anciens dirigeants américains trouve son origine dans la mésaventure vécue en 1958 par le 33e président américain, Harry Truman, lequel a failli sombré honteusement dans la faillite, n’était la vente de ses biens immobiliers.
3.- En matière d’allocation de frais de fonctionnement
Même après la fin de leur mandat, les anciens chefs d’État conservent une activité publique ou professionnelle. Sur cette base, certains États octroient à leurs anciens dirigeants une subvention financière ou en nature, couvrant des dépenses pour les besoins de fonctionnement d’un secrétariat privé et des frais de communication et de déplacements. À titre d’exemple, les ex-présidents américains perçoivent chacun 96 000 dollars annuellement à titre de frais de secrétariat.
4.- En matière de prérogatives protocolaires
En raison du respect dû à la fonction qu’ils ont occupée et des marques de considération officielles qu’ils conservent à la fin de leur mandat, les ex-chefs d’État font en principe l’objet d’une attention particulière en matière de protocole d’État. Dans cette optique, les anciens présidents américains occupent la huitième place, en terme de l’ordre de préséance, derrière le président de la Chambre des représentants et le président de la Cour suprême des États-Unis, dans les grandes cérémonies nationale telles que « Inauguration Day », « Independance day » ou autres évènements solennels plus tristes, comme « Memorial day » ou « 9/11 day ». Bien entendu, ils ont aussi tous droit à des funérailles d’État avec les honneurs militaires.
Suite à une ordonnance de saisies conservatoires rendue par le juge d’instruction Mathieu Chanlatte près du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, les autorités judiciaires accompagnées d’agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et des avocats de l’État ont procédé jeudi à la saisie du siège social de la compagnie Sogener situé sur la route de l’aéroport et les employés ont été invités à évacuer sans délai leur lieu de travail.
Par ailleurs, tous les biens des dirigeants de la compagnie SOGENER notamment ceux d’Élizabeth Débrosse Préval, de Jean Marie Vorbe, de Dimitri Vorbe et de Réginald Max Vorbe Fils, ont été saisis et mis sous scellés comme le demande l’ordonnance du juge d;instruction « […] ordonne respectivement la saisie et le gel des biens et des fonds faisant partie du patrimoine des inculpés Réginald Vorbe Fils, Jean Marie Vorbe, Albert Edouard Dimitri Vorbe, Agnes Elisabeth Débrosse susceptibles d’être les produits de ces crimes et délits, notamment la Soged sise au Boulevard Toussaint Louverture et les immeubles sis à Laboule 18, Morne Calvaire et Péguy-Ville, rue des Marguerittes appartenant respectivement à Agnes Elisabeth Debrosse, Albert Edouard Dimitri Vorbe, et Jean Marie Vorbe ainsi que tous les autres biens, produits de crimes et délits pour lesquels ils sont poursuivis ; ce, en quelques mains et lieux où ils se trouvent. […] »
Ces actions feraient suite a une nouvelle plainte pour blanchiment d’argent selon Me Newton Louis St-Juste, l’un des avocat de l’État qui évoque l’utilisation d’un prêt de la BNC à la Sogener utilisé à d’autres fins…
Pour Me Fanfan Guérilus, le défenseur de Réginald Max Jean Vorbes ces actions sont une preuve de « persécution politique du pouvoir Exécutif ».
Elisabeth Débrosse, fille d’Huguette Namphy (sœur de Henry Namphy) et de Karl Débrosse. Du couple Leslie-Elisabeth sont nés trois enfants dont Karl et Kosta.
Il est manifestement illégal de fouiller, de fond en comble, les domiciles de Dimitri Vorbe et de la veuve de l’ex-président René Préval, Elisabeth Débrosse, sans un mandat de perquisition, estime l’un des avocats engagés par le gouvernement démissionnaire, Louis Newton Saint-Juste, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
« Le mandat d’amener demande à emmener, de gré ou de force, la personne concernée aux forces de l’ordre. Mais il n’est nullement question de fouiller la maison de qui que ce soit », souligne Me. Saint-Juste.
Des agents de Police nationale d’Haïti (Pnh) ont tenté de perquisitionner, le samedi 14 décembre 2019, les domiciles du vice-président de la compagnie de production d’électricité Société générale d’énergie S.A. (Sogener), Dimitri Vorbe, et de la veuve de l’ex-président René Préval, Elisabeth Débrosse.
Depuis la mi-octobre 2019, la Sogener est dans le collimateur du président Jovenel Moïse et du gouvernement démissionnaire, qui accusent cette compagnie privée – la Sogener avait signé, en 2006, un contrat de production de courant électrique avec l’Etat d’Haïti – de « faux et usage de faux en écriture privée, surfacturation, enrichissement illicite, abus de confiance et association au préjudice de l’État ».
Le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince avait émis plusieurs mandats d’amener contre des responsables de la Sogener et d’anciens hauts fonctionnaires de l’État, dans une lettre datée du 14 novembre 2019.
Les mandats concernaient aussi les anciens ministres Frantz Vérella et Daniel Dorsainvil, l’ancien directeur de l’Electricité d’Haïti (Ed’h) Serge Raphaël, Élizabeth Débrosse Préval, veuve du feu président René Préval et actionnaire à la Sogener, les entrepreneurs et membres du conseil d’administration de la Sogener Jean Marie Vorbe, Dimitri Vorbe, Réginald Vorbe Fils et l’homme de loi, Roger Lefèvre.
Ces personnalités ne se sont pas présentées au parquet, le 21 novembre 2019, par-devant le tribunal de première instance de Port-au-Prince, pour être interrogées sur les infractions relatives aux contrats d’électricité, signés entre l’État haïtien et la firme Sogener notamment.
