Il devient de plus en plus détestable, désagréable, corrompu, décrié, immoral, nuisible et soumis. Vu son mauvais état, l’Etat haïtien ressemble véritablement au profil de l’Etat fustigé par Nietzsche comme le «plus froid des monstres froids». C’est en réalité, un problème de mauvaise gouvernance. Car, que vous soyez du côté du pouvoir ou de l’opposition, la situation socio-politique actuelle d’Haïti demande une attention toute particulière. Dans l‘intérêt général du pays, et pour préserver la sécurité individuelle et collective ainsi que le bien-être de la communauté, un élan massif devient vital pour arrêter l’état de pourrissement des institutions. Dans cette optique, ils sont nombreux ceux qui proposent le Tabula raza comme option pour sortir du chaos. Quel que soit l’option à adopter, il ne doit pas y avoir de délai, compte tenu du mauvais état de dégradation des institutions du pays.
Contrairement à ce que pensent les supporteurs du statuquo qui pillent le trésor public du pays, l’implication des hommes d’état dans des actes mafieux est visible à l’œil nu. On n’a pas besoin, ni de télescope ou de microscope, pour voir bouger sous nos yeux les vices de la corruption érigée comme système et qui fragilise la nation davantage au point de nous enfoncer encore plus dans notre situation d’Etat failli. Cette situation doit aiguiser notre attention et fouetter notre conscience patriotique et citoyenne sur le fait de devoir agir le plus vite possible sur l’état de pourrissement des institutions publiques et privées du pays afin de lui retourner à sa vraie mission. Puisque
Quand dans un pays, les inégalités sociales sont si criantes entre ceux qui possèdent tout et ceux qui n’en ont rien, des bandits qui sont de connivence avec des élus, une administration publique qui se dévalorise chaque jour, donc il y a lieu de se demander s’il y a des dirigeants, si oui c’est un État en mauvais état.
En effet, le drame socio politique auquel Haïti fait face actuellement est indubitablement lié à la défaillance de ses dirigeants á répondre aux problèmes du pays. Face á ce constat, ils sont nombreux ceux qui se posent ces questions: où sont les dirigeants de ce pays?
Car, sous les yeux des soi-disant autorités du pays, la situation socio-politique se détériore chaque jour. Depuis bien des mois, Haïti vit une situation de tension généralisée qui fait peur. Quand ce n’est pas àGrand Ravine, Ti Bwa, Village de Dieu ou au Bicentenaire dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, ce sont dans presque toutes les grandes villes du pays que les armes automatiques se sont fait entendre. N’en parlons pas de la tuerie organisée contre les pauvres gens de La Saline, de Cité Soleil et de Carrefour-feuilles. Partout, les bandits imposent leurs lois. Face á cette situation, on a l’impression que toutes les institutions sont impuissantes á ce qui se passe au pays.
Quand un pays fait face à de sérieuses crises sociétales comme l’éclatement de l’espace urbain, d’insécurité, d’impunité, un système de transport défaillant, des problèmes de dépréciation de la monnaie nationale (gourde) par rapport au dollar américain, de corruption, d’analphabétisme, de rareté de gazoline depuis plusieurs semaines, de cherté de la vie, et que rien n’est fait pour résoudre ces problèmes complexes, donc le pays est pris en otage par un état parias.
Prof. Esau Jean-Baptiste