Quel est ce pays où la Justice est corrompue ?… Sommes-nous sur un lointain continent ? Non, pas du tout. Simplement en Haiti. Ah ! Douce Haiti… Comme elle est loin cette image d’Epinal qui nous montrait un pays où il faisait bon vivre et où l’on croyait encore à une Justice juste et équitable…
J’ai honte de cette Haiti actuelle où la Justice est à deux vitesses : une justice pour les riches, on leur donne raison systématiquement, on les encense (évidemment, ils paient leur(s) avocat(s), ils le peuvent !) et une justice pour les pauvres. Eux, ils perdent à coup sûr, ils ont tous les tords, car ils ne peuvent payer leur(s) avocat(s). Pour la plupart d’entre eux, ils bénéficient de l’aide juridictionnelle alors forcément, comme l’Etat paie à leur place, on ne va en plus leur donner raison ! Non mais des fois…
Moi, je fais partie des petites gens, de ceux qui n’ont rien ou pas grand-chose, de ceux qu’on réprimande quand ils ouvrent leur gueule, de ceux qui n’ont jamais raison devant un juge, de ceux qui ont tous les tords même lorsqu’ils ont raison… Il en est ainsi dans « notre » pays. Est-ce encore le nôtre ? Plus vraiment…
J’ai honte de cette Haiti-là… Shame on you !
Vraiment cela m’attriste d’être Haitien dans la société d’aujourd’hui qui devrait être, au XXIe siècle, civilisée, évoluée, intelligente, compatissante envers les mal lotis ; et bien c’est tout le contraire, braves gens d’Haiti. Il faudrait peut-être se réveiller, vite ! Au rythme où vont les choses ces temps-ci, je me demande s’il n’est pas déjà trop tard…
J’ai honte de cette Haiti-là… Shame on you !
Quel est ce pays où tout fout le camp, où tout ce qui faisait la grandeur du pays a disparu ou est en train de l’être… Franchement, je crains pour l’avenir car il n’est pas réjouissant du tout. C’est ça que nous lèguerons à nos enfants ? Cadeau empoisonné, ça oui !
Honte à toi, Haiti !
« Tout le monde est pour une renégociation des contrats énergétiques et plus globalement pour une réforme du secteur énergétique. Mais les agissements de l’État et du commissaire du gouvernement sont de nature à faire perdre à l’état toute sa crédibilité et sa capacité à développer les affaires sur les standards internationaux », a confié au journal Édouard Paultre de Conhane (Conseil haïtien des acteurs non étatiques).
« L’instrumentalisation de la justice aux fins de nuire à ses adversaires politiques est un danger énorme pour la fragile démocratie que nous construisons et menace l’État de droit. De plus, ce virage autoritaire et illégal n’aide aucunement le Président qui prétend vouloir amener les acteurs qui le contestent à une table de négociation. J’invite les protagonistes à la sérénité et au dépassement de soi pour sortir le pays du chaos actuel… », a conseillé, de son côté, le député de Pétion-Ville, Jerry Tardieu.
Le journal a contacté Me Wando St-Villier de l’Association des magistrats professionnels, qui n’a pas souhaité faire des commentaires sur ce dossier qui est devant la justice. Le protecteur du citoyen, Me Renan Hedouville, contacté, n’a pas encore réagi à la demande de commentaire du journal. Le bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Stanley Gaston, a confié au journal qu’il est en voyage à l’étranger.
« Je rejette l’approche de l’administration du président Jovenel Moise qui, par le truchement d’un commissaire du gouvernement, prend des dispositions qui escamotent une approche naturelle pour la solution d’un conflit en vue d’adopter de préférence celle à connotation revancharde, a indiqué, de son côté, Jean-Robert Argant du Collectif 4 décembre. En effet, pour avoir été président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haiti, je peux avancer que sous ma présidence la CCIH a institué la Chambre de conciliation et d’arbitrage d’Haïti (CCAH) dont la mission principale est d’aider à la solution amiable dans le cas d’un conflit autour d’un contrat entre des entités, telles l’Etat et une entreprise privée ou entre différentes entreprises. Cette approche a été ignorée et nous assistons à la furie des autorités contre l’entreprise privée et certains de ses dirigeants. »
« Pourquoi cet acharnement sans avoir essayé les approches visant la solution réelle du problème ?, continue Jean Robert Argant. Nous ne sommes pas là pour défendre les intérêts de la Sogener, mais nous aimerions simplement que cette chasse aux sorcières lancée par les autorités en place cesse au plus vite pour faire place à la justice pure et simple. Nous pensons que l’Etat se devait de prioriser une entente à l’amiable en utilisant les institutions créées pour telle approche que de foncer tête baissée vers ce qui s’apparente à l’arbitraire », avance Jean-Robert Argant.
« Quant à la position des trois associations du secteur privé, nous ne pouvons que souscrire à leur note qui fait retentir une sonnette d’alarme à prendre en considération. Je leur présente mes compliments », a soutenu M. Argant.
Mercredi, en début de journée, avant que les mandats d’amener n’aient circulé sur les réseaux sociaux, dans une note de presse lue sur le compte Twitter de Dimitri Vorbe, Jean-Marie Vorbe, directeur général de la Sogener, a indiqué avoir eu recours au doyen, gardien de la liberté individuelle. « Suite à leur invitation avec menaces au parquet par le commissaire du gouvernement a.i près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Jean-Marie Vorbe, Dimitri Vorbe, Roger Lefèvre, Réginald Vorbe et Élisabeth Débrosse Préval, respectueux de la justice, ont répondu, à l’initiative de leurs avocats, par la signification audit commissaire du gouvernement, par voie d’huissier, d’un exploit d’assignation devant le doyen, gardien de la liberté individuelle. L’audience relative à ce recours préventif garanti notamment par la Constitution de 1987 et la Convention américaine relative aux droits de l’homme est fixée, par ordonnance du doyen, au jeudi 28 novembre 2019 à compter de dix heures du matin », selon cette note de presse.
Le commissaire du gouvernement, Jacques Lafontant, avait durci le ton et prévenu qu’il ferait ce que de droit si les invités ne se présentaient au parquet après la seconde invitation. Mercredi matin, le commissaire du gouvernement, interrogé à la matinale de Magik 9, avait affirmé ne pas être instrumentalisé par le président Jovenel Moïse pour persécuter les personnes concernées par ses invitations. « Le président ne m’a jamais parlé même une fois du dossier Sogener. Le ministre de la Justice non plus. Il n’y a jamais eu d’instructions particulières dans ce dossier », avait-il confié sur Magik 9.
où sont les avocats de la DGI ?
La justice élève une nation !