Colin Powell, l’ancien secrétaire d’Etat américain, est mort du Covid-19

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FILE PHOTO: Former U.S. Secretary of State Colin Powell speaks by video feed during the virtual 2020 Democratic National Convention as participants from across the country are hosted over video links from the originally planned site of the convention in Milwaukee, Wisconsin, U.S. August 18, 2020. 2020 Democratic National Convention/Pool via REUTERS/File Photo

Il était le premier Afro-Américain à avoir occupé le poste de chef d’état-major des armées, avant de devenir chef de la diplomatie américaine sous la présidence du républicain George W. Bush. Colin Powell est mort à l’âge de 84 ans de « complications liées au Covid-19 », a annoncé sa famille, lundi 18 octobre. « Nous avons perdu un mari, un père et grand-père remarquable et aimant, et un grand Américain », ont-ils déclaré dans un communiqué.

M. Powell est mort à l’hôpital Walter-Reed, situé dans la banlieue de Washington, où sont souvent soignés les présidents américains. Sa famille a par ailleurs précisé qu’il était « entièrement vacciné ». D’après des médias américains, l’ancien homme d’Etat souffrait aussi d’un myélome multiple, une forme de cancer du sang qui affecte le système immunitaire.

« Un grand serviteur de l’Etat », selon George W. Bush
George W. Bush a salué la mémoire de son ancien chef de la diplomatie, estimant qu’il était « un grand serviteur de l’Etat ». « De nombreux présidents se sont fiés au jugement et à l’expérience du général Powell, a noté l’ancien président dans un communiqué. Il était très respecté dans le pays et à l’étranger. » « Le monde a perdu l’un de ses plus grands hommes », a à son tour réagi le ministre de la défense des Etats-Unis, Lloyd Austin, lors d’un déplacement à Tbilissi, la capitale géorgienne. « J’ai perdu un grand ami et un mentor », a-t-il ajouté.

« Son héritage et ses états de service inégalés ne seront pas oubliés », a déclaré l’ancien vice-président Dick Cheney. M. Powell était « une figure marquante du commandement militaire et politique américain » et « quelqu’un d’extrêmement compétent et intègre », a aussi affirmé Tony Blair, premier ministre du Royaume-Uni durant la guerre d’Irak.

« Colin incarnait les idéaux les plus élevés du guerrier et du diplomate. Il était avant tout attaché à la force et à la sécurité de notre nation. Ayant combattu dans des guerres, il comprenait mieux que quiconque que la seule puissance militaire ne suffisait pas à maintenir notre paix et notre prospérité », a déclaré le président des Etats-Unis, Joe Biden, dans un communiqué.

Défenseur de la guerre en Irak, M. Powell avait fait, le 5 février 2003, devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), une longue allocution sur les armes de destruction massive prétendument détenues par l’Irak ; des arguments qui ont servi à justifier l’invasion du pays. Il a admis par la suite que cette prestation était une « tache » pour sa réputation : « C’est une tache, parce que je suis celui qui a fait cette présentation au nom des Etats-Unis devant le monde et cela fera toujours partie de mon bilan. »

Né le 5 avril 1937 à Harlem, M. Powell a grandi à New York, où il a étudié la géologie. Il a commencé sa carrière militaire en 1958. D’abord posté en Allemagne, il a ensuite été envoyé au Vietnam comme conseiller militaire de John F. Kennedy.

M. Powell n’avait pas hésité à prendre ses distances avec le Parti républicain, soutenant par exemple en 2008 la candidature du démocrate Barack Obama. En 2020, il avait annoncé qu’il voterait pour M. Biden, dénonçant les « mensonges » de Donald Trump, après avoir déjà glissé dans l’urne un bulletin Hillary Clinton en 2016.

Le Monde avec AFP