La jeunesse Haitiaïtienne figure-t-elle dans les priorités des partis politiques?
Le malaise social, caractérisé par le chômage notamment des diplômés, le poids des attentes et le choc des déceptions ne conduisent-ils pas à une crise de confiance dans les discours politico-politiciens?
Il y a les revendications politiques et la colère contre un système à bout de souffle et dépassé. Mais il y a aussi, dans les manifestations qui secouent l’Algérie, une crise sociale et économique dont les stigmates n’ont jamais été aussi visibles. Et qui de mieux que la jeunesse pour l’incarner ?
L’histoire des sociétés démocratiques contient plusieurs exemples de moments historiques qui ont été marqués par ce manque d’intérêt du citoyen pour la chose publique et un certain malaise dans la démocratie. Cette désaffection par rapport au politique s’exprime par différents moyens et à différents niveaux. On peut trouver des formes de désaffection passive à travers notamment l’abstention lors des élections ou le rejet des partis politiques ou de l’action syndicale. Mais elle peut aussi prendre des formes plus actives avec notamment les manifestations, les occupations ou les sit-in comme c’est le cas aujourd’hui dans les pays développés avec les mouvements des indignés dans leurs luttes contre les programmes d’austérité.
Aux yeux des jeunes, la politique est une activité sale associée à la corruption et au vol, et non un moyen pour les citoyens ordinaires de participer à la prise de décision. «Les politiciens sont vus comme des criminels.» «Ce sont des voleurs.» «Ils remplissent tout simplement leurs poches.»
« Haïti suivra la voie du développement si les jeunes s’impliquent », explique Farah Neptune, un jeune activiste défenseur des ODD qui participe aux activités organisées avec le soutien des Nations Unies en Haïti. « Éliminer la pauvreté, voilà ma priorité ».
Depuis bien longtemps, les jeunes ne font plus confiance à leurs élus et tournent le dos à la politique. «Tous, les mêmes, ils ne cherchent que leurs propres intérêts», est un des leitmotiv dans la bouche des jeunes pour expliquer leur désaffection.
Les jeunes Haïtiens sont confrontés à des problèmes complexes, tels que l’extrême pauvreté, la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles, l’insécurité alimentaire, le manque d’accès aux services de base, le chômage et les inégalités. Ils ne sont cependant pas disposés à patienter plus longtemps ; leur action traduit la volonté de toute une génération de donner vie aux ODD .
On est un pays magnifique mais qui ne sait pas se valoriser. Haiti se cherche constamment, on aimerait que le pays soit aussi fier de lui que ses habitants en sont fiers. On ne veut pas de l’exil pour trouver du travail ailleurs, on veut participer à la construction d’une Haiti nouvelle.
« Ces manifestations, c’est aussi un moyen pour nous de montrer qu’on est là, et de se rassurer : oui on peut faire bouger les choses, oui, la jeunesse a un poids et oui Haiti en a fini avec l’inertie. » Auteur anonyme.
Picture credit . A demonstrator escapes from police in Port-au-Prince during a protest | (Jeanty Junior Augustin/Reuters/Courtesy PRI)