Le gouvernement haïtien est si profondément enraciné dans le système financier du pays que son échec continu est désastreux pour la justice sociale ainsi que pour l’autonomie financière et administrative des gouvernements locaux. Pour corriger cette carence économique, les autorités locales doivent utiliser leurs pouvoirs et compétences juridiques pour offrir à leur diaspora locale les moyens de jouer un rôle actif dans le développement communautaire.
En cette ère de capitalisme et de néolibéralisme où les secteurs privés sont impliqués dans la fourniture de services publics aux résidents en lieu et en des gouvernements, la nouvelle Haïti requiert des investissements de la diaspora dans leur communauté respective pour réduire la dépendance des résidents des gouvernements locaux, les gouvernements locaux du gouvernement central et le dernier de l’assistance internationale.
Le gouvernement haïtien qui fournit des services publics à sa population ne conduit qu’à un seul point d’échec au sens que son échec est synonyme de l’échec de la nation tout entière. Notons en théorie, selon le décret de 2013 relatif au fonctionnement des collectivités territoriales en conformité avec les articles 66 à 88 de la constitution en vigueur, le gouvernement central est un renfort aux collectivités territoriales, car ces dernières perçoivent des impôts locaux pour augmenter leur patrimoine fiscal. En de termes simples, le modèle économique de la gouvernance haïtienne repose sur la décentralisation par le processus de déconcentration par lequel le gouvernement central délègue une partie de ses pouvoirs aux élus locaux tout en distribuant, à travers son administration publique, les services publics aux habitants. Cependant, Haïti a un gouvernement central qui s’engage à s’impliquer dans la fourniture de biens et services publics ainsi que dans l’administration des politiques publiques et le subventionnement des programmes sociaux qui affaiblissent les gouvernements locaux et bafouent les droits fondamentaux des citoyens.
Pour paraphraser Diery Marcelin, un journaliste du Le Nouvelliste, les nombreux débats, discussions et colloques sur le développement économique d’Haïti minimisent la compréhension et le rôle des gouvernements locaux dans l’élaboration de politiques publiques susceptibles de générer des revenus pour les communautés haïtiennes. Cependant, peu ou pas de recherches sont menées sur la manière dont l’engagement économique de la diaspora locale peut alimenter les politiques économiques au niveau local pour autonomiser les gouvernements locaux, élever les communautés et réduire la dépendance des résidents aux subventions inutiles du gouvernement.
Les gouvernements locaux doivent accueillir les investissements dans les services publics de leur diaspora locale pour alimenter le développement local. En appliquant les textes législatifs cités ci-dessus, des alliances économiques et des partenariats sociaux entre les groupes de la diaspora locale et les gouvernements locaux devraient être construits pour développer des partenariats publics-privés à travers lesquels la diaspora locale fournira des services publics à la population moyennant que les gouvernements locaux collectent des impôts sur les bénéfices générés. Imaginez une communauté où le transport, les soins de santé, l’éducation et/ou l’électricité sont fournis par des entités privées de la diaspora ou une communauté où les entreprises les plus importantes appartiennent à la diaspora locale; de meilleurs services, plus d’emplois, plus d’impôts, moins d’interférence et moins de soutien du gouvernement national. La diaspora assurant le bon fonctionnement de la communauté, les élus locaux resteraient concentrés sur la collecte des impôts locaux telle qu’établie par le décret de 2013 relatif au fonctionnement des collectivités territoriales.
La diaspora exprime fréquemment son désir de soutenir sa communauté mais les communautés haïtiennes n’ont pas le cadre d’investissement adéquat pour attirer et faciliter de tels investissements. C’est parce que les gouvernements locaux ont du mal à comprendre que leur responsabilité est envers le peuple, pas envers le président et qu’ils ne devraient compter ou attendre aucune caravane pour développer leur territoire; encore une prérogative qui leur est assignée par les actes mentionnés précédemment.
Avec les investissements des groupes locaux de la diaspora dans les entreprises, les programmes sociaux et les services publics dans le cadre de partenariats public-privé avec les gouvernements locaux, les collectivités territoriales seront renforcées tandis que le gouvernement central cessera de croître de manière exponentielle.
Dr. Bobb RJJF Rousseau
Gestion de Gouvernement Local
Droit et Politiques Publiques