Le 5 décembre 2019, le président directeur général de la Sogener S.A, Jean Marie Vorbe, avait adressé une correspondance à Jocelyne Colas Noël, présidente de l’organisation « Ensemble contre la corruption », pour dénoncer cette attaque-persécution de l’Etat haïtien, qu’il considère comme une atteinte aux droits de la personne.
« La Sogener, pour des raisons inavouées et inavouables, est, depuis quelques temps, l’objet d’une véritable campagne diffamatoire, préjudiciable à son image et à celle de ses dirigeants, orchestrée au plus haut sommet de l’État, à travers les médias et dans des interventions publiques du président de la république », écrivait Jean-Marie Vorbe.
« Le non-respect de contrats par l’Etat, l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques, des autorités politiques utilisant des méthodes arbitraires et illégales sont des signaux non équivoques d’une tentation autoritaire et d’une tyrannie naissante ».
« La société haïtienne ne le tolèrera pas et nous proclamoms haut et fort que le temps des dictatures est révolu ».
Telle est la position, exprimée le 28 novembre 2019, par l’Association des industries d’Haïti (Adih), la Chambre de commerce et de l’industrie d’Haïti (Ccih) ainsi que la Chambre franco-haïtienne de commerce et d’industrie (Cfhci), autour de « la saga judiciaire », initiée, à la mi-octobre 2019, par le président Jovenel Moïse et le gouvernement démissionnaire, notamment contre la Société générale d’énergie S.A. (Sogener) qui était liée, à partir de l’année 2006, à la compagnie publique Electricité d’Haïti (Ed’h), pour la fourniture d’énergie électrique
Mme Elisabeth DEBROSSE PREVAL, sollicite la communauté internationale pour venir en aide à plusieurs milliers d’enfants d’Haïti, traumatisés par le séisme du 12 janvier. Par ailleurs, la première dame souhaite mobiliser la diaspora haïtienne dans ce projet. Mme PREVAL s’est exprimée, à Paris, en présence des représentants associatifs, politiques, économiques et diplomatiques.
«Je suis submergée par la gravité de la situation. Le destin nous a frappé à nouveau, mais nous faisons de notre mieux pour venir en aide aux personnes sinistrées et nous pensons surtout aux femmes et aux enfants», poursuit Mme Préval.
«Il faut faire venir de l’eau et de l’essence», recommande-t-elle à un de ses interlocuteurs par téléphone, énumérant la longue liste des besoins de ses compatriotes.
«Les Haïtiens n’ont pas attendu l’aide internationale pour s’organiser. Il ont pris les devants en s’organisant pour s’entraider que ce soit dans les rues ou sur les places publiques» où ils se sont installés, souligne-t-elle.
«Il y a un manque de nourriture et d’eau et j’espère que cette aide va arriver rapidement pour être distribuée, pour éviter qu’il y ait des frustrations au sein de la population ce qui pourait ouvrir la porte à une situation de violence», ce qu’il faut éviter à tout prix, selon elle.
René Garcia Préval, né le 17 janvier 1943 à Port-au-Prince et décédé le 3 mars 2017 à Pétion-Ville, devrait avoir 76 ans cette année. Homme d’État haïtien, il est Premier ministre en 1991, sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide et président de la République d’Haïti à deux reprises – de 1996 à 2001 et de 2006 à 2011.
On oublie trop souvent le facteur émotionnel dans le combat politique. Mais les gens qui sont au pouvoir, du fait même de ce jeu, maitrisent son utilisation comme une arme puissante au service de leurs intérêts économiques et politiques.
Et par manque de finesse politique et d’intelligence émotionnelle, nos présidents se sont toujours laissés prendre au piège .
« A mon avis, une vraie Nation/Patrie mérite de rendre hommage aux actes, philosophies et enseignements que nous lèguent nos patrimoines humains — qui ont amélioré les conditions de vie du plus grand nombre… question de tradition, de postérité… de l’héritage de la NATION », argumente-elle .
Lorsque vous vous sentirez offensés, attristés par les actions des autres, blessés dans votre âme et dans votre coeur, rappelez vous que le pardon grandit l’être humain, que le pardon est un acte d’amour et de foi dans la bonté intrinsèque de l’Homme. Pardonnez aux autres les offenses qu’ils vous ont faites, pardonnez leur ignorance, pardonnez, mais surtout n’ayez jamais aucun ennemi car un être humain qui a appris le pardon sait être heureux, éprouve de la compassion pour les autres, a de l’empathie et aide à construire une société où tous ont droit au bonheur. Vœux de la Première dame d’Haïti, Elizabeth Préval en 2011
« Nous ne sommes que des occupants temporaires de ce poste. Cela fait de nous des gardiens des institutions et des traditions démocratiques telles que l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs, la protection des droits civiques pour lesquelles nos ancêtres se sont battus ».
« Quelles que soient les tensions de la politique au jour le jour, il nous appartient de laisser ces instruments de notre démocratie au moins aussi forts que dans l’état dans lequel nous les avons trouvés. »
Monsieur le président comme disait le président Obama :« Des millions de personnes ont placé leurs espoirs en vous, et nous tous, au-delà des partis, devons espérer plus de prospérité et de sécurité sous votre présidence. » Hélas !!!
Henry Beaucejour
https://books.openedition.org/editionsmsh/9760
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=16162
SOGENER : mandat d’amener lancé à l’encontre de l’ex-1ère dame Elizabeth Préval et des frères Vorbe
https://www.linfo.re/la-reunion/societe/les-ex-presidents-de-la-republique-et-leurs-privileges