Haïti, une nation d’anciens esclaves qui s’étaient révoltés et libérés, a été la première à reconnaître la guerre d’indépendance grecque, en 1822.
Le président haïtien Jean-Pierre Boyer a adressé une lettre en janvier de cette année-là à un comité que des Grecs vivant à Paris avaient organisé pour obtenir le soutien des puissances européennes et autres.
Dans sa lettre, Boyer regrettait que la situation financière de son pays rende impossible tout soutien financier, mais adressait ses vœux chaleureux pour le succès de la guerre d’indépendance.
Voici une traduction de la lettre originale, écrite en français :
JEAN PIERRE BOYER
Président d’Haïti
Aux citoyens de la Grèce A. Korais, K. Polychroniades, A. Bogorides et Ch. Klonaris.
A Paris
” Avant que je reçoive votre lettre de Paris, datée du 20 août dernier, la nouvelle de la révolution de vos concitoyens contre le despotisme qui a duré environ trois siècles était déjà arrivée ici. C’est avec un grand enthousiasme que nous avons appris que l’Hellas a été finalement obligée de prendre les armes pour conquérir sa liberté et la place qu’elle occupait autrefois parmi les nations du monde. Une affaire aussi belle et aussi juste, et surtout les premiers succès qui l’ont accompagnée, ne peuvent laisser les Haïtiens indifférents, car nous avons, comme les Hellènes, été longtemps soumis à un esclavage déshonorant et finalement, avec nos propres chaînes, nous avons brisé la tête de la tyrannie.
Souhaitant au Ciel de protéger les descendants de Léonidas, nous avons pensé à aider ces braves guerriers, sinon en forces militaires et en munitions, du moins en argent, qui sera utile pour l’acquisition de fusils, dont vous avez besoin. Mais les événements qui se sont produits et qui ont imposé des restrictions financières à notre pays ont absorbé tout le budget, y compris la partie dont notre administration pouvait disposer. De plus, à l’heure actuelle, la révolution qui triomphe dans la partie orientale de notre île crée un nouvel obstacle à la réalisation de notre but ; en effet, cette partie, qui a été incorporée à la République que je préside, est dans une extrême pauvreté et justifie ainsi d’immenses dépenses de notre budget. Si les circonstances, comme nous le souhaitons, s’améliorent à nouveau, alors nous vous assisterons honorablement, vous, les fils d’Hellas, au mieux de nos capacités.
Citoyens ! Transmettez à vos co-patriotes les vœux chaleureux que le peuple d’Haïti vous adresse au nom de votre libération. Les descendants des anciens Hellènes attendent, dans le réveil de leur histoire, des trophées dignes de Salamine. Puissent-ils se montrer semblables à leurs ancêtres et guidés par les commandements de Miltiades, et être capables, dans les champs du nouveau marathon, de faire triompher l’affaire sainte qu’ils ont entreprise au nom de leurs droits, de leur religion et de leur patrie. Puissent-ils, enfin, grâce à leurs sages décisions, être commémorés par l’histoire comme les héritiers de l’endurance et des vertus de leurs ancêtres.
Le 15 janvier 1822 et la 19ème année de l’Indépendance”.
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