Voici les Conclusions et Recommandations d’un rapport préliminaire sur les fake blindés d’Ardouin Zephyrin
Les standards techniques des véhicules figurant sur les documents d’achat ne sont pas ceux des véhicules livrés et mis à l’épreuve sur le terrain. Il s’agit d’élucider cette question et de récupérer les véhicules B 6 tels que stipulés dans les pro-formas, ou d’obtenir un remboursement pour la différence. Les organismes de l’Etat Haïtien préposés à cet effet de contrôle, qu’il s’agisse de “Sécurité Nationale” ou pas, doivent se pencher sur ce dossier pour éviter de continuer la mauvaise gestion des deniers publics, cause majeure de l’instabilité politique en Haiti.
Il incombe aussi d’obtenir des explications sur les prix et les décaissements qui ne correspondent pas aux prix du marché de tels équipements et de leur transport.
Les étapes assurant la protection des intérêts de l’Etat et visant à réduire le gaspillage ont été négligées.
Cet achat n’est pas soutenu par une évaluation technique (qui aurait pu au moins tenir lieu de cahier de charge) pour maximiser le meilleur usage des fonds publics, et aucun prix comparatif n’est documenté pour démontrer que le meilleur rapport qualité prix a été considéré dans l’octroi du contrat.
La transaction ne s’est pas soumise aux procédures légales d’achat de biens et services et n’a pas respecté l’application stricte de la loi sur les règlements de l’Administration Publique; même s’il s’agit d’une acquisition survenue sous la rubrique de la « Défense et Sécurité Nationale ».
La proposition de contrat ne rencontre pas les normes de l’Administration Publique et ne semble pas avoir été signée conformément aux délégations de pouvoir.
Dans cette optique les ordonnateurs, dont les Ministres des Finances et de la Justice doivent répondre de la procédure illégale endossée et ratifiée par leurs soins.
De plus, l’opération à laquelle ces blindés ont été soumis dénonce de graves erreurs tactiques. Outre la mise à risque la vie des policier et des civiles, elle a également occasionné de gros dommages aux équipements qui venaient d’être importés au coût d’une forte somme. Un rapport pour identifier les responsables de la débâcle, sur les mesures à prendre et les coûts engendrés par les pertes, ainsi que les surcouts pour remettre cet équipement en service, doit être exigé, car si un mauvais choix ou une mauvaise utilisation des deniers publics a été fait, il faut se donner les moyens de les rectifier.
_”Les politiques doivent se souvenir que les problèmes non résolus fragilisent la démocratie. Ils doivent se ressaisir de leurs polices, tout en ayant à l’esprit que parler de sécurité publique, c’est largement dépasser le cadre de la police. Dans une société moderne et responsable, il est aussi important de faire participer à la sécurité d’autres intervenants…_ (Patrick Delachaux)