Les manifestants qui accompagnaient dimanche les policiers se réclamant partisans d’un syndicat, après avoir incendié le stand carnavalesque où des officiels PHTK allaient se tenir dimanche soir pour assister au défilé du char allégorique de Sweet Micky, leurs bienfaiteurs, se sont ensuite dirigés vers l’endroit où 3 chars étaient stationnés. Pour s’assurer qu’il n’y aura pas de carnaval 2020 au Cap-Haitien, comme ils l’avaient recommandé, ces 3 chars allégoriques ont été incendiés.
Les manifestants sortis des quartiers pauvres ont une nouvelle fois réclamé le départ du pouvoir du pouvoir en place car ils l’accusent de ne rien faire pour eux. Ils dénoncent aussi plus largement la fracture qui divise Haïti depuis des années à savoir l’inégalité criante entre la majorité pauvre, noire et une élite mulâtre qui détient sans partage le pouvoir économique.
Une inégalité dénoncée assez souvent : «On est dans les rues pour exiger le départ du président corrompu qui aujourd’hui représente la minorité qui a toujours tenu ce peuple dans la misère et al crasse nous sommes ds les rues pour essayer d’écrire une nouvelle page d’histoire, pour que la fille et le fils de Dessaline puissent avoir accès à l’eau, à l’éducation, à la nourriture et à la santé».
L’incertitude plane actuellement sur la tenue du défilé des trois jours gras au Cap-Haïtien, alors que la contestation semble prendre de l’ampleur, malgré la rentrée en fanfare du fondateur du régime Tet Kale samedi dans la cité christophienne.
Les derniers stands érigés dans le voisinage de la Mairie du Cap sont en train d’être démolis par des protestataires qui emportent planches et plywoods tandis que certaines parties sont en train d’être consumées par le feu.
Par ailleurs, des policiers du SPNH ont dispersés les membres de bandes à pied qui s’apprêtaient à défiler dans les rues et ont barricadé les rues avec des camions tout en se mettant à la recherche du char musical de Sweet Micky pour l’incendier.
« Si Martelly avait déclaré que les manifestants ne peuvent pas lui barrer la route, nous, policiers, nous allons le faire », a lâché un des policiers du SPNH
Le peuple haïtien exprime son ras le bol contre le pouvoir qui traite le peuple comme des chiens . Si vous venez des ghettos, des quartiers populaires, vous ne pouvez pas travailler dans les administrations publiques, vous n’avez pas le droit à l’argent ni d’envoyer vos enfants dans de bonnes écoles ! vous n’avez droit à rien !