Le président de la république Jovenel Moïse et son épouse Martine Moïse ont pris leur vaccin anti-COVID 19. Le couple présidentiel a reçu sa dose lors de son récent voyage en Equateur en mai 2021. Un acte qui traduit le cynisme d’un couple présidentiel qui devrait s’ériger en leader. Il devrait donner le ton à un moment où la population sombre dans le doute. Il aurait pu aider à créer un climat de confiance et provoquer chez la population le changement de comportement requis en cas de crise sanitaire.
Depuis la détection des deux nouveaux variants (brésilien et anglais) les cas d’infections à la COVID s’accumulent. Les cas de décès augmentent. Quelques grands commis de l’Etat figurent parmi les personnes décédées. D’autres sont en soins intensifs. Il y a 15 mois depuis que le coronavirus fait partie du quotidien de la population. Jovenel Moïse en parle très souvent dans ses présentations publiques. Pourtant, les conditions sanitaires ne se sont toujours pas améliorées. Les hôpitaux publics ne sont pas sortis de l’état crasseux et délabré dans lequel ils étaient avant le début de la pandémie en 20 mars 2020.
Pour un pays de 11 millions d’habitants en proie à la COVID 19, seulement 124 lits sont disponibles à recevoir les cas d’infections graves. Seulement 37 d’entre- eux répondent au standard international pour les soins intensifs. Un constat qui prouve que le secteur sanitaire est traité en parent pauvre. Alors que beaucoup d’argent a été alloué au réaménagement des infrastructures et à l’achat de matériels.
En avril 2020, le conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé un don de 20 millions de dollars US pour le projet « Haiti : Réponse au Covid-19 ». Un projet qui visait à répondre à la menace posée par la pandémie de COVID-19 en renforçant les capacités d’analyse de laboratoires et la prise en charge des patients en Haïti.
Un an plus tard, le secteur sanitaire peine à fournir les soins de santé adéquats aux personnes infectées à la COVID 19. Le gouvernement haïtien se croise les bras et regarde la population se démêler comme elle peut pour rester en vie.
Chez les pays amis d’Haiti, la variante « Delta » fait déjà parler d’elle. L’organisation Mondiale de la Santé (OMS) appelle à la prudence. « Delta et les autres variants préoccupants présentent un risque plus élevé pour la santé publique car ils ont démontré une augmentation de la transmission », alerte l’OMS.
En Haiti, ce n’est pas une préoccupation pour le couple présidentiel. D’ailleurs, il a été à l’étranger pour se faire vacciner. Le pire, il livre le secteur sanitaire aux affairistes. Le Ministère de la santé publique et de la population donne libre accès aux entreprises importatrices et distributrices de produits pharmaceutiques, régulièrement enregistrées, et à tous les professionnels de santé, d’obtenir une autorisation, afin d’importer des stocks de vaccins anti/COVID-19.
Pourtant, les États amis d’Haiti ont pris en charge, eux-mêmes, l’importation de vaccins contre la pandémie de Covid-19. Quel contrôle le MSPP aura-t-il sur le stockage des vaccins ? Combien d’argent un haïtien va-t-il verser pour se faire vacciner ? Comment le MSPP va-t-il s’assurer de la qualité du vaccin ? Cet acte est typique d’un état délinquant. Alors que la loi organique publié le 17 novembre 2005 sur les attributions du ministère de la santé publique et de la population l’oblige à créer les conditions adéquates pour la promotion du bien-être physique, mental et social de la population haïtienne.