Gary Bodeau s’est depuis quelques années taillé une réputation enviable sur la scène politique. Evidemment ses actions politiques ne sauraient laisser personne indifférente. Deux fois questeur et deux fois président de la chambre basse, le jeune député de la commune de Delmas a fait montre d’un leadership incontestable et incontournable au niveau de la 50e législature. Tout a commencé, on se le rappelle, le 7 février 2016 quand, attaché à une position de principe, Gary Bodeau a eu le courage dénoncer ce qu’il qualifiait de « Coup d’Etat Parlementaire », concocté par le président de l’Assemblée Nationale d’alors, Monsieur Jocelerme Privert et consorts. D’aucuns admettent que c’était inélégant, inadmissible et irrégulier le fait que le parlement put se trouver dans une situation d’être à la fois juge et partie, en élisant le président du sénat, qui conservait son droit Parlementaire de vote à l’occasion d’une « mascarade électorale », à la présidence provisoire de la République. Pour Bodeau, comme il l’a su bien mentionner dans son ouvrage intitulé <em>Pouvoir et Volonté, « l’exécutif issu des tractations du début de février 2016 nous ramène à près d’un demi-siècle en arrière, du temps de ces régimes autocratiques où les principes démocratiques du suffrage universel, la souveraineté populaire n’étaient pas de mise ». Depuis, le député de Delmas n’est jamais oublié et pardonné pour cette témérité. Voilà la source des acharnements, subterfuges et tractations contre sa personne. |
Qui est ce jeune gens qui vient déranger le sommeil des grands ? En tout cas, Gary Bodeau n’a pas pu déjouer les manigances déployées par Jocelerme Privert pour devenir président provisoire, mais sa position de principe sera marquée à l’encre forte dans l’histoire du Parlement haïtien. Après tout, sa position allait être adoptée par le groupe des 8 candidats (G-8) qui, à travers une note de presse, avait également dénoncé ce complot ourdi contre les principes démocratiques. Il était évident que le député de Delmas, fraichement arrivé à la 50e législature, ne sortirait pas vainqueur de cette bataille contre des dinosaures de la politique haïtienne. Face à sa fougue et sa détermination, il y avait l’expérience. L’expérience dans les basses œuvres et conciliabules d’arrière-cours. L’expérience dans l’irrespect des principes et des normes démocratiques allant jusqu’à la falsification de l’amendement de la constitution de 1987. Le jeu était donc truqué à ses dépens. Cependant, aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Bodeau s’est vite montré apte et perspicace. Quand, contre toute attente et sans le compromis nécessaire, Jocelerme Privert a jeté son dévolu sur Fritz Jean comme premier ministre, le groupe majoritaire de la chambre des députés sous le leadership de Gary Bodeau a rejeté sans équivoque la politique générale du premier ministre désigné. Tel est pris qui croyait prendre. Loin de s’adonner à une démarche vindicative, Bodeau opte pour une leçon démocratique. Le moment était tellement opportun pour un dialogue inter-haïtien, alors que Jocelerme Privert décidait autrement. Ce deuxième évènement a propulsé le jeune député au devant de la scène politique et est tout de suite caricaturé par un certain secteur comme l’homme à abattre. Mais ce que beaucoup de détracteurs ne prenaient la peine de savoir c’est que Monsieur Fritz Jean n’était pour Privert qu’un ballon d’essai. Le président ne voulait pas de son premier ministre désigné. Petite histoire, mais pour une autre fois. Toutefois, Bodeau reconnait en Fritz Jean l’une des meilleures ressources dont dispose le pays, mais qui avait malheureusement « dû payer les frais d’un heurt terrible entre le bloc majoritaire de la chambre des députes et le palais national ». Il serait absurde de croire que Gary Bodeau avait un problème personnel avec Jocelerme Privert. Moins encore avec Monsieur Lafontant et Monsieur Ceant, deux anciens premiers ministres censurés sous sa présidence. Evidemment le vote de censure