En effet, le volontarisme affiché en matière de relations presse cède le pas à une véritable obsession du contrôle. En premier lieu, la communication policière est soumise à un contrôle étroit et fébrile, exercé par la hiérarchie, le pouvoir politique, et la tutelle judiciaire pour les informations dont elle est le propriétaire légitime. Cette surveillance passe par une remontée systématique des informations : collectées par les services déconcentrés, des données chiffrées, des « belles affaires » et des « faits marquants » retenus en fonction de leur intensité.
la communication policière est hautement bureaucratisée, à travers deux mécanismes. Le premier est la centralisation du pouvoir décisionnel et des ressources, concentrés entre les mains de la haute hiérarchie et du corps . Le second mécanisme est la segmentation de la parole publique policière : dans les services déconcentrés, les officiers de presse et les chefs de service peuvent communiquer auprès de la presse locale sur les événements de routine, tandis que les médias nationaux, les événements de forte intensité et les informations à teneur polémique sont l’apanage exclusif .
Pour toutes ces raisons, on peut parler d’une mise sous tutelle de la communication policière. Un tel confinement trouve son principe, pour beaucoup, dans le lien étroit entre la visibilité médiatique et l’exercice du pouvoir en raison de leur rendement dans le jeu politique, tant pour les gouvernements successifs que pour leurs opposants, l’ordre et la sécurité sont désignés comme des sujets « sensibles » et les informations policières sont surveillées comme le lait sur le feu. C’est dire que la communication policière orchestrée par les services déconcentrés en direction de la presse locale procède d’une logique de dépolitisation : si les officiers de presse et les chefs de service sont tenus d’aller au-devant des journalistes pour leur « proposer régulièrement des sujets d’actualité ou de fond », c’est moins pour satisfaire une quelconque exigence démocratique d’accountability que pour rabattre les informations policières sur des sujets factuels et des articles de complaisance. Les informations rendues publiques par le chef d’une circonscription de sécurité publique vont dans ce sens .
Les constats précédents suggèrent une communication policière disciplinée, mise en œuvre selon un canevas immuable. Pourtant, la police nationale ne parle pas d’une seule voix : le contrôle exercé sur la parole publique policière, aussi prégnant soit-il, est contrarié par les stratégies médiatiques utilisées tant par les services déconcentrés que par les syndicats policiers.
Certains se protègent par une stratégie de sécurité : en respectant à la lettre les obligations formelles, ils utilisent celles-ci comme un « paravent » pour refuser toute communication. À l’opposé, d’autres adoptent une stratégie de risque qui consiste à nouer de véritables alliances avec une poignée de journalistes locaux . Ces alliances supposent des liens stabilisés et éprouvés, consolidés par des services mutuels (« donnant-donnant ») et des gages de bonne volonté. De sorte que, pour l’essentiel, les relations presse se structurent par des liens personnalisés, où le sens moral est un critère omniprésent pour jauger et juger les journalistes dignes de confiance, par opposition aux « politicards » et aux « irresponsables ».
Un syndicat serait bénéfique pour la Police nationale d’Haïti (Pnh) et, de surcroît, pour le bien de chacune et de chacun, estime le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), en référence au syndicat mis en place au sein de la Pnh, dans un rapport « Plaidoyer pour la création d’un syndicat de police dans le respect de la loi », dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Le refus de la mise en place d’un syndicat, au sein de la Pnh, n’est pas une option, tout comme la réprimande à la policère nationale Yanick Joseph, la porte-parole des revendicateurs syndicaux de la Pnh.
« Personne ne peut, mieux que l’opprimée, exprimer les conditions de son oppression et faire des recommandations pour l’amélioration de sa situation. D’où l’importance d’un syndicat de police au sein de la PNH », lit-on, dans le document de plaidoirie du Réseau national de défense des droits humains.
Le Réseau national de défense des droits humains recommande aux autorités de s’activer pour la reconnaissance, dans les plus brefs délais, du droit des policères et policiers nationaux de se syndiquer.
la PNH doit grandir et fait preuve de leadership effective ….