Haiti est le pays où l’administration contrôle l’administration. Ce qui est grave, c’est que la corruption s’est généralisée de haut en bas, touchant tous les secteurs, y compris l’hôpital et l’université, sans parler de la justice, des douanes et des services des impôts. Tout fonctionnaire ayant un pouvoir, si minime soit-il, est happé par ce fléau qui porte gravement atteinte à l’économie nationale et qui menace l’échelle des valeurs dans la société.
Le fonctionnaire corrompu est un agent qui, à partir d’une position de force, prélève des richesses en les faisant soustraire soit au pouvoir d’achat, soit au profit, soit au budget de l’Etat. C’est un parasite qui décourage le travail productif et la production. Il empêche les capitaux étrangers de s’investir dans l’économie locale et fait fuir les capitaux nationaux – qui préfèrent s’exiler dans des pays où les lois sont respectées et appliquées par la puissance publique. Dans une économie moderne, basée sur la rentabilité des capitaux, la productivité du travail et la concurrence, la lutte contre la corruption est une nécessité vitale.
Dans une société où un employé de bureau utilise son autorité pour s’enrichir, la hiérarchie des valeurs qui fondent le lien social sera à terme bouleversée. Il ne servira à rien d’épargner pour investir dans l’avenir ni d’étudier pour devenir cadre. On apprend ainsi à la jeunesse que l’effort ne paie pas. Dans la société où dominent les corrompus, ce qui est valorisé, ce sont les relations, les formules verbales, la recherche du poste dans l’administration des guichets, le sens des opportunités et l’intérêt immédiat. Dans une telle société, la source des richesses n’est ni le travail ni le capital, mais la position stratégique du poste administratif. Le corrompu devient alors un modèle social que les jeunes vont intégrer pour choisir leur avenir.
Comme le disait Descartes dans le discours de la Méthode, il faut douter de tout ce qui nous est parvenu, tout ce qui a été perçu par nos sens, jusqu’à qu’il soit plus doutable, parce qu’il faut faire par soi-même l’épreuve de nos connaissances pour parvenir à la certitude. De cette démarche cartésienne et scientifique, les décisions de l’administration en place ne sont pas vues avec des yeux profanesques et acceptées au petit bonheur. Sur ces entrefaites, d’autres informations nous étaient parvenues, suite à notre enquête, ce qui confirme que ces actes ne sont que des stratégies politiques pour détourner l’attention publique, de telle sorte que, sa destitution au pouvoir soit retardée.
Cet ancien conseiller des premiers ministres Willy Brandt et Mikhail Gorbachev n’hésite pas pour écrire dans le plus pur machiavélisme : « Wer regieren will, muss korrumpieren. Das Zusammenspiel der ars corrumpendi mit der willigkeit der korrumpierten schafft und erhält ordnung ». (Qui veut gouverner doit corrompre. L’interaction de l’ars corrumpendi avec la volonté du corrompu crée et maintient l’ordre [3]). La corruption est l’arme par excellence des puissants pour asseoir leur pouvoir et le conserver. Ce levier devient un outil efficace visant à éliminer les adversaires des puissants du jour. Les exemples ne manquent pas aux États-Unis d’Amérique, au Venezuela, au Brésil, en Chine, en Russie, en Afghanistan, etc.
Le sénateur de la République, Moïse Jean-Charles, opposant farouche du chef de l’État, Michel Joseph Martelly, a évoqué, mercredi, sur les ondes de radio Caraïbes, trois motifs devant porter un groupe de sénateurs à interpeller le chef du gouvernement, Laurent Lamothe, dans les prochains jours.
La présence, dans le pays, de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) ; la question des compagnies exploitant les mines du pays, la part des minutes internationales de l’État haïtien dans le cadre de son contrat avec la compagnie de téléphonie mobile vietnamienne, NATCOM, sont les trois principaux dossiers autour desquelles le Premier ministre Lamothe aura à fournir des explications aux pères conscrits.
1)Selon le sénateur Jean-Charles, le chef de la Primature aurait signé des contrats avec des compagnies étrangères pour l’exploitation des mines dans le pays. En plus, ajoute le représentant du Nord au Grand corps, le Premier ministre Lamothe et le président Martelly auraient confisqué, à des fins personnelles, les minutes internationales des 40% de l’État haïtien de la NATCOM.
2)Ajouter à cela, rapporte-t-il, la compagnie Digicel vend, sans qu’on ne sache de quel droit, des minutes internationales de la part des 40% de l’État haïtien de la NATCOM.
3)Pousser Jovenel Moïse à bloquer tout procès petro-caribe afin de se porter candidat aux prochaines élections.
4)Laurent Lamothe controle la diplomatie haitienne en un mot remotely pour mieux controler le pouvoir et les opposants
5)En 240 jours, du 9 février au 9 octobre 2019, ce contrat a déjà coûté au trésor public 17 856 000 de dollars US. Les deux hélico sont loués par heure chez Helico SA. En pleine tourmente de pays-lock, Abdallah a convaincu le président Jovenel sur la nécessité d’un tel dispositif capable de l’évacuer en toute urgence. (Abdallah est tres proche de Laurent Lamothe )
6.L’affaire de l’EDH et de la SOGENER n’est que diversion pour mettre ceux qui veulent la fin du système dans l’illusion.La main de Laurent Lamothe et les contrats d’énergie .
La corruption est un danger pour l’économie et une menace pour les valeurs de la société. La solution est une Assemblée nationale souveraine et représentative, une justice indépendante, une presse libre, des partis et des syndicats autonomes. C’est-à-dire une transition vers l’Etat de droit et la démocratie. Autrement, les préposés aux affaires publiques se comporteront toujours comme des renards dans un poulailler. L’Etat de droit fait de l’animal social qu’est l’homme un être humain sociable et respectueux de la loi et des efforts des autres. Toute la question est de savoir si les dirigeants haitiens veulent un Etat de droit. Le succès de la lutte contre la corruption dépend de la réponse à cette question.
Source :