Depuis le xixe siècle, le poste de Premier ministre en Haiti connaît une histoire singulière. Il est un enjeu crucial dans la lutte pour le pouvoir. Dans l’histoire récente, le président est élu au suffrage universel et le Premier ministre est nommé par le président en accord les présidents des deux chambres . Une concurrence de pouvoir se crée ainsi au plus haut niveau de l’exécutif . Évidente erreur constitutionnelle, pour les uns, solution à la toute-puissance du président, pour les autres, scruter l’évolution du poste de Premier ministre en Haiti est nécessaire.
De l’avis (Me Patrick Laurent), l’article 137 de la Constitution amendée, le président a deux possibilités : a) Le président est tenu de choisir le Premier ministre parmi les membres du parti ayant la majorité absolue au Parlement ; b) A défaut de la majorité, le président choisi le Premier ministre en consultation avec les présidents des deux Chambres ; De l’opinion personnelle, j’ajouterais que ce Premier ministre prendra charge après avoir reçu un vote de confiance de sa politique générale au Parlement.
Le Premier ministre est d’abord le chef du gouvernement. Il “dirige l’action du gouvernement et, à ce titre, fixe en principe ses orientations politiques essentielles qui, hors cohabitation, sont celles du président de la République. Il doit également assurer la coordination de l’action gouvernementale et éviter, par son arbitrage, que différents ministres prennent des initiatives allant dans des sens opposés.
Il n’est pas le supérieur hiérarchique des autres ministres. Il ne peut jamais leur imposer de prendre une décision qu’ils ne veulent pas assumer, mais peut proposer leur révocation au Président en cas de faute grave.
Alors que 60 % des Haïtiens vivent sous le seuil de pauvreté, l’inflation a franchi la barre des 18 % et l’insécurité gangrène le pays et particulièrement la capitale, en proie aux affrontements quasi quotidiens entre gangs armés.
“La seule nomination d’un Premier ministre ne va pas suffire à éteindre la crise politique qui traverse le pays depuis des mois, estime la journaliste Amélie Baron sur France 24. Mais c’est tout de même une première étape et c’est crucial car cela permet une relance du dialogue entre le pouvoir exécutif et la classe politique. Les plus farouches détracteurs de Jovenel Moïse continuent, eux, à réclamer la démission du président pour son implication présumée dans le scandale de corruption Petrocaribe. Ce qui va compter désormais, c’est la composition du futur gouvernement. Une rénovation complète et une large ouverture amèneraient un apaisement certain du climat politique. Haïti a besoin de cet apaisement car l’inflation n’en finit pas d’aggraver les difficultés économiques des plus pauvres.”
Dans les jours qui viennent, le chef de l’Etat va nommer un nouveau Premier Ministre , comme le veut la Constitution. Le nouveau gouvernement devra affronter de nombreux problèmes comme la cherté de la vie et l’insécurité.
Les Haitiens nous regardent et ont hâte de nous voir à l’oeuvre (…), ils exigent moins de discours » et plus « d’actions palpables .
Les symboles les plus sacrés de notre Nation ont été profanés. Que l’on se comprenne bien. Il n’est pas interdit d’exprimer des préoccupations dans la République. En revanche, rien de grand ne peut se construire dans la surenchère verbale, le mensonge ,la corruption ,l’insécurité, l’injustice , la violence de rue et le défi à l’autorité.
Toutefois, Nous sommes témoins que le taux de change n’est pas en faveur de la nation. Nous sommes témoins que le taux de chômage est insoutenable. Nous sommes témoins que la corruption dans l’administration met en péril l’existence même de la nation. Nous sommes témoins que l’atmosphère politique est un affront à l’intelligence et au patriotisme. Le bilan est dévastateur pour ce gouvernement . Ce bilan est surtout dommageable pour le peuple Haïtien. Nous insistons pour que quelque chose soit fait en conséquence.
Nicolas Machiavel :
_”En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal. “
HB