“Si m te gen mwayen m t ap kite peyi a”, “Peyi a pa ofri nou anyen” voilà les déclarations qui reviennent en boucle quand on questionne les jeunes qui squattent les différents bars de la capitale. Fauchés, orphelins pour la plupart, sans emplois, ils se creent une autre alternative: celle de s’adonner à l’alcool.
“Marenn ak parenn”, c’est ce qui remplace les CV dans certaines institutions. Bourrés d”énergie et de competences, des jeunes se voient refuser certains postes, au profit d’autres N’ayant comme qualification que “des contacts”. Ces derniers, jouant la carte d’accointance auprès de leurs pairs, font en sorte que leur proches, amis ou parents, soient embauchés à une inatitution, malgré l’incompétence parfois de ces proches. On est bien à l’heure du “kolòn ki bat”.
Ces jeunes, quand ils ne sont pas en mesure de se prendre en main, ou encore créer quelque chose leur permettant de subvenir à leur besoin, se laissent aller à la merci de quelques bouteilles d’alcool. “Se vre alkòl la p ap rezoud anyen, men Li pèmèt nou bliye, pandan yon ti tan, tout peripesi nou pase nan chéche travay pa bò isit” avoue Jean-Marc, licencié en psychologie depuis plus de trois ans. En effet, ces jeunes qui passent leur temps dans les bars sont pour la plupart diplômés, licenciés pour ne citer que cela.
“D’après la dernière enquête sur les ménages (ECVMAS 2012), 6 millions des 10,4 millions d’Haïtiens (59 %) vivent sous le seuil de pauvreté de 2,42 dollars par jour, et plus de 2.5 millions (24 %) vivent sous le seuil de pauvreté extrême de 1.23 dollar par jour. Haïti est aussi l’un des pays les plus inégalitaires de la région des Caraïbes et de la planète, où les 20 % les plus riches détiennent 65 % du revenu total du pays. Ces inégalités affectent notamment les plus jeunes” un rapport dressé en 2017. Quatre ans après, on peut incintrstablement avouer que les chiffres sont allés en croissant.
“Kisa Leta mete an plas pou ede nou? Anyen; lè n jwenn yon baz k ap jere nou kèk byé, nou pa gen lòt chwa non” témoigne Pascal, reconnu comme le grand buveur de sa troupe. Ces jeunes, loin de vouloir s’adonner éternellement à ces rituels voudraient donc qu’il y ait une structure bien charpentée pouvant les prendre en charge. Cela ne signifie tout de même pas qu’ila vont arrèter l’alcool, mais la consommation serait moindre. “Nou p ap gen tout tan nou gen la pou n bwè paske n ap gen yon bagay n ap fè” a ajouté Pascal. “la consommation régulière d’alcool chez les jeunes accroît le risque de maladie à l’âge adulte et les alcoolisations ponctuelles importantes (API) peuvent constituer une porte d’entrée vers une dépendance ultérieure” peut-on lire dans un article en ligne.
Ne dit-on pas que les enfants, et les jeunes sont l’avenir du pays? Que faire pour mieux les encadrer?
DH