Aujourd’hui, elle est dans l’urgente nécessité d’une réforme car plus de deux siècles après l’érection de l’État d’Haïti, il n’arrive pas à coïncider son épopée de premier État noir indépendant au monde à une volonté de développement économique, social et politique. C’est ce qui fait que sa diplomatie est moribonde, mourante et agonisante.
Toutefois, si l’on remonte à l’orée de l’histoire diplomatique d’Haïti, on verra qu’elle n’a pas toujours été une diplomatie improductive. En effet, après son indépendance, Haïti a été une source d’inspiration et de motivation pour ceux qui voulurent goûter à la liberté. D’ailleurs, nos premiers dirigeants ont grandement contribué à la libération de l’Amérique Latine. C’est ce qui a valu à Alexandre Pétion le titre de Père du panaméricanisme.
Aujourd’hui, les constats sont amers. Il faut faire quelque chose pour la diplomatie haïtienne. « Tous les problèmes diplomatiques sont avant tout des problèmes techniques » disait assez souvent le professeur Leslie François Manigat. Le premier réflexe serait de questionner la compétence de nos chers représentants mais que peuvent-ils vraiment sans un gouvernement capable d’orienter la politique extérieure du pays , de renvoyer un message de stabilité et de faire croire que le pays est dirigé ?
Si les diplomates sont directement nommés par le Président selon la constitution de 1987, il faudra tout de même la présence du Ministre des Affaires Étrangères jouant un rôle fondamental et mettant en œuvre la politique diplomatique du chef de l’Etat. Donc, n’ayant pas de Ministre aux Affaires Extérieures ratifié, il est clair que cela aura une certaine incidence sur les prises de décision, et (in)directement sur la diplomatie du pays.
Aussi, les diplomates, avec la situation d’instabilité qui perdure, se retrouvent naturellement en situation de faiblesse dans les négociations. La situation économique d’Haïti faisant de lui le pays le plus pauvre de l’Amérique n’aidant pas, sa situation politique vient davantage clouer les velléités des diplomates aussi compétents soient-ils. Ces derniers ne pourront donc se contenter que des tâches administratives attribuées par la loi ou se contenter d’acquiescer puisqu’ils ne sont surtout pas en position de négocier. Le plus souvent, ils se tourneront les pouces.Tel est ,depuis le mois de mars dernier, le cadre dans lequel évolue la diplomatie d’Haïti.
Les effets d’une telle crise pourront avoir des répercussions se faire sentir longtemps encore. Il est à se demander pour combien de temps encore le pays sera sans gouvernement crédible . Les futurs impacts sur la vie de la société et sur la diplomatie n’en seront, nous le savons tous, plus que désastreux. Alors quelles seront les réponses envisagées , en ce sens, par le gouvernement à venir ? Pour cela, attendrons-nous encore et encore ?
Pierre Raymond Dumas eut à dit de la diplomatie haïtienne : « Nous avons une diplomatie qui meurt et qui se cherche. »
Il n’est que d’attendre !!!
Rysdaël Clébert Duvelsaint