Dans un contexte post-dictatorial, en 1986 plus précisément, le Peuple Haitien a renouvellé sa velléité à faire partie des nations dites démocratiques. Nous avons décidé de faire confiance aux expériences des Etats qui ont trouvé progrès économique, stabilité politique et justice sociale dans l’application de la loi, l’Etat de droit.
En fait, nous avons adopté un regime politique ayant pour corollaire les élections, et pour socle et pilier des institutions.
En dépit des faiblesses constatées de ce choix, chaque deux (2) ans, chaque quatre (4) ans, certaines fois sous la pluie, dans le sang et les violences répétées, les haïtiens vont dans les urnes pour élire de manière directe Président, Sénateurs, Députés, ASEC, CASEC et Délégué, bref, pour renouveler son personnel politique.
Aujourd’hui, pourquoi parler de l’extraction d’un tel arbre qui est le parlement dans le paysage politique Haitien?
Il n’y a pas à passer par quatre chemins. Il n’y a aucun doute. La 50ème législature est l’une des plus critiquée. En ce moment, le co-dépositaire de la souveraineté nationale jouit d’une très mauvaise perception et d’une mauvaise presse. Et, ce ne sont pas les sondages qui ont été effectué pendant ces deux dernières années qui vont témoigner le contraire. Pour les observateurs, plusieurs raison sont à la base de ce lamentable constat:
1. L’improductivité de nos élus parlementaires en termes de lois à incidence économique, politique et sociale concrète et visible.
2. Le rôle de controle que confère la constitution aux parlementaires n’est strictement pas assuré: la transition de rôle.
3. L’implication des parlementaires dans la composition des gouvernements pendant ces dernières législatures.
4. La perception de corruption généralisée que provoque le dossier Petrocaribe.
5. Le déficit ou le défaut de légitimité dont fait l’objet les parlementaires pour la non réalisation des promesses de campagne.
6. Le niveau de vie de la majorité de la population comparé à celui d’un parlementaire.
7. L’augmentation continue du budget du parlement Haitien. En 9ans, le budget du parlement a été multipliés par 9 – dépasse l’enveloppe budgétaire d’un des plus importants ministère du pays, le ministère de la santé publique. (rezonodwes, Haiti en 9 ans le budget-du-parlement a ete multiplié par 9, juillet 2018)
En termes de quantité, la longue liste des raisons varie d’une firme de consultation à une autre. Cependant, les consultants partagent en grande partie celles qui sont susmentionnées. Dans une démocratie aussi jeune comme la notre, innombrabilité des faits hors normes constaté d’une ou des générations de legislature devrait normalement être prévu mais, ne peut en aucun cas servir de justification pour la dissolution d’une institution aussi prestigieuse de par sa portée symbolique que représentatif dans l’évolution du régime adopté.
L’esprit de la théorie des trois pouvoirs de Montesquieu, d’ailleurs c’est là qu’il a pu trouvé toute sa quintessence, reposant sur l’harmonisation des trois wòch dife, le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Chaque pouvoir a un rôle fondamental à jouer dans le système démocratique.
L’existence de l’un depend de l’autre. Sinon, le principe du pouvoir devant arêter le pouvoir n’aura plus aucun sens.
Dans un contexte où le président est mineur et le gouvernement est démissionnaire qui serait sujet à aucun contrôle, nous ne voulons pas imaginer les dégâts.
N’est -il pas plus important pour la société à l’heure actuelle de faire de grands débats dans le choix de nos futurs dirigeants, puisque bientot, on aura des élections . La société doit être plus exigeante envers ses élus en particulier ses parlementaires.
Le parlement en tant qu’institution républicaine ne doit pas disparaître, il doit se ressaisir pour remplir convenablement sa mission. Il nous faut un autre signal, l’heure est grave, la nation se réveille. Un autre leadership au parlement s’avère nécessaire. Nous avons besoin des hommes et femmes capables de redresser la barque quand le bateau est péril. Democrates et compatriotes de partout unissons-nous et serrons nos rangs,le parlement ne doit pas disparaitre.
Salon Universitaire du Nord