contre le premier ministre Lafontant a mis en porte à faux la relation du président de la chambre des députés aux membres de son équipe politique immédiate. Mais, avait-il d’autres choix ? Ne fallait-il pas suivre la voie du peuple après les évènements du 6 au 8 juillet 2018 ? Ce qu’il faut comprendre c’est que chacun de ces premiers ministres censurés charrie des milliers de partisans et de sympathisants. Et comme la partisannerie éclipse souvent tout sens d’objectivité, donc on confond le message avec le messager. Si on comprend ça, on comprendra également pourquoi ces derniers jours Gary Bodeau soit objet de calomnies, tractations et invectives les plus inimaginables. L’incivilité politique est à son comble. Grace aux acquis démocratiques de 1986, certaines pratiques sont aujourd’hui impossibles, mais nombreux sont ceux qui sont nostalgiques du temps des dictatures où avoir des opinions contraires était un péché mortel. Pour avoir milité pendant des années dans la même organisation estudiantine (Grand Front National Etudiants Haitiens-GRAFNEH) avec Bodeau, je sais pertinemment qu’il est résilient et sa détermination de poursuivre son combat l’a rendu au fil du temps imperméable aux tentatives visant à assassiner son caractère. Cependant, il doit surement être surpris du niveau de méchanceté de ceux qui voient en lui un adversaire politique à abattre à tout prix. Dans son livre, Gary Bodeau condamne ces pratiques. Il croit qu’attribuer des épithètes péjoratives visant à discriminer des groupes opposés constitue une démarche inutile puisque, dit-il, « des deux côtés de la barricade, il n’y (a) que des haïtiens d’une même nation, indépendamment de leur appartenance sociale ». Et il renchérit pour faire valoir l’engagement qu’il a toujours pris en faveur des masses, des quartiers populaires l’empêchant de « voir en ennemis ceux qui luttent en face, en dépit des divergences de vues et de positions ». En réalité, on doit avoir honte de le dire, mais ce que beaucoup de détracteurs reprochent au jeune député de Delmas c’est le fait de ne pas se laisser complexer par son origine modeste et humble. L’enfant de Delmas 2, Sans-fil, rue Saint-Martin et Delmas 32 tient sa tête altière devant ceux qui se croient être les seuls héritiers de la terre d’Haïti. Ils s’entêtent et refusent d’accepter ce changement de paradigme. Qui est ce jeune gens qui vient déranger le sommeil des grands ? Entraver les intérêts des nantis ? Gary Bodeau s’impose et refuse que la chambre des députés soit traitée en caisse de résonance comme ce fut le cas dans le passé. Ce faisant, il crée des frustrés et force certains à dévoiler leurs stratégies. N’étant plus capables d’imposer des doublures, ils se porteraient eux-mêmes candidats bientôt. Attendons voir… La politique est une aventure. Evidemment, à l’instar de tout aventurier, ceux qui s’adonnent à la politique savent que dans cette entreprise risquée rien n’est acquis d’avance et seule l’incertitude est certaine. Après tout, à quoi sert une aventure si on ne sait pas ce qu’elle signifie. L’important c’est qu’il n’y a pas de génération spontanée. De son engagement dans les organisations populaires aux organisations estudiantines, de la primature sous Garry Conille et Laurent Lamothe à la chambre des députés comme deux fois questeur et deux fois président, Gary Bodeau a gagné ses épaulettes sur le champ de bataille. Celles-ci ne pourront être enlevés par des plumes commanditées. Consistance, détermination, travail et discipline, voilà ce qui fera la différence. Le reste c’est de la jalousie et de l’envie. James Jacques Militant Politique |
Gary Bodeau ou la Singularité d’un Destin
1 Comment
James Jacques poukisa w pa pran tan w pouw fe on bon anket sou Gary bodeaux gade mon cher l’avenir dira le reste paske gen on leur pou toute vérité bay nan pays sa Gary se machann visa américain liye wi al mandel sil pat konn vann visa lel te avek consul américain pederas la mesie gen mounn nan pays sa ki gen dossier nou tande bann ojeda