Lawouze taye banda toutotan solèy pa leve
Injustice. Impunité. Insécurité. Instabilité. Corruption. Crime. Complicité. Mensonge. Fausseté. Omerta. Hypocrisie : notre « Justice », entre cadavérisation et putréfaction! Constat-bilan somme toute non exhaustif.
Nous vous exprimons, Madame la représentante spéciale, notre plus profond respect pour la mémoire des 188 militaires, policiers et civils qui ont perdu la vie sur le sol haitien. Nous continuons nous de pleurer, nombreux sont-ils, nos haïtiens des deux sexes, de toutes générations, de tous âges, dont notre sol est chaque jour rouge de leur sang.
L’impératif du moment nous oblige, Madame la représentante spéciale à nous adresser au BINUH que vous dirigez. Nous nous rappellons que << le mandat du BINUH concentre ses actions sur deux principaux secteurs :
1. Conseiller le gouvernement d’Haïti pour promouvoir et renforcer la stabilité politique et la bonne gouvernance, […] et
2. Aider le gouvernement d’Haïti, dans un rôle consultatif, dans ses efforts dans sept [7] secteurs >>.
Souffrez, Madame la représentante spéciale que, vu nos préoccupations actuelles, nous nous attardons sur les secteurs 5 et 7 : réforme judiciaire et protection des droits humains et impunité. Vous admettrez certainement avec nous que ces deux secteurs présentent un bilan peu reluisant.
Un euphémisme, pour ne pas dire accablant! Et nous citons le BINUH : < Port-au-Prince, 2 juillet 2020 – Le Bureau Integré des Nations Unies en Haïti s’inquiète de la multiplication des violences et des actes de barbarie perpétrés dans les quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, où les attaques contre la population, […] se sont intensifiées ces dernières semaines… […]. L’accroissement de l’insécurité et la recurrence de ses attaques….> Etc..
BINUH, qui succède à Minustah et Minujusth est la 8ième Mission depuis 1993. Un quart de siècle et deux ans! Le rapport S/2021/133 même du Secrétaire général, distribué le 11 février en cours est, faut-il bien le dire, un lamentable et alarmant constat d’échecs.
Nous revenons au propre constat du BINUH (02/06/2020) pour vous dire, Madame la représentante spéciale qu’il n’y a pas qu’à Port-au-Prince où les gangs de toutes sortes font la pluie et le beau temps; Petit-Goâve n’est pas en reste. Essayez d’y passer une journée et vous en serez convaincue.
Un cas patent : une haut cadre du système judiciaire, notaire, est « accusée » illégalement de faux par une horde (avocat, juge, homme d’affaires, « brasseur » de tout acabit…), depuis huit (8) mois, – (juin 2020 – février 2021). Victime d’une chape de plomb à elle imposée par le pouvoir Exécutif, en la personne du commissaire a.i du gouvernement par l’entremise d’un suppléant juge de paix. Compte en banque, bloqué: donc gel des avoirs des clients de son Etude.
Il n’est pas encore précisé par quelle décision de justice ou artifice juridique, alors qu’elle est dans l’attente de l’ordonnance de clôture du juge d’instruction en charge du dossier.
Vous comprendrez, Madame la représentante spéciale, que la limitation de toute personne dans ses mouvements, démarches, occupations et dans ces conditions n’est ni vivable ni humainement acceptable. Puisque ce cas doit sans nul doute intéresser le BINUH, (secteurs 5 et 7), vous pouvez déjà compter, si Dieu nous prête vie, sur notre entière et dévouée collaboration.
Vous remerciant à l’avance de l’attention que vous porterez à cette cause, nous vous prions de recevoir, Madame la représentante spéciale du Secrétaire général et chef du BINUH, nos salutations attristées.
Petrochallengers, Haitian Diaspora United, Femmes en Politique pour le Changement et Groupe de New-York se sont fusionnés dans le but d’adresser une correspondance à Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU. Cette lettre du 2 juillet 2020 condamne les comportements intrusifs de Madame Helen Lalime, responsable du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Selon ces organisations, Helen Lalime s’immisce dans les affaires internes du pays et elles ont signalé cette violation de la souveraineté de la République d’Haïti à Antonio Guterres.
D’après les signataires de la correspondance, Helen Lalime est de connivence avec le président Jovenel Moïse qu’ils accusent de corruption et de gangsterisation du pays. Pour appuyer ce qu’ils avancent, ils ont affirmé que l’un des conseillers de Jovenel Moïse a déclaré sur la radio Magic 9 que le président voulait former une assemblée constituante tout de suite après que le BINUH a plaidé en faveur d’une réforme constitutionnelle. Sans hésitation, ces organisations civiles ont insinué que le président Jovenel Moïse est aux ordres de Madame Helen Lalime.
Les organisations civiles ont aussi expliqué à Antonio Guterres qu’Helen Lalime est entrain de salir l’image de l’ Organisation des Nations Unies en lui rappelant que l’ONU reconnaît le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Helen Lalime devrait donc cesser ses actes d’ingérences, selon les signataires.
https://rezonodwes.com/2021/02/26/lettre-ouverte-a-mme-helen-ruth-meagher-la-lime/
Léonard Fabien