Un prêtre français, qui a été enlevé par le gang haïtien 400 Mawozo en avril dernier, a raconté son expérience terrifiante.
«Nous étions plusieurs et nous devions passer par Croix-des-Bouquets pour nous rendre à un événement. En route, nous avons été interceptés par de jeunes hommes avec des fusils, suivis d’un conducteur. C’est là que nous avons compris que nous étions kidnappés. J’ai gardé mon calme», a témoigné le père Michel Briand en entrevue cette semaine à CNN.
Les otages ont d’abord été transportés dans un secteur encore plus rural et ont été forcés de dormir à l’extérieur, sur des morceaux de carton installés sous un arbre.
Ils ont ensuite été transférés dans une maison abandonnée, puis dans une deuxième. Les conditions étaient difficiles, a-t-il admis.
«C’était comme dans un trou noir, dans un cachot, le dernier endroit où nous étions n’avait pas de fenêtres. Au début, ils nous donnaient de la nourriture une fois par jour, mais vers la fin, ils ont arrêté de nous nourrir. Ils nous ont affamés, je crois, comme tactique de négociation», s’est souvenu le prêtre.
Au total, l’enlèvement du père Michel Briand et de ses confrères a duré près de trois semaines.
«Les kidnappeurs jouent avec le temps. Ils jouent avec les nerfs des gens, particulièrement lorsqu’ils négocient», a-t-il affirmé au média américain.
Le père Michel Briand a soutenu que les 17 missionnaires, dont un Canadien, qui ont été enlevés samedi dernier à l’est de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, doivent à tout prix garder espoir.
«Les victimes ne peuvent pas perdre confiance. Ils doivent garder espoir. Pour nous, notre espoir a été notre meilleur allié», a-t-il confié.
Les ravisseurs exigent une rançon de 17 millions $ pour leur libération.