La crise économique frappe de plein fouet tous les secteurs d’activités, contribuant ainsi à la dégradation des conditions de vie des populations.
Il est difficile pour le visiteur de garder un bon souvenir d’Haiti parce que l’eau, l’électricité, le téléphone ne sont quasiment accessibles qu’à des privilégiés. Pourtant, rien ne manquait à ce pays pour décoller. C’est un scandale géologique, comme dirait l’autre. La nature a, en effet doté ce pays de minerais comme la bauxite, le manganèse, le fer, l’or , etc., et il possède en plus d’énormes richesses forestières et maritimes.
En fait, bénie de dame nature, Haiti ressemble désormais à une terre maudite par la bêtise de ses fils depuis pratiquement 1804. L’instabilité politique et économique, la malgouvernance ont fait le lit des régimes dictatoriaux qui ont écrasé pendant de longues années le peuple. Au tableau sombre sur toute la ligne, s’ajoute la réticence des investisseurs étrangers.
Comment construire le développement socio-économique quand l’extérieur ne fait plus confiance aux dirigeants politiques d’un pays très pauvre ? Qui libérera Haiti de ses rapaces politiciens ?
Le président de la République d’Haïti, Jovenel Moïse, a été assassiné en pleine nuit, dans sa chambre à coucher, au côté de sa femme, grièvement blessée, [apparemment] par un commando lourdement armé et très équipé. Nulle trace de résistance des gardes de sécurité sur place. La voie semblait étonnamment très dégagée.
Le pays est atterré. Les rues sont vides. Mais ce qui frappe, c’est le silence général de la population. Une population exsangue, submergée par la misère. Elle en a trop subi.
Faisant fi des manifestations massives réclamant son départ et le respect de la Constitution, sa légitimité totalement minée par de graves scandales de corruption, Jovenel Moïse a refusé d’obtempérer avec l’appui tacite ou le silence de la communauté internationale. La stratégie de terreur et d’insécurité faisait parfaitement diversion. Le président, surfant sur cette vague de tous les dangers, a préféré organiser un référendum pour la modification du texte constitutionnel, manœuvre expressément interdite par la Constitution.
Là encore, il a obtenu l’assentiment de la communauté internationale, demeurée sourde aux appels répétés, aux signaux multiples de la société civile haïtienne, tous secteurs confondus.
L’erreur fondamentale et dramatique du président Jovenel Moïse aura été d’affaiblir et de démembrer toutes les institutions de l’État, aujourd’hui totalement affaissées. Or un chef d’État sans État court le plus grand des risques.
Ces politiciens avaient ainsi sacrifié l’avenir d’Haiti sur l’autel d’intérêts purement égoïstes. Aujourd’hui, c’est un devoir citoyen pour eux de resserrer leurs rangs pour mettre fin à la politique du “diviser pour mieux régner” du grabataire. Cela aura peut-être l’avantage d’éviter le chaos probable après le départ du wanna be dictateur , qui s’accroche déraisonnablement aux honneurs.
Personne ne peut prévoir les lendemains d’un Etat qui n’a plus de direction et où régne la terreur.